Grâce à la diversité de son cheptel et sa situation géographique (zone sylvo-pastorale), la ville de Dahra constitue un véritable carrefour pour nombre d’éleveurs, qui viennent des localités du pays, voire des pays limitrophes. Par le biais des taxes sur les bovins et autres petits ruminants, c’est plus d’une vingtaine de millions qui sont versés, chaque année, par les responsables du foirail à la mairie de Dahra.
Engoncé dans une tenue rapiécée en maints endroits, la tête entièrement enturbannée d’une étoffe bleu ciel, un bâton négligemment posé sur le cou et son bidon en bandoulière, Aly Kâ, 50 ans, conduit fièrement son troupeau de près d’une cinquantaine de têtes de bovins. L’air fatigué, cet éleveur « fulbé », venu du village de Amaly, distant de 60 km de la ville de Dahra, a fait près de 24h de marche pour rejoindre Dahra. «Vu le nombre important de bêtes à convoyer, il me sera coûteux de louer un camion pour les y les mettre, c’est plus avantageux donc de les conduire à pied», souligne Aly Kâ, en continuant tranquillement sa marche, accompagné de 2 chiens qui veillent au grain sur les animaux.
A l’image de Aly, ils sont des centaines d’éleveurs qui, chaque dimanche, jour du marché hebdomadaire de Dahra, viennent de différentes localités du pays et même de la sous-région pour rallier le grand foirail, avec des centaines de bêtes. Ce rendez-vous des éleveurs et acheteurs fait de Dahra un carrefour sous-régional de bétail, car regroupant des éleveurs venus de la Gambie, du Mali et de la Mauritanie. Le foirail constitue l’un des endroits les plus prisés par les populations, en ce jour de marché, où de bonnes affaires se réalisent.
Vers 11h30 déjà, l’ambiance qui règne aux alentours du foirail permet de jauger l’intensité des activités qui s’y déroulent. Quelques personnes font monter des vaches dans des camions remorques, stationnés devant l’un des portails du foirail. Ces véhicules qui font office de bétaillères acheminent ces troupeaux dans des villes comme Touba, Dakar ou Saint-Louis. A l’intérieur du foirail, l’atmosphère est à son paroxysme. Les nombreux mouvements des bovins et le déplacement des personnes soulèvent la poussière, rendant l’endroit difficilement respirable.
Zone de transaction financière
Le beuglement des vaches rimant avec de rudes marchandages entre éleveurs et acheteurs plongent l’endroit dans une ambiance survoltée. Il y a une intense circulation des billets de 10 mille en liasse entre les mains des vendeurs. Ce marché est une véritable zone de transaction financière, vu l’importante quantité de capitaux qui circule. « Cela fait presque plus de 5 ans que je fréquente ce foirail où j’écoule, chaque semaine, une quantité considérable de mon troupeau », confie Sidya Ben Fall, un jeune éleveur venu de la Mauritanie. Il refuse, toutefois, de révéler le nombre de têtes vendues, encore moins les recettes réalisées au cours de la journée.
Trouvé en pleine discussion avec quelques acheteurs devant une dizaine de bovins, Galèle Sow, taille élancée, trésorier du Gie « Darral Dahra », révèle que chaque dimanche, le foirail enregistre plus de 3.000 bovins, venus du Mali et de la Mauritanie. Selon lui, les 2/3 des troupeaux sont écoulés à des prix variant en fonction de la race.
Par exemple, pour les types « Gobra », « Pakistanais » et « Hollandais », le prix peut aller jusqu’à 1,5 million de FCfa, tandis que ceux appelés «bouchra», les coûts oscillent entre 300.000 et 2 millions de FCfa. «Des politiques allant dans le sens de réguler l’entrée du bétail de la sous-région dans nos territoires doivent être prises par les autorités publiques afin de permettre aux éleveurs nationaux d’écouler leurs bétail», réclame M. Sow. Ce dernier demande que l’adduction d’eau soit renforcée par la construction d’autres d’abreuvoirs pour le bétail, car il en existe un seul pour des milliers de têtes. Il déplore également le manque d’électricité dans le foirail, ce qui pose un problème de sécurité.
