La direction de la Saed leur est venue en aide en leur octroyant des locaux pour y aménager des salles de classes. Mais, cela ne suffit guère, vu le nombre exorbitant d’élèves qui passent, chaque année, en sixième. Maintenant, les autorités du département de Podor veulent un collège pour satisfaire les doléances des populations. Ils lancent ainsi un appel à l’Etat pour la réalisation dans les plus brefs délais d’un collège de proximité. Ne serait-ce que pour maintenir les filles à l’école.
Les derniers résultats du concours d’entrée en sixième dans le département de Podor ont surpris plus d’un. Car, 94 nouveaux admis ont été recensés et qui vont s’ajouter au plus de 150 autres qui fréquentaient déjà les collèges de Pété et de Galoya. Mais, paradoxalement des inquiétudes sont nées au niveau des autorités locales qui sont décidées à plaider la cause de leurs mandants. En effet, dans une déclaration signée par les élus locaux qui se sont érigés en collectif, on relève que : «Les populations des villages de Saldé, Barobé-Diakel, Wacétaké, Diaranguel et Walla, situés dans la partie orientale de l’Ile à Morphil, vivent dans une grande inquiétude en cette veille de rentrée scolaire 2007-2008.»
Depuis septembre 2006, lit-on encore, «elles courent après l’ouverture d’un collège d’enseignement moyen à Saldé, chef-lieu de l’arrondissement du même nom, le seul au Sénégal qui ne dispose pas à ce jour d’un collège de proximité». Pire, s’inquiètent les populations, les initiatives qu’elles ont déployées dans ce sens auprès des autorités éducatives, sont jusqu’ici, restées infructueuses.
En fait, les autorités locales du département de Podor fondent leurs inquiétudes sur les problèmes de distance et d’enclavement qui plombent le développement de leurs terroirs. Un manquement, qui risque de perturber l’année scolaire en cours. En effet, lit-on encore, «le sens de l’hospitalité des tuteurs auprès desquels ces enfants sont placés sera mis à rude épreuve, cette année, avec l’explosion de la demande d’accueil». Ainsi, il faudra s’attendre, si le problème n’est pas résolu, «à l’augmentation du nombre de désistements et d’abandons en cours d’année scolaire, phénomènes qu’on n’a jamais cessé de déplorer pour s’en désoler, surtout du côté des jeunes filles», relève-t-on dans le document.
Pour toutes ces raisons donc, les élus locaux des cinq villages nommés plus haut, «sans distinction de couleur politique», s’érigent en collectif pour «appuyer les démarches entreprises par nos mandants». Dans le document, les élus disent s’approprier tout l’argumentaire développé par le comité d’initiatives pour l’édification du collège auprès des autorités. «Nous attirons l’attention de celles-ci sur le danger à laisser se cristalliser des frustrations nées d’un sentiment d’oubli qu’éprouvent les populations de cette zone face à l’enclavement, le déficit en infrastructures de base, la désuétude de la cuvette Saldé-Walla… Autant de problèmes amplifiés aujourd’hui par l’impossibilité, de fait, d’offrir à leurs enfants les moyens de poursuivre leurs études», relève-t-on encore.
Les élus locaux exhortent ainsi les autorités du pays «à tout mettre en œuvre pour trouver une solution diligente à ce problème crucial, puisque les populations ont déjà eu à cœur de réfectionner les locaux que la direction générale de la Saed a mis à leur disposition en y aménageant deux salles de classe et un bloc administratif».
Le Quotidien