Les populations du village de Koutal Keur Malick Ndiaye (5 Kms au Sud de Kaolack) qui célébraient hier, dimanche 27 janvier, la Journée mondiale de la lèpre, ne veulent plus entendre parler de la loi 76-03 du 25 Mars 1976 relative au traitement de la lèpre et au reclassement social des lépreux guéris et mutilés.
Selon elles, cette loi ne fait que renforcer les sentiments de stigmatisation vis-à-vis de la population des villages de reclassement. De par son actif, elle n’a plus sa raison d’être.
Les services, comme les Grandes endémies, qui l'accompagnaient ayant tous disparu, elle doit les suivre dans cette logique. Ainsi, lors d’une manifestation dans ce même village, elles ont réitéré auprès de l’Etat cette vieille doléance qui consiste à diligenter le processus d’abrogation de cette loi afin de permettre aux populations des neuf (9) villages de reclassement implantés au Sénégal, de sortir du statut de village de reclassement pour être davantage ouverts à leur société et libres dans leurs activités quotidiennes.
Une fois l’abrogation de la loi faite, les populations de Koutal Keur Malick Ndiaye, par la voix du secrétaire général de la fédération des associations de personnes handicapées de Kaolack, El Hadji Ngom, réclament aussi « une indemnisation réparant toute cette injustice sociale » dont elles ont été victimes durant toute la durée de cette loi qui ne tient compte que de l’aspect traitement lèpre et qui, à la limite, les excluait de force de la société à laquelle elles appartiennent. Peuplé d’environ 900 âmes dont 200 malades guéris et mutilés, le village de Koutal Keur Malick Ndiaye, selon ses habitants, est toujours laissé à lui-même. Depuis sa création il y a plus de quatre décennies, ce village vit sans électricité. Ce déficit en éclairage public est souvent à l’origine des nombreuses formes d’agressions enregistrées dont le vol de bétail. Au cours de ces dix (10) dernières années, les populations ont quasiment perdu l’essentiel de leurs cheptels.
Malades et traînant souvent des séquelles graves ou autres handicaps provoqués par des infections préalables, ces populations ne sont pas toujours en mesure de poursuivre des voleurs dans ce grand faubourg plongé dans une obscurité totale dès la tombée de la nuit. Lors des dernières opérations de lotissement, beaucoup de citoyens, par les différents témoignages recueillis sur place, avaient vu leurs maisons démolies. Jusqu’à présent, ils n’ont toujours pas les moyens de retrouver leurs anciens logis ou des abris capables de les loger avec leurs familles.
Les populations confirment relativement que bientôt une quarantaine d’années, seule l’association allemande d’aide aux lépreux, « DAHW », opère en permanence sur le terrain. Souvent assistée par certaines personnes privées, cette organisation vient régulièrement à la rescousse des populations en termes de nourriture, habillement, mais surtout en matière d’intervention dans le domaine des infrastructures sociales de base. Même si Koutal Keur Malick Ndiaye souffre encore du manque criant d’établissements scolaires publics pour ses enfants obligés de traverser quotidiennement la transgambienne pour aller à l’école, ce village se frotte pour autant les mains, en accueillant aujourd’hui, la première école maternelle grâce à la coopération allemande.
Abdoulaye FALL
Sud Quotidien
Selon elles, cette loi ne fait que renforcer les sentiments de stigmatisation vis-à-vis de la population des villages de reclassement. De par son actif, elle n’a plus sa raison d’être.
Les services, comme les Grandes endémies, qui l'accompagnaient ayant tous disparu, elle doit les suivre dans cette logique. Ainsi, lors d’une manifestation dans ce même village, elles ont réitéré auprès de l’Etat cette vieille doléance qui consiste à diligenter le processus d’abrogation de cette loi afin de permettre aux populations des neuf (9) villages de reclassement implantés au Sénégal, de sortir du statut de village de reclassement pour être davantage ouverts à leur société et libres dans leurs activités quotidiennes.
Une fois l’abrogation de la loi faite, les populations de Koutal Keur Malick Ndiaye, par la voix du secrétaire général de la fédération des associations de personnes handicapées de Kaolack, El Hadji Ngom, réclament aussi « une indemnisation réparant toute cette injustice sociale » dont elles ont été victimes durant toute la durée de cette loi qui ne tient compte que de l’aspect traitement lèpre et qui, à la limite, les excluait de force de la société à laquelle elles appartiennent. Peuplé d’environ 900 âmes dont 200 malades guéris et mutilés, le village de Koutal Keur Malick Ndiaye, selon ses habitants, est toujours laissé à lui-même. Depuis sa création il y a plus de quatre décennies, ce village vit sans électricité. Ce déficit en éclairage public est souvent à l’origine des nombreuses formes d’agressions enregistrées dont le vol de bétail. Au cours de ces dix (10) dernières années, les populations ont quasiment perdu l’essentiel de leurs cheptels.
Malades et traînant souvent des séquelles graves ou autres handicaps provoqués par des infections préalables, ces populations ne sont pas toujours en mesure de poursuivre des voleurs dans ce grand faubourg plongé dans une obscurité totale dès la tombée de la nuit. Lors des dernières opérations de lotissement, beaucoup de citoyens, par les différents témoignages recueillis sur place, avaient vu leurs maisons démolies. Jusqu’à présent, ils n’ont toujours pas les moyens de retrouver leurs anciens logis ou des abris capables de les loger avec leurs familles.
Les populations confirment relativement que bientôt une quarantaine d’années, seule l’association allemande d’aide aux lépreux, « DAHW », opère en permanence sur le terrain. Souvent assistée par certaines personnes privées, cette organisation vient régulièrement à la rescousse des populations en termes de nourriture, habillement, mais surtout en matière d’intervention dans le domaine des infrastructures sociales de base. Même si Koutal Keur Malick Ndiaye souffre encore du manque criant d’établissements scolaires publics pour ses enfants obligés de traverser quotidiennement la transgambienne pour aller à l’école, ce village se frotte pour autant les mains, en accueillant aujourd’hui, la première école maternelle grâce à la coopération allemande.
Abdoulaye FALL
Sud Quotidien