Dakar, 2 fév (APS) - L'universitaire sénégalais Omar Guèye a présenté, samedi à Dakar, son livre récemment publié sur "La marche vers le Code du travail", fruit d'un travail de recherche relatant les différentes étapes de la bataille pour le vote du Code du travail et l'obtention d’une législation pour les travailleurs de la France coloniale.
Intitulé "Histoire du mouvement syndical. La marche vers le Code du travail" (L'Harmattan), ce livre a été préfacé par le professeur Iba Der Thiam, autre spécialiste de l'histoire du mouvement social sénégalais.
La postface de cet ouvrage a été écrite par le professeur Frederick Cooper, historien américain, spécialiste de la colonisation et de la décolonisation de l'Afrique.
Pour faire adopter le Code du travail sous la colonisation française, le mouvement social sénégalais a mené "une action d'avant-garde dans la prise de conscience qui aboutit à des réformes telles que l'abolition du travail forcé, la suppression du régime de l'indigénat et l'octroi de la citoyenneté", entre autres mesures relevant des "mutations de la nouvelle Union française qui succéda à l'Empire" colonial français, souligne une note de présentation.
Il s'était agi là d'un "évènement syndical, et surtout politique, qui consacra une profonde évolution sociale, voire une prise de conscience nationale", selon l'une des thèses majeures de ce livre faisant valoir que "par des actions d'envergure dans l'après-guerre, notamment des grèves cycliques et généralisées, le syndicalisme s'imposa comme un contre-pouvoir face au colonialisme".
Des universitaires, dont des spécialistes sénégalais de l'histoire du travail et du mouvement social sénégalais, des étudiants et représentants de structures syndicales sénégalaises étaient présents à la cérémonie de dédicace de ce livre, au Centre de recherche ouest-africain (WARC, sigle anglais) de Dakar.
Le livre d'Oumar Guèye, enseignant-chercheur à la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, conforte la thèse selon laquelle, sous la colonisation, le syndicalisme a existé bien avant sa reconnaissance officielle, a souligné l'ancien ministre libéral de l'Education nationale, l'historien Kalidou Diallo, spécialiste de cette période et de cette thématique.
"C'est un travail excellent" dont les résultats dépassent "largement l'intitulé (…)" de l'ouvrage, a ajouté M. Diallo, titulaire d'une thèse de doctorat portant sur "le syndicalisme dans l’enseignement public en Afrique (1900-1960)".
"Ce travail montre et éclaire la portée du Code du travail dans la marche de notre société", a pour sa part soutenu le professeur Babacar Fall de la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et de la formation (FASTEF) de l'UCAD, autre spécialiste de la thématique.
Il permet en même temps de reconstituer le paysage social de l'époque jusqu'à l'acceptation formelle du syndicalisme en tant que tel, a ajouté M. Fall, auteur d'une thèse publiée en 1993 sous le titre : "Le travail forcé en Afrique occidentale française (1900-1945)".
Parlant de son travail, Oumar Guèye a indiqué qu'il se réfère à une période non seulement "méconnue mais [également] mal connue" des Sénégalais en général. Il a souligné que ses recherches ont été ponctuées par "une aventure humaine et intellectuelle extraordinaire" qui lui a permis de rencontrer les "héros" de cette période de l'histoire sénégalaise.
"J'avais un certain lien avec toutes ces familles. C'est toute une aventure. Une traversée du désert", a ajouté M. Guèye, titulaire d'un doctorat en histoire moderne et contemporaine de l'UCAD et d'un MBA en gestion du patrimoine culturel de l'Université internationale Léopold Sédar Senghor d'Alexandrie (Egypte).
Selon Oumar Guèye, ancien Fulbright à l'Université du Michigan (Etats-Unis), ce travail se présente par ailleurs comme l'aboutissement de ses recherches entamées pour la rédaction de son mémoire de maîtrise portant sur la grève générale de 1946 au Sénégal.
BK/ESF
Intitulé "Histoire du mouvement syndical. La marche vers le Code du travail" (L'Harmattan), ce livre a été préfacé par le professeur Iba Der Thiam, autre spécialiste de l'histoire du mouvement social sénégalais.
La postface de cet ouvrage a été écrite par le professeur Frederick Cooper, historien américain, spécialiste de la colonisation et de la décolonisation de l'Afrique.
Pour faire adopter le Code du travail sous la colonisation française, le mouvement social sénégalais a mené "une action d'avant-garde dans la prise de conscience qui aboutit à des réformes telles que l'abolition du travail forcé, la suppression du régime de l'indigénat et l'octroi de la citoyenneté", entre autres mesures relevant des "mutations de la nouvelle Union française qui succéda à l'Empire" colonial français, souligne une note de présentation.
Il s'était agi là d'un "évènement syndical, et surtout politique, qui consacra une profonde évolution sociale, voire une prise de conscience nationale", selon l'une des thèses majeures de ce livre faisant valoir que "par des actions d'envergure dans l'après-guerre, notamment des grèves cycliques et généralisées, le syndicalisme s'imposa comme un contre-pouvoir face au colonialisme".
Des universitaires, dont des spécialistes sénégalais de l'histoire du travail et du mouvement social sénégalais, des étudiants et représentants de structures syndicales sénégalaises étaient présents à la cérémonie de dédicace de ce livre, au Centre de recherche ouest-africain (WARC, sigle anglais) de Dakar.
Le livre d'Oumar Guèye, enseignant-chercheur à la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, conforte la thèse selon laquelle, sous la colonisation, le syndicalisme a existé bien avant sa reconnaissance officielle, a souligné l'ancien ministre libéral de l'Education nationale, l'historien Kalidou Diallo, spécialiste de cette période et de cette thématique.
"C'est un travail excellent" dont les résultats dépassent "largement l'intitulé (…)" de l'ouvrage, a ajouté M. Diallo, titulaire d'une thèse de doctorat portant sur "le syndicalisme dans l’enseignement public en Afrique (1900-1960)".
"Ce travail montre et éclaire la portée du Code du travail dans la marche de notre société", a pour sa part soutenu le professeur Babacar Fall de la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et de la formation (FASTEF) de l'UCAD, autre spécialiste de la thématique.
Il permet en même temps de reconstituer le paysage social de l'époque jusqu'à l'acceptation formelle du syndicalisme en tant que tel, a ajouté M. Fall, auteur d'une thèse publiée en 1993 sous le titre : "Le travail forcé en Afrique occidentale française (1900-1945)".
Parlant de son travail, Oumar Guèye a indiqué qu'il se réfère à une période non seulement "méconnue mais [également] mal connue" des Sénégalais en général. Il a souligné que ses recherches ont été ponctuées par "une aventure humaine et intellectuelle extraordinaire" qui lui a permis de rencontrer les "héros" de cette période de l'histoire sénégalaise.
"J'avais un certain lien avec toutes ces familles. C'est toute une aventure. Une traversée du désert", a ajouté M. Guèye, titulaire d'un doctorat en histoire moderne et contemporaine de l'UCAD et d'un MBA en gestion du patrimoine culturel de l'Université internationale Léopold Sédar Senghor d'Alexandrie (Egypte).
Selon Oumar Guèye, ancien Fulbright à l'Université du Michigan (Etats-Unis), ce travail se présente par ailleurs comme l'aboutissement de ses recherches entamées pour la rédaction de son mémoire de maîtrise portant sur la grève générale de 1946 au Sénégal.
BK/ESF