Il est prématuré de parler de la réussite du programme dit de Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana). Un programme qui bien que pertinent et porteur, n'en est qu'à sa première année. Le président du Cadre national de concertation des ruraux, Samba Guèye, l'a fait savoir à Mékhé, commune rurale du département de Tivaouane.
THIES - Pour le président national du Cncr, l'évaluation d'un programme agricole aux objectifs aussi ambitieux et gigantesques que la Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana) ne peut pas se faire dès la première année de sa mise à exécution. ‘Il est impossible de réaliser les objectifs de la Goana en une seule campagne. Il faudra au moins cinq campagnes pour pouvoir espérer faire une telle évaluation’, fait savoir Samba Guèye. A cela s'ajoute, selon le président national du Cncr, que pour cette présente campagne et sur la majeure partie du territoire national, à l'instar du département de Tivaouane, les semences et les intrants sont parvenus très tard aux paysans.
Une déclaration qui sera d'ailleurs confortée par Fatou Bintou Diop de l'Union des groupements paysans de Mékhé (Ugpm). Selon elle, la question qu'il faut se poser est de savoir si, en réalité, ce sont des semences ou des vivres de soudure qui ont été distribués. Et citant l'exemple du niébé, elle fera savoir que pendant que les semences de cette spéculation arrivaient dans sa localité, les paysans observaient déjà la fleuraison de leurs champs. Aussi les graines qui venaient d'arriver, avaient-elles servi à nourrir les cultivateurs. ‘Tous les plats de ‘Ndambé’, sauce à base de niébé, que les gens ont mangés durant la période de soudure ont été faits à partir du niébé de la Goana’, précise Fatou Bintou Diop. ‘Or, pour que des graines servent de semences, il faut qu'elles soient enfouies sous terre et non dans les ventres. Or les semences de la Goana sont allées dans les marmites’.
Quant à Ousseynou Fall, producteur de la communauté rurale de Mérina Ndakhar, il mettra l’accent sur l'insuffisance des semences et des intrants qu'ils ont reçus. ‘Trente-huit tonnes de semences, soit 13 kg par carré, ont été distribuées dans toute la communauté rurale. S'agissant du mil, il n'était même adapté à la localité’, dit-il.
Toutefois, le président du Cadre de concertation des ruraux reconnaît que, pour cette année, il y a eu une forte mobilisation du monde rural autour de la Goana et beaucoup de choses se sont recoupées pour pouvoir faire espérer une bonne récolte. ‘Grâce au Bon Dieu, le pays a bénéficié d'une très bonne pluviométrie et l'Etat a fait des efforts considérables dans la mise à disposition des semences et des intrants’, se félicite-il, avant de demander beaucoup plus. Pour lui, l'atteinte des objectifs de la Goana nécessite des investissements dans le monde rural. Il faut, selon lui, en plus d'une programmation dans le temps et l'espace, des infrastructures, du matériel et des aménagements aptes à favoriser la reconstitution du capital semencier ainsi que la refertilisation des terres. Tout un préalable qui, ajouté à la maîtrise de chaîne de la production, de la commercialisation et de la transformation devrait permettre une production en abondance dans les quatre à cinq années à venir. ‘Ce n'est que de cette façon que le programme ambitieux du chef de l'Etat pourra se concrétiser’.
Sidy DIENG
Wal Fadjri
THIES - Pour le président national du Cncr, l'évaluation d'un programme agricole aux objectifs aussi ambitieux et gigantesques que la Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana) ne peut pas se faire dès la première année de sa mise à exécution. ‘Il est impossible de réaliser les objectifs de la Goana en une seule campagne. Il faudra au moins cinq campagnes pour pouvoir espérer faire une telle évaluation’, fait savoir Samba Guèye. A cela s'ajoute, selon le président national du Cncr, que pour cette présente campagne et sur la majeure partie du territoire national, à l'instar du département de Tivaouane, les semences et les intrants sont parvenus très tard aux paysans.
Une déclaration qui sera d'ailleurs confortée par Fatou Bintou Diop de l'Union des groupements paysans de Mékhé (Ugpm). Selon elle, la question qu'il faut se poser est de savoir si, en réalité, ce sont des semences ou des vivres de soudure qui ont été distribués. Et citant l'exemple du niébé, elle fera savoir que pendant que les semences de cette spéculation arrivaient dans sa localité, les paysans observaient déjà la fleuraison de leurs champs. Aussi les graines qui venaient d'arriver, avaient-elles servi à nourrir les cultivateurs. ‘Tous les plats de ‘Ndambé’, sauce à base de niébé, que les gens ont mangés durant la période de soudure ont été faits à partir du niébé de la Goana’, précise Fatou Bintou Diop. ‘Or, pour que des graines servent de semences, il faut qu'elles soient enfouies sous terre et non dans les ventres. Or les semences de la Goana sont allées dans les marmites’.
Quant à Ousseynou Fall, producteur de la communauté rurale de Mérina Ndakhar, il mettra l’accent sur l'insuffisance des semences et des intrants qu'ils ont reçus. ‘Trente-huit tonnes de semences, soit 13 kg par carré, ont été distribuées dans toute la communauté rurale. S'agissant du mil, il n'était même adapté à la localité’, dit-il.
Toutefois, le président du Cadre de concertation des ruraux reconnaît que, pour cette année, il y a eu une forte mobilisation du monde rural autour de la Goana et beaucoup de choses se sont recoupées pour pouvoir faire espérer une bonne récolte. ‘Grâce au Bon Dieu, le pays a bénéficié d'une très bonne pluviométrie et l'Etat a fait des efforts considérables dans la mise à disposition des semences et des intrants’, se félicite-il, avant de demander beaucoup plus. Pour lui, l'atteinte des objectifs de la Goana nécessite des investissements dans le monde rural. Il faut, selon lui, en plus d'une programmation dans le temps et l'espace, des infrastructures, du matériel et des aménagements aptes à favoriser la reconstitution du capital semencier ainsi que la refertilisation des terres. Tout un préalable qui, ajouté à la maîtrise de chaîne de la production, de la commercialisation et de la transformation devrait permettre une production en abondance dans les quatre à cinq années à venir. ‘Ce n'est que de cette façon que le programme ambitieux du chef de l'Etat pourra se concrétiser’.
Sidy DIENG
Wal Fadjri