A Sédhiou : 350 groupements paysans partent en croisade contre le palu



La lutte contre le paludisme constitue, depuis plus de cinq ans, une des priorités de l’association Aajac/Colufifa basée à Faoune, à 43 km nord de la commune de Sédhiou. Forte de 350 organisations paysannes réparties dans toute la Casamance naturelle et en Gambie, cette association entend réduire les méfaits du paludisme qui affecte sérieusement la production agricole en milieu rural. Selon les responsables de cette structure, lutter contre le paludisme, c’est lutter contre la faim et la pauvreté dans ces zones.

(Correspondance) - Le paludisme est la première cause de consultation et de mortalité au Sénégal où 35 % des patients reçus dans les structures de santé présentent des signes de paludisme. Mais aussi cette maladie est à l’origine de 60 % des décès enregistrés. Conscients de la menace que le paludisme représente pour les populations des zones rurales, les 350 groupements paysans encadrés par l’Association africaine de la jeunesse agricole et culturelle de la Casamance/Comité de lutte pour la fin de la faim (Aajac/Colufifa), ont décidé de se mobiliser pour aller en croisade contre cette maladie. Comme chaque année à l’occasion de la journée africaine de lutte contre le paludisme, ils ont décidé de célébrer cette année pour la première fois ce 25 avril qui coïncide avec la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Une grande journée de mobilisation sociale a été tenue à cet effet à Faoune, une localité située à 46 km de la commune de Sédhiou, et dans nord-est de la région de la moyenne Casamance, dans l’arrondissement de Bounkiling.

Pour les responsables de cette Ong qui encadre les paysans, en période hivernale, moment pendant lequel le paludisme fait beaucoup de ravages en milieu rural, il est important de mener des actions de sensibilisation en direction des paysans pour limiter les dégâts. Car si la pluviométrie tant du point de vue de sa quantité que de sa répartition dans le temps, détermine la productivité agricole, le paludisme constitue un aléas qui peut compromettre la productivité dans les ménages et, par conséquent, la sécurité alimentaire, un des objectifs de l’Aajac. Selon Djibril Baldé, le directeur général adjoint de l’Aajac/Colufifa, ’un paysan qui tombe malade en début d’hivernage, s’il perd dix jours dans son champ, c’est toute sa productivité qui est remise en cause’. En effet, dans la plupart des cas, le paludisme est beaucoup plus présent en période hivernale, au moment où les paysans sont occupés par les travaux champêtres et, à cause de leurs moyens limités, la maladie n’est pas très tôt prise en charge. Les conséquences de cette maladie sont énormes, car l’absence du paysan dans son champ affectera de façon négative la production. C’est pourquoi l’Aajac/Colufifa a inclus la lutte contre le paludisme dans son programme de réduction de la pauvreté et de lutte contre la faim en milieu rural.

Ainsi, au cours de cette journée mondiale de lutte, à travers une conférence animée par le médecin-chef du district sanitaire de Sédhiou, le Dr Kalidou Konté, des présentations de sketch et des projections de film, les populations ont été entretenues sur les conséquences et les dangers que représente cette maladie en vue de l’anéantir. Selon le Dr Kalidou Konté, les enfants et les femmes enceintes qui sont les couches les plus vulnérables, sont à protéger. Les conséquences sont multiples surtout chez la femme en état de grossesse. ‘Le paludisme entraîne l’hypotrophie fœtale : c’est-à-dire l’enfant naît avec un faible poids ou bien d’une manière prématuré. Si cet enfant parvient à survivre, il aura un système de défense défectueux et, par conséquent, sera un adulte fébrile, qui ne sera pas rentable pour la société’, affirme Abdoulaye Bâ, le chargé du volet paludisme à l’Aajac/Colufifa. ’C’est pourquoi le paludisme est un facteur de sous-développement en Afrique. Donc lutter contre le paludisme, c’est lutter contre le sous-développement’, a-t-il ajouté.

Il a été également question, au cours de cette journée, de séance de démonstration d’imprégnation de moustiquaire et de distribution de moustiquaires imprégnées aux couches les plus vulnérables en milieu rural.

Wal Fadjri

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