Marche contre le projet de découpage de la région de Sédhiou : Tanaff prend le relais de Marsassoum et réclame l’arbitrage du chef de l’Etat



Les populations de l’arrondissement de Tanaff, dans le sud de la nouvelle région de Sédhiou, ont tenu à manifester hier, mercredi dans les rues, leur désaccord par rapport au projet de découpage proposé par les autorités. Lors d’une marche pacifique tenue à Tanaff, les habitants du Pakao, du Fouladou et du Brassou ont accusé les autorités locales d’avoir étouffé leur requête et sollicitent l’arbitrage du président de la République.

(Correspondance) - La mobilisation était celle des grands jours, hier à Tanaff, localité située dans le sud de la nouvelle région de Sédhiou. La place du marché où les populations s’étaient donné rendez-vous, a refusé du monde dès les premières heures de la matinée. Elles étaient venues de tous les coins de cet arrondissement et sous la pluie, pour prendre part à la marche pacifique organisée pour réaffirmer leur volonté d’abriter le chef-lieu de département de l’axe sud de Sédhiou. En mobylettes, à vélos ou à pied, tous les moyens étaient bons pour ne pas rater cette ultime occasion de démontrer son attachement à la cause commune. Même les commerçants qui ne sont pas originaires de la localité, ont tenu à manifester leur solidarité aux populations autochtones. Le seul marché de la zone était vide. Toutes les ménagères averties avaient déjà procédé aux achats depuis la veille pour ne pas être surprises par la tournure des événements. Les agriculteurs qui ne pouvaient pas déclarer morte la journée du mercredi, devaient retarder l’heure à laquelle ils ont l’habitude de se rendre dans les champs. En témoigne cette femme habitant de Baghère qui n’a pu prendre le chemin des rizières qu’aux environs de 12 h 30, quelques minutes après la fin de la manifestation. ‘Quand il y a ce genre d’activité dans le village, il ne faut pas accepter qu’on vous cite parmi les gens qui ne sont pas solidaires. Et perdre une demi-journée ne signifie rien par rapport à la noble cause pour laquelle on se bat’, a-t-elle confié.

Les populations de l’arrondissement de Tanaff ont tenu à battre le macadam pour dire non au projet de découpage administratif de la nouvelle région de Sédhiou. Ce document désapprouvé par les manifestants, avait fait l’objet d’une rencontre entre les autorités administratives et les responsables des différentes formations politiques représentées dans la région, pour apporter les derniers réglages. Ce document, même à l’état de projet, a le don de soulever l’ire des populations dans plusieurs localités. C’est le cas de Tanaff qui soupçonne également la main de certains hommes politiques qui tenteraient de l’écarter de la liste des prétendants. ‘Tout le Pakao, le Fouladou et le Brassou s’est donné rendez-vous ce matin à Tanaff pour dénoncer avec la dernière énergie la rencontre qui s’est tenue dans la commune de Sédhiou sous la houlette de certains hommes politiques et avec la complicité des autorités administratives. Au cours de cette réunion, des propositions erronées de découpage ont été faites. De qui se moquent-ils ?’, se demande Ibrahima Solo Mané dit ‘Idalgo’, le porte-parole des marcheurs. ‘Le choix de Goudomp dans ce document concocté d’un bout à l’autre par ces hommes politiques en quête de popularité est ridicule et irrecevable. Car Goudomp est située à 122 km de Saré Niako, village limite entre Sédhiou et Kolda et à 10 km de Magakunda qui est le dernier village avec le département de Ziguinchor. Jugez-en vous-même’, argumente le porte-parole du jour.

Pour Aminata Ngom, la responsable des femmes de Tanaff, ‘le premier objectif du découpage est de rapprocher l’administration des administrés. Et le président de la République ne peut pas ramer à contre courant de ses propres idées. Il faut qu’on arrête de nous divertir. Ceux qui ont fait ces propositions fantaisistes, n’ont qu’à les ranger dans les tiroirs. Les gens doivent apprendre à être sérieux dans ce pays’, a-t-elle martelé.

Les populations ont d’ailleurs adressé une lettre ouverte au chef de l’Etat pour solliciter son arbitrage. Elles ont clairement exprimé dans cette lettre leur volonté d’être rattachées au futur département de Sédhiou, si la capitale départementale doit être logée à Goudomp qui, selon elles, est inaccessible.

Wal Fadjri

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