Politique macro-économique : Le Sénégal à l’heure du T-21



Après maintes tentatives de mise en œuvre d’une politique économique pouvant lui assurer une croissance durable, le Sénégal a jeté son dévolu sur le modèle Threshold-21 (T-21). Il s’agit d’une trouvaille de l’Institut du Millenium de Washington, réputée pour ses capacités de prévision à long terme pouvant inspirer les travaux de modélisation macro-économiques au Sénégal.

Dans la recherche d’une croissance durable et d’un développement économique et social, le Sénégal a mis en œuvre plusieurs stratégies. Son administration en charge de la politique économique a, durant ces vingt dernières années, élaboré différents modèles macro-économiques destinés à répondre aux préoccupations de prévisions à court et moyen terme. Ces modèles ont porté sur les principaux agrégats macro-économiques comme l’élaboration du budget, la définition et la mise en œuvre de la politique monétaire et financière et la détermination du volume et de la structure de l’investissement requis pour atteindre les objectifs de croissance économique définis dans le plan de développement économique et social. Des politiques qui, hélas, n’ont pas toujours répondu aux attentes des décideurs. Leurs résultats ont été jugés mitigés si l’on sait que les modèles macroéconomiques utilisés jusque là dans l’Administration sénégalaise ne renseignent pas suffisamment sur les impacts économiques et sociaux de ces différentes politiques mises en œuvre. Une situation qui exige des décideurs des instruments fiables et plus adaptés pouvant améliorer le dispositif d’analyse macroéconomique.

C’est à cet effet que le gouvernement a décidé de recourir au Modèle Threshold-21 de l’Institut du Millenium de Washington qui a été dévoilé hier en présence du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, en charge du Budget, Ibrahima Sarr. Une présentation de ce modèle, initiée par la Direction des stratégies de développement (Dsd) du ministère de l’Economie et des Finances, en collaboration avec le Programme des nations unies pour le développement (Pnud), qui s’inscrit dans la perspective de l’élaboration d’un modèle de prévision en support des études prospectives à long terme, mais aussi de la prise en compte des stratégies nationales liées aux Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).

A cette occasion, le ministre a vanté les qualités de cet outil qui, à ses yeux, présente un grand intérêt dans l’analyse et la compréhension des défis du développement. Cet outil bénéficie d’une structure intégrée qui permet d’analyser dans le même cadre les dynamiques sociales et environnementales du pays, autant que celles économiques. Et sous ce rapport, le modèle T-21 peut bien mener l’analyse des différents instruments du système de planification et générer des projections pour tous les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). En outre, la disponibilité du modèle T-21 intervient à un moment où, dans le dispositif de pilotage de la gestion de l’économie nationale, il a été entrepris l’étude prospective ‘Sénégal 2025’, dont l’objectif est de définir la vision de développement à long terme de notre pays ainsi que les voies à suivre et les moyens à définir pour y parvenir.

Avec de telles projections sur le long terme, l’étude prospective permettra aux décideurs de faire les meilleures anticipations possibles, basées sur des hypothèses et des scénarios plausibles qui conforteraient la nouvelle politique économique orientée vers le désengagement de l’Etat des activités productives, mais également vers l’assainissement des finances publiques et l’amélioration des déficits extérieurs. Seulement, voilà : le bilan de ces réformes reste, une fois de plus, mitigé eu égard à la persistance du manque de compétitivité de l’économie nationale, au faible développement du secteur privé, à la non-réalisation d’une composition sectorielle équilibrée de la production et à l’accroissement des déficits sociaux.

Dans leur tentative de rassurer les plus sceptiques, les concepteurs de ce modèle ont révélé que le T-21 a déjà prouvé ses capacités en tant qu’outil dans le processus de planification à partir de plus de 25 applications dans des pays en développement et industrialisés. D’abord, renseignent-ils, le processus participatif de construction du modèle permet de tester la cohérence et la consistance des objectifs, hypothèses et données utilisées pour l’analyse des différents secteurs. La simulation du scénario de base du modèle offre également une prospective sur l’évolution des problèmes de développement actuels et futurs du pays. L’élaboration de scénarii alternatifs permet de comprendre les différents choix stratégiques et les conditions extérieures pouvant avoir un impact sur les politiques sectorielles afin de parvenir à une stratégie globale de développement. Et, en renforçant la stratégie de développement avec des scénarii quantitatifs, le modèle donne une base claire pour l’application des politiques et leur suivi et évaluation.

Wal Fadjri

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Commentaires articles

1.Posté par Me Cheickna TOURE le 30/08/2008 14:22
Je suis un grand lecteur de votre journal et vous remercie pour la qualité de vos écrits. Je suis particulièrement intéressé par ce modèle T21 et, vous prie, si possible, de me communiquer les coordonnées de un ou deux spécialistes sénegalais en la matière.

A bientôt

Me Cheickna TOURE
Conseil Fiscal
Bamako, BP2009
Tél: 00 (223) 674 97 87

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