En Afrique, la circoncision est une étape importante de la vie de l’individu. Elle marque le passage de l’enfant ou de l’adolescent dans le monde des adultes. C’est pour cette raison, qu’elle se déroulait généralement dans la forêt, loin des regards et des indiscrétions. Le circoncis était mystiquement et moralement préparé par sa tante maternelle (« badiene ») qui procédait aux derniers réglages avant le départ du futur circoncis (« ndiouli ») dans la forêt ou au bois sacré comme chez les Diolas. A la ville ou à la forêt, ce sont seulement les « Selbé » (initiateurs) qui ont directement accès au lieu secret où sont jalousement gardés les futurs initiés.
Dans cet espace réduit, filtré à la loupe, seulement quelques membres des familles des initiés y ont accès. Ce sont généralement les frères adultes ou oncles déjà initiés, et qui possèdent la science de circonstance qui sont autorisés à l’accès de ce cercle. Ceux-ci sont même forcés de quitter les lieux, une fois que la circoncision a lieu. Durant le séjour à la case des hommes, les « Selbés » sont chargés d’encadrer et de surveiller les nouveaux circoncis. Généralement, ce sont les ainés immédiats des nouveaux initiés, ou même des individus doués d’une certaine connaissance mystique, et capables de déjouer les pièges des mauvais esprits.
Dans ce lot d’initiateurs, se trouve assez souvent un sage qui est tout le temps d’un âge avancé. Par son expérience, il prodigue des instructions aux « Selbés » qui, à leur tour, vont les exécuter. Il est leur coordonnateur. Par leur engagement et leur détermination, les « Selbés » font montre d’une intransigeance qui fait penser à la méchanceté. Ce que Baye Samba, un griot d’un âge avancé qui réside à Rufisque, a rejeté en bloc en expliquant que « le comportement stricte des Selbés ne doit pas être assimilé à de la méchanceté ». Selon lui, « c’est une manière de préparer les nouveaux initiés à la rigueur de la vie, c’est plutôt de la fermeté ».
Hormis le fait d’accompagner les circoncis, le « Selbé » est aussi chargé d’aider ces derniers dans leurs toilettes, leurs petits besoins et de leur servir le repas. Dans cette dernière tâche, le « Selbé » prend souvent le plus gros morceau pour ensuite servir le reste aux circoncis. Une manière de les éprouver. Baye Samba explique : « Tout cela rentre dans le cadre de la formation. L’objectif est d’éliminer l’amour propre et l’orgueil des initiés ».
Le « mbar » est l’enceinte où logent les circoncis. L’accès de cet endroit est interdit aux étrangers. Seuls les hommes sont habilités à pénétrer ces lieux. Baye Samba affirme : « les femmes sont strictement interdits d’accéder au (mbar). A l’époque, les circoncis étaient souvent de grandes personnes qui avaient dépassé l’âge de la majorité ». Au cours de la période du « leul » les « ndiouli » ne prennent pas de bain. Selon Baye Samba : « Si toutefois le circoncis venait à prendre une douche la plaie risque de se contaminer. De générations en générations cette habitude s’est perpétuée et fait aujourd’hui office de coutume ». Le « diouli » est toujours muni d’un bâton durant toute la période du « leul ».
Ce bâton est appelé « lingué est spécialement conçu par le tuteur ou (salbé) ». « C’est une façon de montrer aux « ndioulis » que l’arme demeure son meilleur compagnon aussi bien en temps de paix qu’en période de guerre. Car on ne sait pas de quoi demain sera fait », affirme le griot Baye Samba. Le « Kassak » est donc une cérémonie festive qui marque le passage des circoncis dans la case des hommes. Il a souvent lieu à la place publique des villages ou à la ville. Il regroupe toutes les familles des initiés. Les griots se remémorent les éloges des ancêtres. Toujours selon Baye Samba, « c’est une manière de galvaniser les circoncis tout en les félicitant ».
Seuls les griots qui maitrisent le répertoire des « kassaks » sont invités. Baye s’empresse de préciser : « L’interprétation des sonorités du kassak n’est pas à la portée de tous les griots. Car ce genre de cérémonie est souvent fréquenté par les mauvais esprits. Et gare au griot qui n’aura pas suffisamment pris des précautions ». Au cours de la cérémonie du « Kassak », les circoncis sont regroupés dans un même endroit et habillés en blancs. Ils forment un cercle au milieu duquel est allumé un feu ardent. A tour de rôle, chacun esquisse des pas de danses.
