Pour le chercheur Pape Goumba Lô, la première conséquence de l’extraction du sable marin, c’est l’érosion côtière. Celle-ci menace la stabilité des infrastructures des maisons situées sur la côte. Et, selon ses estimations, les pertes tournaient, il y a cinq ans, autour d’une soixantaine de milliards.
Wal Fadjri : Est-il possible de reconstituer le sable marin extrait illicitement au niveau des plages ?
Pape Goumba Lô : Bien sûr, quand vous êtes sur la côte nord, le sable se compense naturellement. Parce qu’il y a des apports de sable qu’on appelle la dérive littorale. Il s’agit d’apports de sable qui viennent de Saint-Louis, Kayar, pour compenser le sable extrait illicitement. Mais du côté de la Petite côte, ce phénomène n’existe pas. Ce qu’il faut aussi noter, c’est que le rythme d’exploitation est quelquefois supérieur au rythme de compensation naturelle. Mais pour le reconstituer aujourd’hui, on doit d’abord arrêter l’exploitation illicite. Ensuite, amener du sable en appoint pour ré-engraisser les zones où du sable a été perdu. Tout cela se fait avec des techniques précises pour éviter que le sable apporté ne puisse aller ailleurs. Il y a la technique de reconstitution des plages par apport de sable, de sédiments ou par d’autres éléments qui peuvent maintenir l’équilibre au niveau côtier.
Wal Fadjri : Y a-t-il d’autres conséquences de l’extraction au niveau environnementale ?
Pape Goumba Lô : Oui. La première conséquence, c’est l’érosion côtière. La mer avance dans des zones qui ne sont pas protégées, des zones où le sable ne sert plus d’écran pour garder la ligne côtière. Comme conséquences, il y a tout ce qui découle de l’érosion côtière, notamment la perte des infrastructures au niveau de la côte, l’instabilité des maisons qui sont sur la côte, la destruction de la ligne de filaos par exemple à Mbeubeuss. Parce qu’une fois que le filao est détruit, la mer peut avancer et détruire tout le reste : les infrastructures touristiques et de la pêche, les infrastructures routières. Le Sénégal tire l’essentiel de ses revenus du tourisme et de la pêche. Cela peut être un manque à gagner pour le pays.
Wal Fadjri : Quel serait le coût global qu’il faudra dégager pour la reconstitution ?
Pape Goumba Lô : Cela dépend du projet. Par exemple, va-t-on essayer de regagner sur dix, cent voire deux cents mètres ? Faut-il regagner et construire en même temps ? Mais ce qu’on peut dire, c’est que le coût du réaménagement est moins important que ce qu’on va perdre si on ne réaménage pas. Si vous laissez 100 mètres à la région côtière pendant dix ans, ce que vous allez y perdre sera beaucoup plus important que le coût pour réaménager ces 100 mètres. Maintenant, il y a plusieurs techniques et les coûts dépendent des techniques que l’on utilise. Tout dépend des résultats que l’on attend de la réhabilitation.
Wal Fadjri : A combien peut-on estimer les pertes de l’extraction du sable marin ?
Pape Goumba Lô : Les pertes varient d’une zone à l’autre, selon l’existence des infrastructures. Par exemple, s’il y a une érosion côtière autour de la Petite côte avec de grands hôtels, les coûts seraient beaucoup plus importants qu’une zone qui serait entre Loumpoul et Louga, où on n’a pratiquement pas d’infrastructures. Donc, on estime les coûts par rapport non seulement à la perte de terrain, mais aussi aux pertes des infrastructures. Et les pertes les plus importantes se font aujourd’hui autour de la région de Mbour, du Saloum, où il y a des infrastructures hôtelières. On avait fait une petite étude il y a quatre à cinq ans : les pertes tournaient autour d’une soixantaine de milliards. Alors qu’on pourrait protéger autour de 20 à 25 milliards. C’est dire que le coût de la protection est moins cher que celui de la réhabilitation.
Wal Fadjri : Y a t-il une alternative à l’utilisation du sable marin ?
Pape Goumba Lô : Oui, il y a une alternative au sable marin. Est-ce qu’on construit, à l’intérieur du pays avec du sable marin ? Non, la construction se fait avec du sable de dune. Aujourd’hui, nous avons la preuve que la plupart des infrastructures à Dakar ont été construites avec du sable de dune. Cela veut dire que des ouvrages aussi importants que des ponts, les routes, etc., peuvent être construits avec du sable de dune. Et ces constructions sont plus solides que des maisons construites avec du sable marin. Le sable de mer est corrosif à cause du sel qu’il contient, et son utilisation dans la construction est conditionnée par un lavage ce qui n’est pas souvent fait. Et, non seulement on peut construire avec du sable de dune, mais on construit mieux avec du sable de dune que du sable marin. Il y a des risques liés à l’utilisation du sable marin s’il est utilisé dans la construction avant d’être lavé.