Abdou DIAW
LeSoleil
Engoncé dans une tenue rapiécée en maints endroits, la tête entièrement enturbannée d’une étoffe bleu ciel, un bâton négligemment posé sur le cou et son bidon en bandoulière, Aly Kâ, 50 ans, conduit fièrement son troupeau de près d’une cinquantaine de têtes de bovins. L’air fatigué, cet éleveur « fulbé », venu du village de Amaly, distant de 60 km de la ville de Dahra, a fait près de 24h de marche pour rejoindre Dahra. «Vu le nombre important de bêtes à convoyer, il me sera coûteux de louer un camion pour les y les mettre, c’est plus avantageux donc de les conduire à pied», souligne Aly Kâ, en continuant tranquillement sa marche, accompagné de 2 chiens qui veillent au grain sur les animaux.
A l’image de Aly, ils sont des centaines d’éleveurs qui, chaque dimanche, jour du marché hebdomadaire de Dahra, viennent de différentes localités du pays et même de la sous-région pour rallier le grand foirail, avec des centaines de bêtes. Ce rendez-vous des éleveurs et acheteurs fait de Dahra un carrefour sous-régional de bétail, car regroupant des éleveurs venus de la Gambie, du Mali et de la Mauritanie. Le foirail constitue l’un des endroits les plus prisés par les populations, en ce jour de marché, où de bonnes affaires se réalisent.
Vers 11h30 déjà, l’ambiance qui règne aux alentours du foirail permet de jauger l’intensité des activités qui s’y déroulent. Quelques personnes font monter des vaches dans des camions remorques, stationnés devant l’un des portails du foirail. Ces véhicules qui font office de bétaillères acheminent ces troupeaux dans des villes comme Touba, Dakar ou Saint-Louis. A l’intérieur du foirail, l’atmosphère est à son paroxysme. Les nombreux mouvements des bovins et le déplacement des personnes soulèvent la poussière, rendant l’endroit difficilement respirable.
Zone de transaction financière
Le beuglement des vaches rimant avec de rudes marchandages entre éleveurs et acheteurs plongent l’endroit dans une ambiance survoltée. Il y a une intense circulation des billets de 10 mille en liasse entre les mains des vendeurs. Ce marché est une véritable zone de transaction financière, vu l’importante quantité de capitaux qui circule. « Cela fait presque plus de 5 ans que je fréquente ce foirail où j’écoule, chaque semaine, une quantité considérable de mon troupeau », confie Sidya Ben Fall, un jeune éleveur venu de la Mauritanie. Il refuse, toutefois, de révéler le nombre de têtes vendues, encore moins les recettes réalisées au cours de la journée.
Trouvé en pleine discussion avec quelques acheteurs devant une dizaine de bovins, Galèle Sow, taille élancée, trésorier du Gie « Darral Dahra », révèle que chaque dimanche, le foirail enregistre plus de 3.000 bovins, venus du Mali et de la Mauritanie. Selon lui, les 2/3 des troupeaux sont écoulés à des prix variant en fonction de la race.
Par exemple, pour les types « Gobra », « Pakistanais » et « Hollandais », le prix peut aller jusqu’à 1,5 million de FCfa, tandis que ceux appelés «bouchra», les coûts oscillent entre 300.000 et 2 millions de FCfa. «Des politiques allant dans le sens de réguler l’entrée du bétail de la sous-région dans nos territoires doivent être prises par les autorités publiques afin de permettre aux éleveurs nationaux d’écouler leurs bétail», réclame M. Sow. Ce dernier demande que l’adduction d’eau soit renforcée par la construction d’autres d’abreuvoirs pour le bétail, car il en existe un seul pour des milliers de têtes. Il déplore également le manque d’électricité dans le foirail, ce qui pose un problème de sécurité.
Abdou DIAW
LeSoleil