Pour mieux sécuriser les investissements : Les assureurs africains à la quête de nouvelles niches



Avec près de 89 % de la population africaine qui n’est pas encore assurée, le marché africain de l’assurance présente encore des opportunités. C’est pourquoi, la fédération des sociétés d’assurance et de droit national africain, réunie à Dakar pour son 35e Assemblée générale, veut aller à l’assaut de nouvelles niches dans les secteurs comme l’agriculture, la construction, l’informel, etc.

Les compagnies d’assurance africaines veulent explorer de nouvelles niches. Réunies à Dakar dans le cadre de la 35e Assemblée générale de la fédération des sociétés d’assurance et de droit national africain (Fanaf), elles veulent sortir un peu du carcan dans lequel elles sont jusqu’ici confinées dans nos pays, à savoir l’assurance automobile. ‘Nous allons discuter de microfinance, de l’assurance agricole, de la construction pour voir comment les brancher dans notre secteur d’activité en dehors de l’assurance automobile qui est devenue obligatoire’, a déclaré hier Mor Adj, président de la de la Fédération sénégalaise des sociétés d’assurance (Fssa). En effet, pour ce dernier, tout secteur d’activité qui se développe a besoin d’avoir à ses côtés une assurance pour sécuriser les investissements. Et puisque l’Etat du Sénégal a misé sur l’agriculture à travers le Plan Reva et la Goana pour pousser les Sénégalais à aller vers ce créneau, Adj pense qu’il est tout à fait normal que les sociétés d’assurances accompagnent cette dynamique. ‘On ne peut pousser les gens à se lancer dans ce secteur sans qu’ils puissent avoir des assurances sur des situations qui n’étaient pas prévues comme les catastrophes, la mortalité de bétail, le déficit de pluviométrie. C’est pour cela que nous avons mis en place la Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal (Cnas) qui symbolise un partenariat public-privé’, soutient-il.

Avec un marché qui représente aujourd’hui près de 700 milliards de francs Cfa et qui emploie plus de 8 mille salariés, les assureurs africains qui versent des sinistres à hauteur de 300 milliards de francs Cfa par an, souhaitent maintenant anticiper sur les besoins de leurs clients pour leur offrir toute la sécurité dont ils auront besoin. C’est ainsi qu’ils réfléchissent, en rapport avec leur thème ’L’Assurance africaine face aux Changements du futur’, sur les nouvelles niches à explorer pour redynamiser le secteur africain de l’assurance. Et, selon eux, le secteur informel qui domine l’économie africaine, le monde rural, qui représente 80 % de la population, le secteur de la construction qui font un bond, et ceux, chrétiens et musulmans, qui ne croient plus à la finance conventionnelle et qui trouvent dans l’assurance une alternative, seront des cibles privilégiées dans cette nouvelle quête.

Présent à cette rencontre, Soumaïla Cissé, le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africain (Uemoa) a relevé lors d’un panel que la contribution du secteur des assurances sur le marché financier de l’Uemoa reste encore timide. ‘Seuls 20 % des placements vie et non vie concernent des obligations émises sur les marchés financiers de la zone et seules deux compagnies d’assurance de la zone ont réalisé entre 2003 et 2006 des emprunts obligataires par placements privés. Aucune société d’assurance n’est cotée en bourse. Au niveau du marché obligataire de l’union, sur un total de 1088 milliards de francs Cfa mobilisés, la part émise par les compagnies d’assurance ne représente que 0,7 %, soit 3 milliards de francs Cfa’, fait-il remarquer. Ainsi, il pense que cette faible intégration du marché des assurances au secteur financier prouve que des efforts restent à accomplir pour permettre au secteur de l’assurance de jouer pleinement son rôle de catalyseur de ressources destinées aux financements des économies.

Seyni DIOP
Wal Fadjri

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