La pauvreté, l’ignorance, les grossesses précoces, multiples, rapprochées, les avortements clandestins, l’inexistence de structures sanitaires sont, entre autre, les maux qui font que les femmes du Sénégal, en particulier celles de Kolda, continuent de mourir en donnant la vie. De concert avec les autorités, elles sont engagées à combattre la mortalité maternelle, néonatale et infantile à travers l’initiative « Bajeenou Gox » ou marraine de quartier lancée le 19 janvier 2009 à Kolda.
Les autorités sénégalaises sont toujours à la recherche des meilleures stratégies pour combattre la mortalité maternelle, néonatale et infantile afin d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Il s’agit de réduire le taux de mortalité de 2/3 d’ici 2015. Ce taux reste toujours élevé dans certaines régions comme Kolda où le ministre de la Santé et de la Prévention, le Dr Safiétou Thiam a lancé le 19 janvier 2009 le programme communautaire pour la promotion de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, dénommé « Bajeenou Gox » ou marraine de quartier.
Cette initiative du président de la République consiste à responsabiliser une femme leader dans chaque quartier ou village pour sensibiliser les femmes en leur montrant comment elles peuvent éviter les accidents de la grossesse, de l’accouchement et les suivre après l’accouchement. Ce programme a été bien accueilli par les femmes des régions de Kolda et de Sédhiou, qui se sont mobilisées dans l’arène de Doumassou, au cœur de la commune de Kolda. Elles sont venues écouter les conseils des différents orateurs parce que beaucoup d’entre elles ne fréquentent les structures sanitaires que lorsqu’elles sont en état de grossesse, a indiqué Rokhaya Ndao, sage-femme et coordonnatrice de la Santé de la reproduction à la Région médicale de Kolda.
Selon Jacqueline Ngom, sage-femme d’Etat à l’hôpital régional de Kolda, « Bajeenou Gox » est une bonne stratégie de lutte contre la mortalité maternelle parce qu’à Kolda, la majeure partie des femmes en état de grossesse ne vient à l’hôpital que le dernier jour.
« Mais, avec une bonne campagne de sensibilisation et de communication en langues locales sur l’importance de la visite prénatale, les femmes en état de grossesse commenceront à venir se faire consulter », a déclaré la sage-femme en pleine activité.
Une bonne stratégie
Mais, la réussite de cette belle initiative passe par le recrutement d’un personnel médical, l’affectation des sages-femmes dans chaque poste de Santé des deux régions, a martelé Mme Taïbou Baldé parlant au nom des femmes de Kolda. Elle a aussi plaidé pour la formation des accoucheuses traditionnelles et la construction de logements sociaux pour le personnel soignant affecté à Kolda. Selon le ministre de la Santé et de la Prévention, le Dr Safiétou Thiam, la mortalité maternelle et infanto-juvénile est due au manque de personnel qualifié, à l’absence de visites prénatales, à l’inaccessibilité des structures sanitaires de référence, aux mariages précoces, à l’excision devenue clandestine à Kolda et environs, entre autre.
Malgré toutes ces difficultés, les femmes de Kolda donnent leur adhésion au programme « Bajeenou Gox ». Car « il n’est pas normal que les femmes de notre région meurent en donnant la vie », a lancé Mme Baldé.
Cet engagement des femmes de la région de Kolda est salué par le maire de la commune de Kolda, Bécaye Diop, par ailleurs ministre d’Etat, ministre des Forces armées qui fait savoir que le taux de mortalité maternelle dépasse l’entendement dans les régions de Kolda et Sédhiou.
« Bajeenou Gox, est une bonne stratégie de lutte contre la mortalité maternelle. Mais, pour que ce programme soit une réussite ou un succès, il faut former les marraines qui seront choisies pour qu’elles comprennent les concepts sanitaires, car ce ne sera pas facile », a averti le Dr Charles Antoine Diatta, chirurgien à l’hôpital régional de Kolda.
Le Dr Abdou Magib Cissé, pédiatre à la maternité, a demandé le renforcement des équipements de la structure parce qu’en cas de réussite du programme, la maternité va accueillir plus de femmes.