Wal Fadjri
Wal Fadjri : Est-il possible de reconstituer le sable marin extrait illicitement au niveau des plages ?
Pape Goumba Lô : Bien sûr, quand vous êtes sur la côte nord, le sable se compense naturellement. Parce qu’il y a des apports de sable qu’on appelle la dérive littorale. Il s’agit d’apports de sable qui viennent de Saint-Louis, Kayar, pour compenser le sable extrait illicitement. Mais du côté de la Petite côte, ce phénomène n’existe pas. Ce qu’il faut aussi noter, c’est que le rythme d’exploitation est quelquefois supérieur au rythme de compensation naturelle. Mais pour le reconstituer aujourd’hui, on doit d’abord arrêter l’exploitation illicite. Ensuite, amener du sable en appoint pour ré-engraisser les zones où du sable a été perdu. Tout cela se fait avec des techniques précises pour éviter que le sable apporté ne puisse aller ailleurs. Il y a la technique de reconstitution des plages par apport de sable, de sédiments ou par d’autres éléments qui peuvent maintenir l’équilibre au niveau côtier.
Wal Fadjri : Y a-t-il d’autres conséquences de l’extraction au niveau environnementale ?
Pape Goumba Lô : Oui. La première conséquence, c’est l’érosion côtière. La mer avance dans des zones qui ne sont pas protégées, des zones où le sable ne sert plus d’écran pour garder la ligne côtière. Comme conséquences, il y a tout ce qui découle de l’érosion côtière, notamment la perte des infrastructures au niveau de la côte, l’instabilité des maisons qui sont sur la côte, la destruction de la ligne de filaos par exemple à Mbeubeuss. Parce qu’une fois que le filao est détruit, la mer peut avancer et détruire tout le reste : les infrastructures touristiques et de la pêche, les infrastructures routières. Le Sénégal tire l’essentiel de ses revenus du tourisme et de la pêche. Cela peut être un manque à gagner pour le pays.
Wal Fadjri : Quel serait le coût global qu’il faudra dégager pour la reconstitution ?
Pape Goumba Lô : Cela dépend du projet. Par exemple, va-t-on essayer de regagner sur dix, cent voire deux cents mètres ? Faut-il regagner et construire en même temps ? Mais ce qu’on peut dire, c’est que le coût du réaménagement est moins important que ce qu’on va perdre si on ne réaménage pas. Si vous laissez 100 mètres à la région côtière pendant dix ans, ce que vous allez y perdre sera beaucoup plus important que le coût pour réaménager ces 100 mètres. Maintenant, il y a plusieurs techniques et les coûts dépendent des techniques que l’on utilise. Tout dépend des résultats que l’on attend de la réhabilitation.
Wal Fadjri : A combien peut-on estimer les pertes de l’extraction du sable marin ?
Pape Goumba Lô : Les pertes varient d’une zone à l’autre, selon l’existence des infrastructures. Par exemple, s’il y a une érosion côtière autour de la Petite côte avec de grands hôtels, les coûts seraient beaucoup plus importants qu’une zone qui serait entre Loumpoul et Louga, où on n’a pratiquement pas d’infrastructures. Donc, on estime les coûts par rapport non seulement à la perte de terrain, mais aussi aux pertes des infrastructures. Et les pertes les plus importantes se font aujourd’hui autour de la région de Mbour, du Saloum, où il y a des infrastructures hôtelières. On avait fait une petite étude il y a quatre à cinq ans : les pertes tournaient autour d’une soixantaine de milliards. Alors qu’on pourrait protéger autour de 20 à 25 milliards. C’est dire que le coût de la protection est moins cher que celui de la réhabilitation.
Wal Fadjri : Y a t-il une alternative à l’utilisation du sable marin ?
Pape Goumba Lô : Oui, il y a une alternative au sable marin. Est-ce qu’on construit, à l’intérieur du pays avec du sable marin ? Non, la construction se fait avec du sable de dune. Aujourd’hui, nous avons la preuve que la plupart des infrastructures à Dakar ont été construites avec du sable de dune. Cela veut dire que des ouvrages aussi importants que des ponts, les routes, etc., peuvent être construits avec du sable de dune. Et ces constructions sont plus solides que des maisons construites avec du sable marin. Le sable de mer est corrosif à cause du sel qu’il contient, et son utilisation dans la construction est conditionnée par un lavage ce qui n’est pas souvent fait. Et, non seulement on peut construire avec du sable de dune, mais on construit mieux avec du sable de dune que du sable marin. Il y a des risques liés à l’utilisation du sable marin s’il est utilisé dans la construction avant d’être lavé.
Wal Fadjri