Le recours fréquent aux soins traditionnels en Afrique entraîne une surexploitation des plantes médicinales et par conséquent la disparition d’un certain nombre d’espèces, en Afrique où, selon l’Oms, 80 % de la population sont tributaires de la médecine traditionnelle pour leurs besoins en soins de santé primaires. Le constat a été fait, hier, à Dakar où pour des raisons liées aux préparatifs de la fin du Ramadan, la Journée africaine de la médecine traditionnelle a été célébrée plutôt que prévu, le 31 août prochain.
Une occasion saisie par le ministre de la Santé et de la prévention, Modou Diagne Fada, pour souligner que par ces pratiques, c’est le patrimoine thérapeutique du continent qui est en danger. Afin qu’on n’en arrive pas à ce stade, le ministre invite les principaux acteurs qui gravitent autour de la médecine traditionnelle à accompagner le gouvernement du Sénégal dans l’aménagement de jardins botaniques dans toutes les régions du pays ; la préservation de la nature et des massifs forestiers ; la sensibilisation et la formation des tradipraticiens à des techniques de collecte rationnalisées.
En effet, selon des estimations, plus de deux tiers des espèces de plantes du monde ont une valeur médicinale. 25 à 50 % des médicaments modernes sont tirés, de nos jours, des plantes. Plus de 200 mille sur les 300 mille répertoriées à travers le monde se trouvent dans les pays tropicaux d’Afrique. On estime à plus de 30 mille espèces médicinales exploitées sans précaution particulière dans les forêts africaines. Au Sénégal, le patrimoine forestier s’élève à 2 100 espèces, dont plusieurs centaines sont utilisées dans le cadre de la médecine traditionnelle. ‘D’ici peu de temps, si des mesures efficaces de sauvegarde ne sont pas prises, de nombreuses plantes médicinales disparaîatraient sans avoir été étudiées scientifiquement et, avec elles, des principes actifs qui auraient pu enrichir notre pharmacopée’, alerte le ministre.
Dans un souci de contribuer au renforcement de ses moyens thérapeutiques, le Sénégal a pris un certain nombre d’initiatives visant à promouvoir une nouvelle relation entre le citoyen sénégalais et son milieu végétal qu’il devra entretenir, protéger contre toutes sortes de prédateurs, afin de s’en servir pour son ‘bien-être’ complet et durable. ‘Nous avons le devoir de sauvegarder les plantes qui nous entourent, car elles sont à la fois notre nature, notre santé et notre culture’, dit Modou Diagne Fada.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), malgré des progrès accomplis en matière de culture et de conservation des plantes médicinales, les pays de la région africaine restent confrontés à des défis tels que l’appauvrissement en plantes médicinales peu courantes du fait de la dégradation de l’environnement, la déforestation, l’agriculture sur brûlis qui entraîne parfois la destruction du couvert végétal, le pâturage, l’exploitation forestière entre autres. Et ce, poursuit M. Coly, représentant du directeur régional de l’Oms pour l’Afrique, Dr Luis Gomes Sambo au nom de qui, il s’est adressé à l’assistance, plusieurs pays de la région ne se sont pas dotés de la législation nécessaire à la protection des espèces de plantes médicinales menacées.
Il ressort, en effet, que treize pays ont adopté des politiques nationales de conservation des plantes médicinales et les lignes directrices de l’Oms relatives aux bonnes pratiques agricoles et de collecte des plantes médicinales. Dix-sept pays cultivent des plantes médicinales à des degrés divers. D’autres pays cultivent de nouvelles variétés de plantes médicinales et ont élaboré des directives pour leur collecte et leur conservation.
Châtier les transgresseurs du milieu
Les tradipraticiens ont sauté sur l’occasion qui leur était offerte, hier, pour exprimer leurs préoccupations les plus prégnantes de l’heure. Selon Abdoulaye Ndao, le secteur souffre d’au moins deux péchés qui se développent avec des conséquences nocives sur la santé des populations et dangereuses pour la profession elle-même qui risque d’y perdre sa crédibilité. Il s’agit, selon M. Ndao, de la frontière introuvable entre les charlatans, escrocs manipulateurs et les véritables praticiens disposant d’un savoir attesté. Les spécialistes ont, en outre, plaidé pour le financement du plan stratégique et le fonctionnement des centres d’expérimentations cliniques de médicaments à base de plantes. ‘Nous avons besoin d’être accompagnés par des programmes de recherche sur les recettes que nous détenons afin d’élever davantage le niveau et la qualité de nos médicaments et de nos interventions’, dira Abdoulaye Ndao au ministre de la Santé.