« Si nous n’avons pas assez de moyens, nous aurons plus de problèmes » a-t-il indiqué. Pour le moment, les populations reconnaissent que la région de Kolda est très en retard en matière de santé et que les femmes rencontrent divers obstacles pour se faire soigner. Parmi ces obstacles, Ndèye Rokhaya Ndao, sage-femme, a pointé du doigt les problèmes économiques qui font que les femmes ne peuvent pas prendre la décision d’aller dans les structures sanitaires.
Et d’ajouter : « Ici, certaines femmes en état de grossesse avant d’aller à l’hôpital doivent avoir l’accord de tous les membres de la famille de son mari. Avec la sensibilisation des « Bajeenou Gox », nous espérons que les choses vont changer », a-t-elle affirmé.La présidente régionale pour la promotion de la femme, de la paix et de l’intégration africaine, Ndèye Marième Diallo, croit que ce programme va contribuer à la baisse de la mortalité maternelle à Kolda. Selon elle, la marraine dans la société sénégalaise est la personne la plus écoutée dans la famille et ce sera la même chose avec les « Bajeenou Gox » qui seront choisies avec comme mission d’orienter les femmes pendant les périodes prénatales, en les conseillant jusqu’à l’accouchement.
Seulement, le programme « Bajeenou Gox » n’est qu’une initiative qui sera présentée aux partenaires de la Santé pour les besoins de son financement, a précisé le ministre de la Santé et de la Prévention, le Dr Safiétou Thiam, qui est très satisfaite de l’adhésion des femmes du Fouladou-Pakao et du Balantacounda.
La peur des césariennes « dope » les accouchements à domicile
C’est parce qu’elles ont peur des césariennes que de nombreuses femmes préfèrent accoucher à domicile à Kolda. Elles fuient ainsi les structures de Santé, le plus souvent, confrontées au manque de lits. Le mauvais accueil, la cherté des ordonnances sont aussi décriés.
Les accouchements à domicile sont courants dans la région de Kolda. Ce choix des femmes porté sur leur domicile, au détriment des structures de Santé, s’explique selon Jacqueline Ngom, sage-femme d’Etat à l’hôpital régional de Kolda, par la peur de subir une césarienne. « Certaines femmes de Kolda pensent qu’en venant à l’hôpital, elles risquent de se faire opérer », révèle-t-elle.
C’est justement là où sont attendues les « Bajeenou Gokh » ou marraines de quartier qui doivent jouer un rôle majeur allant dans le sens du changement de comportement de ces femmes qui refusent d’accoucher dans les structures sanitaires. Elles doivent, de ce fait, expliquer aux femmes adeptes des accouchements à domicile, les risques encourus et les avantages d’accoucher dans un centre de Santé ou un hôpital. Beaucoup de femmes de la région de Kolda perdent ainsi la vie en donnant la vie à cause des accouchements à domicile, parce que n’ayant pas de moyens pour faire face à certaines complications comme les hémorragies, a expliqué Jacqueline Ngom.
« Mais, on n’y peut rien », s’exclame-t-elle ! Malheureusement, de nombreux cas de décès maternels sont notés dans la région de Kolda avec la persistance de ce phénomène. La présidente régionale pour la promotion de la femme, de la paix et de l’intégration africaine Ndèye Marième Diallo reconnaît que beaucoup de femmes préfèrent accoucher à domicile. Mais, cela est du, selon elle, au manque de lits dans les centres de Santé. En plus, il y a ce qu’elle appelle le problème d’accueil dans les structures sanitaires. « Il y a une manière de parler à une femme qui souffre. Malheureusement, nos sages-femmes ne savent pas le faire », a-t-elle déclaré. Elle déplore ainsi les propos déplacés tenus par certaines sages-femmes à l’encontre des femmes en état de grossesse qui viennent pour des accouchements.
A cela s’ajoute la cherté des ordonnances, le manque de postes de Santé et de personnel, y compris les sages-femmes, dans certaines localités. Elle a plaidé pour le recrutement de sages-femmes et de personnel soignant.