Baye Samba conclut : « C’est seulement après la cérémonie de circoncision que le garçon devient véritablement un homme. Il est toutefois regrettable de remarquer que cette pratique ancestrale tend à disparaitre dans les milieux citadins ».
Sud Quotidien
Dans cet espace réduit, filtré à la loupe, seulement quelques membres des familles des initiés y ont accès. Ce sont généralement les frères adultes ou oncles déjà initiés, et qui possèdent la science de circonstance qui sont autorisés à l’accès de ce cercle. Ceux-ci sont même forcés de quitter les lieux, une fois que la circoncision a lieu. Durant le séjour à la case des hommes, les « Selbés » sont chargés d’encadrer et de surveiller les nouveaux circoncis. Généralement, ce sont les ainés immédiats des nouveaux initiés, ou même des individus doués d’une certaine connaissance mystique, et capables de déjouer les pièges des mauvais esprits.
Dans ce lot d’initiateurs, se trouve assez souvent un sage qui est tout le temps d’un âge avancé. Par son expérience, il prodigue des instructions aux « Selbés » qui, à leur tour, vont les exécuter. Il est leur coordonnateur. Par leur engagement et leur détermination, les « Selbés » font montre d’une intransigeance qui fait penser à la méchanceté. Ce que Baye Samba, un griot d’un âge avancé qui réside à Rufisque, a rejeté en bloc en expliquant que « le comportement stricte des Selbés ne doit pas être assimilé à de la méchanceté ». Selon lui, « c’est une manière de préparer les nouveaux initiés à la rigueur de la vie, c’est plutôt de la fermeté ».
Hormis le fait d’accompagner les circoncis, le « Selbé » est aussi chargé d’aider ces derniers dans leurs toilettes, leurs petits besoins et de leur servir le repas. Dans cette dernière tâche, le « Selbé » prend souvent le plus gros morceau pour ensuite servir le reste aux circoncis. Une manière de les éprouver. Baye Samba explique : « Tout cela rentre dans le cadre de la formation. L’objectif est d’éliminer l’amour propre et l’orgueil des initiés ».
Le « mbar » est l’enceinte où logent les circoncis. L’accès de cet endroit est interdit aux étrangers. Seuls les hommes sont habilités à pénétrer ces lieux. Baye Samba affirme : « les femmes sont strictement interdits d’accéder au (mbar). A l’époque, les circoncis étaient souvent de grandes personnes qui avaient dépassé l’âge de la majorité ». Au cours de la période du « leul » les « ndiouli » ne prennent pas de bain. Selon Baye Samba : « Si toutefois le circoncis venait à prendre une douche la plaie risque de se contaminer. De générations en générations cette habitude s’est perpétuée et fait aujourd’hui office de coutume ». Le « diouli » est toujours muni d’un bâton durant toute la période du « leul ».
Ce bâton est appelé « lingué est spécialement conçu par le tuteur ou (salbé) ». « C’est une façon de montrer aux « ndioulis » que l’arme demeure son meilleur compagnon aussi bien en temps de paix qu’en période de guerre. Car on ne sait pas de quoi demain sera fait », affirme le griot Baye Samba. Le « Kassak » est donc une cérémonie festive qui marque le passage des circoncis dans la case des hommes. Il a souvent lieu à la place publique des villages ou à la ville. Il regroupe toutes les familles des initiés. Les griots se remémorent les éloges des ancêtres. Toujours selon Baye Samba, « c’est une manière de galvaniser les circoncis tout en les félicitant ».
Seuls les griots qui maitrisent le répertoire des « kassaks » sont invités. Baye s’empresse de préciser : « L’interprétation des sonorités du kassak n’est pas à la portée de tous les griots. Car ce genre de cérémonie est souvent fréquenté par les mauvais esprits. Et gare au griot qui n’aura pas suffisamment pris des précautions ». Au cours de la cérémonie du « Kassak », les circoncis sont regroupés dans un même endroit et habillés en blancs. Ils forment un cercle au milieu duquel est allumé un feu ardent. A tour de rôle, chacun esquisse des pas de danses.
Baye Samba conclut : « C’est seulement après la cérémonie de circoncision que le garçon devient véritablement un homme. Il est toutefois regrettable de remarquer que cette pratique ancestrale tend à disparaitre dans les milieux citadins ».
Sud Quotidien