Abdoulaye SIDY
Wal Fadjri
Une occasion saisie par le ministre de la Santé et de la prévention, Modou Diagne Fada, pour souligner que par ces pratiques, c’est le patrimoine thérapeutique du continent qui est en danger. Afin qu’on n’en arrive pas à ce stade, le ministre invite les principaux acteurs qui gravitent autour de la médecine traditionnelle à accompagner le gouvernement du Sénégal dans l’aménagement de jardins botaniques dans toutes les régions du pays ; la préservation de la nature et des massifs forestiers ; la sensibilisation et la formation des tradipraticiens à des techniques de collecte rationnalisées.
En effet, selon des estimations, plus de deux tiers des espèces de plantes du monde ont une valeur médicinale. 25 à 50 % des médicaments modernes sont tirés, de nos jours, des plantes. Plus de 200 mille sur les 300 mille répertoriées à travers le monde se trouvent dans les pays tropicaux d’Afrique. On estime à plus de 30 mille espèces médicinales exploitées sans précaution particulière dans les forêts africaines. Au Sénégal, le patrimoine forestier s’élève à 2 100 espèces, dont plusieurs centaines sont utilisées dans le cadre de la médecine traditionnelle. ‘D’ici peu de temps, si des mesures efficaces de sauvegarde ne sont pas prises, de nombreuses plantes médicinales disparaîatraient sans avoir été étudiées scientifiquement et, avec elles, des principes actifs qui auraient pu enrichir notre pharmacopée’, alerte le ministre.
Dans un souci de contribuer au renforcement de ses moyens thérapeutiques, le Sénégal a pris un certain nombre d’initiatives visant à promouvoir une nouvelle relation entre le citoyen sénégalais et son milieu végétal qu’il devra entretenir, protéger contre toutes sortes de prédateurs, afin de s’en servir pour son ‘bien-être’ complet et durable. ‘Nous avons le devoir de sauvegarder les plantes qui nous entourent, car elles sont à la fois notre nature, notre santé et notre culture’, dit Modou Diagne Fada.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), malgré des progrès accomplis en matière de culture et de conservation des plantes médicinales, les pays de la région africaine restent confrontés à des défis tels que l’appauvrissement en plantes médicinales peu courantes du fait de la dégradation de l’environnement, la déforestation, l’agriculture sur brûlis qui entraîne parfois la destruction du couvert végétal, le pâturage, l’exploitation forestière entre autres. Et ce, poursuit M. Coly, représentant du directeur régional de l’Oms pour l’Afrique, Dr Luis Gomes Sambo au nom de qui, il s’est adressé à l’assistance, plusieurs pays de la région ne se sont pas dotés de la législation nécessaire à la protection des espèces de plantes médicinales menacées.
Il ressort, en effet, que treize pays ont adopté des politiques nationales de conservation des plantes médicinales et les lignes directrices de l’Oms relatives aux bonnes pratiques agricoles et de collecte des plantes médicinales. Dix-sept pays cultivent des plantes médicinales à des degrés divers. D’autres pays cultivent de nouvelles variétés de plantes médicinales et ont élaboré des directives pour leur collecte et leur conservation.
Châtier les transgresseurs du milieu
Les tradipraticiens ont sauté sur l’occasion qui leur était offerte, hier, pour exprimer leurs préoccupations les plus prégnantes de l’heure. Selon Abdoulaye Ndao, le secteur souffre d’au moins deux péchés qui se développent avec des conséquences nocives sur la santé des populations et dangereuses pour la profession elle-même qui risque d’y perdre sa crédibilité. Il s’agit, selon M. Ndao, de la frontière introuvable entre les charlatans, escrocs manipulateurs et les véritables praticiens disposant d’un savoir attesté. Les spécialistes ont, en outre, plaidé pour le financement du plan stratégique et le fonctionnement des centres d’expérimentations cliniques de médicaments à base de plantes. ‘Nous avons besoin d’être accompagnés par des programmes de recherche sur les recettes que nous détenons afin d’élever davantage le niveau et la qualité de nos médicaments et de nos interventions’, dira Abdoulaye Ndao au ministre de la Santé.
Abdoulaye SIDY
Wal Fadjri