« Si tous ces problèmes sont réglés, il n’y aura plus d’accouchement à domicile, parce qu’en tant que femmes-leader, nous sommes engagées à éradiquer tous les maux qui provoquent la mortalité maternelle à travers le programme Bajeenou Gokh », a indiqué Ndèye Marième Diallo.
Le Soleil
Les autorités sénégalaises sont toujours à la recherche des meilleures stratégies pour combattre la mortalité maternelle, néonatale et infantile afin d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Il s’agit de réduire le taux de mortalité de 2/3 d’ici 2015. Ce taux reste toujours élevé dans certaines régions comme Kolda où le ministre de la Santé et de la Prévention, le Dr Safiétou Thiam a lancé le 19 janvier 2009 le programme communautaire pour la promotion de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, dénommé « Bajeenou Gox » ou marraine de quartier.
Cette initiative du président de la République consiste à responsabiliser une femme leader dans chaque quartier ou village pour sensibiliser les femmes en leur montrant comment elles peuvent éviter les accidents de la grossesse, de l’accouchement et les suivre après l’accouchement. Ce programme a été bien accueilli par les femmes des régions de Kolda et de Sédhiou, qui se sont mobilisées dans l’arène de Doumassou, au cœur de la commune de Kolda. Elles sont venues écouter les conseils des différents orateurs parce que beaucoup d’entre elles ne fréquentent les structures sanitaires que lorsqu’elles sont en état de grossesse, a indiqué Rokhaya Ndao, sage-femme et coordonnatrice de la Santé de la reproduction à la Région médicale de Kolda.
Selon Jacqueline Ngom, sage-femme d’Etat à l’hôpital régional de Kolda, « Bajeenou Gox » est une bonne stratégie de lutte contre la mortalité maternelle parce qu’à Kolda, la majeure partie des femmes en état de grossesse ne vient à l’hôpital que le dernier jour.
« Mais, avec une bonne campagne de sensibilisation et de communication en langues locales sur l’importance de la visite prénatale, les femmes en état de grossesse commenceront à venir se faire consulter », a déclaré la sage-femme en pleine activité.
Une bonne stratégie
Mais, la réussite de cette belle initiative passe par le recrutement d’un personnel médical, l’affectation des sages-femmes dans chaque poste de Santé des deux régions, a martelé Mme Taïbou Baldé parlant au nom des femmes de Kolda. Elle a aussi plaidé pour la formation des accoucheuses traditionnelles et la construction de logements sociaux pour le personnel soignant affecté à Kolda. Selon le ministre de la Santé et de la Prévention, le Dr Safiétou Thiam, la mortalité maternelle et infanto-juvénile est due au manque de personnel qualifié, à l’absence de visites prénatales, à l’inaccessibilité des structures sanitaires de référence, aux mariages précoces, à l’excision devenue clandestine à Kolda et environs, entre autre.
Malgré toutes ces difficultés, les femmes de Kolda donnent leur adhésion au programme « Bajeenou Gox ». Car « il n’est pas normal que les femmes de notre région meurent en donnant la vie », a lancé Mme Baldé.
Cet engagement des femmes de la région de Kolda est salué par le maire de la commune de Kolda, Bécaye Diop, par ailleurs ministre d’Etat, ministre des Forces armées qui fait savoir que le taux de mortalité maternelle dépasse l’entendement dans les régions de Kolda et Sédhiou.
« Bajeenou Gox, est une bonne stratégie de lutte contre la mortalité maternelle. Mais, pour que ce programme soit une réussite ou un succès, il faut former les marraines qui seront choisies pour qu’elles comprennent les concepts sanitaires, car ce ne sera pas facile », a averti le Dr Charles Antoine Diatta, chirurgien à l’hôpital régional de Kolda.
Le Dr Abdou Magib Cissé, pédiatre à la maternité, a demandé le renforcement des équipements de la structure parce qu’en cas de réussite du programme, la maternité va accueillir plus de femmes.
« Si nous n’avons pas assez de moyens, nous aurons plus de problèmes » a-t-il indiqué. Pour le moment, les populations reconnaissent que la région de Kolda est très en retard en matière de santé et que les femmes rencontrent divers obstacles pour se faire soigner. Parmi ces obstacles, Ndèye Rokhaya Ndao, sage-femme, a pointé du doigt les problèmes économiques qui font que les femmes ne peuvent pas prendre la décision d’aller dans les structures sanitaires.
