La santé publique, ‘’fer de lance du développement’’ selon un professionnel



La santé publique, ‘’fer de lance du développement’’ selon un professionnel
Dakar, 16 avr (APS) – La santé publique devenue ‘’une discipline autonome qui s’occupe de la santé globale des populations sous tous ces aspects curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux’’ est perçue par le professeur Issakha Diallo comme ‘’fer de lance du développement économique et moteur de la production dans divers domaines d’activités’’.

Conférencier à l’occasion de l’ouverture jeudi à Dakar des 1ères Journées internationales de santé publique, Pr Issakha Diallo a estimé dans sa communication axée sur ‘’santé et développement’’, thème de la rencontre, que ‘’l’individu n’étant pas en bonne santé ne peut être productif’’.

Donnant l’exemple du Sine Saloum où il est natif, le Professeur Issakha Diallo a expliqué la corrélation entre santé et développement, relevant que si on veut investir dans cette localité pour impulser la production arachidière à des fins économiques, en plus des intrants, semences, engrais, fongicides, il faut prendre en compte en compte la santé du paysan, au risque de le voir attraper le paludisme.

‘’Il pleut, le cultivateur tombe malade, il va pas au champ, c’est une production perdue’’ a-t-il dit, notant ainsi que ‘’l’idée d’impulser la production arachidière en oubliant la santé va causer une grande perte’’.

Dans cette même logique d’interaction, le conférencier a aussi brossé l’impact de la planification familiale dans le développement économique, estimant que dans tous les pays du monde ‘’la lutte contre la mortalité maternelle très élevée, reste une priorité’’.

C’est une mortalité associée d’une façon ou d’une autre aux grossesses, a-t-il relevé pour souligner qu’en ‘’limitant le nombre de grossesses ou en les espaçant, il y aura un impact sur le nombre de décès’’.

C’est pourquoi, a ajouté le conférencier, ‘’une mortalité maternelle est catastrophique, non seulement du point de vue social, moral et éthique, mais aussi du point de vue économique parce que l’apport de la femme africaine dans le développement n’est plus à démonter’’.

En utilisant la planification familiale pour espacer les naissances ou pour les limiter, c’est un ‘’impact économique certain’’, a argumenté le professionnel de la santé publique.

Ainsi les gouvernants sont responsables de l’organisation de la santé, la définition des politiques, des stratégies et des normes, même si aujourd’hui, il pense que les professionnels, les communautés et les individus ont un rôle important à jouer dans la sensibilisation liées aux nuisances dans le comportement, l’environnement, les modes de vie, l’alimentation.

Parlant d’une ‘’nouvelle dynamique à imprimer aux relations Nord-Sud pour la prise en compte des stratégies de développement en matière de santé’’, Professeur Issakha Diallo a donné l’exemple du Fonds mondial venu pour supporter financièrement dans les pays en développement la lutte contre la Tuberculose, le paludisme et le Vih/Sida, ‘’parce qu’on avait pensé pendant longtemps que les problèmes de santé c’était le manque d’argent’’.

Mais, pour lui, ‘’cette manne financière n’a pas pour autant réglé le problème puisque certains pays n’arrivent même pas à absorber les financements’’. Le partenariat est ‘’important et réel avec beaucoup de schémas et de types de financement, mais il appartient aux Etats et aux professionnels de s’organiser pour bien utiliser les ressources allouées et en tirer le maximum de profits’’.

Pourtant, malgré ‘’l’état de sous développement , des efforts sont faits dans l’ensemble des 15 pays de la CEDEAO qui ont organisé le West African Health Organisation’’ afin de coordonner et harmoniser les politiques’’, a ajouté le conférencier.

Au niveau des Etats, a t – il poursuivi, ‘’la même dynamique est enclenchée avec une harmonisation des aides des bailleurs de fonds’’ afin de réaliser des plans intégrés avec l’ensemble des partenaires appelés à définir leurs programmes et le rôle qu’ils peuvent jouer.

Pour la présidente du Comité de pilotage des Journées, Pr Anta Tall Dia, l’objectif de la rencontre est de ‘’fournir à la tutelle une meilleure identification des problèmes de santé et de faire des propositions de solutions idoines pour régler les problèmes de santé afin d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement’’.

Les journées offrent ainsi de ‘’réelles perspectives pour notre système de santé’’, selon la présidente du comité avec des experts sénégalais et étrangers qui vont réfléchir pendant les deux jours qui viennent, sur les ‘’questions prioritaires en faisant des propositions de solutions pour l’amélioration des prestations et la réduction des inégalités en matière d’accès aux structures de santé’’.

Les journées qui se poursuivent jusqu’à samedi à l’amphithéâtre de l’UCAD 2, sont placées sous le parrainage du Professeur Ibrahima Wone, premier sénégalais spécialiste en santé publique.

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