Et d’ajouter : « Ici, certaines femmes en état de grossesse avant d’aller à l’hôpital doivent avoir l’accord de tous les membres de la famille de son mari. Avec la sensibilisation des « Bajeenou Gox », nous espérons que les choses vont changer », a-t-elle affirmé.La présidente régionale pour la promotion de la femme, de la paix et de l’intégration africaine, Ndèye Marième Diallo, croit que ce programme va contribuer à la baisse de la mortalité maternelle à Kolda. Selon elle, la marraine dans la société sénégalaise est la personne la plus écoutée dans la famille et ce sera la même chose avec les « Bajeenou Gox » qui seront choisies avec comme mission d’orienter les femmes pendant les périodes prénatales, en les conseillant jusqu’à l’accouchement.
Seulement, le programme « Bajeenou Gox » n’est qu’une initiative qui sera présentée aux partenaires de la Santé pour les besoins de son financement, a précisé le ministre de la Santé et de la Prévention, le Dr Safiétou Thiam, qui est très satisfaite de l’adhésion des femmes du Fouladou-Pakao et du Balantacounda.
La peur des césariennes « dope » les accouchements à domicile
C’est parce qu’elles ont peur des césariennes que de nombreuses femmes préfèrent accoucher à domicile à Kolda. Elles fuient ainsi les structures de Santé, le plus souvent, confrontées au manque de lits. Le mauvais accueil, la cherté des ordonnances sont aussi décriés.
Les accouchements à domicile sont courants dans la région de Kolda. Ce choix des femmes porté sur leur domicile, au détriment des structures de Santé, s’explique selon Jacqueline Ngom, sage-femme d’Etat à l’hôpital régional de Kolda, par la peur de subir une césarienne. « Certaines femmes de Kolda pensent qu’en venant à l’hôpital, elles risquent de se faire opérer », révèle-t-elle.
C’est justement là où sont attendues les « Bajeenou Gokh » ou marraines de quartier qui doivent jouer un rôle majeur allant dans le sens du changement de comportement de ces femmes qui refusent d’accoucher dans les structures sanitaires. Elles doivent, de ce fait, expliquer aux femmes adeptes des accouchements à domicile, les risques encourus et les avantages d’accoucher dans un centre de Santé ou un hôpital. Beaucoup de femmes de la région de Kolda perdent ainsi la vie en donnant la vie à cause des accouchements à domicile, parce que n’ayant pas de moyens pour faire face à certaines complications comme les hémorragies, a expliqué Jacqueline Ngom.
« Mais, on n’y peut rien », s’exclame-t-elle ! Malheureusement, de nombreux cas de décès maternels sont notés dans la région de Kolda avec la persistance de ce phénomène. La présidente régionale pour la promotion de la femme, de la paix et de l’intégration africaine Ndèye Marième Diallo reconnaît que beaucoup de femmes préfèrent accoucher à domicile. Mais, cela est du, selon elle, au manque de lits dans les centres de Santé. En plus, il y a ce qu’elle appelle le problème d’accueil dans les structures sanitaires. « Il y a une manière de parler à une femme qui souffre. Malheureusement, nos sages-femmes ne savent pas le faire », a-t-elle déclaré. Elle déplore ainsi les propos déplacés tenus par certaines sages-femmes à l’encontre des femmes en état de grossesse qui viennent pour des accouchements.
A cela s’ajoute la cherté des ordonnances, le manque de postes de Santé et de personnel, y compris les sages-femmes, dans certaines localités. Elle a plaidé pour le recrutement de sages-femmes et de personnel soignant.
« Si tous ces problèmes sont réglés, il n’y aura plus d’accouchement à domicile, parce qu’en tant que femmes-leader, nous sommes engagées à éradiquer tous les maux qui provoquent la mortalité maternelle à travers le programme Bajeenou Gokh », a indiqué Ndèye Marième Diallo.
Le Soleil