Planification familiale : Diourbel compte enrôler 37 000 femmes d'ici 2015



Diourbel, 12 mars (APS) - Les autorités médicales de la région de Diourbel se sont lancées dans une dynamique consistant à combler le gap par rapport à l’objectif de 20 pour cent de taux de prévalence contraceptive fixé dans le cadre de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en prévoyant d’enrôler 37 000 femmes d’ici 2015.

‘’La planification familiale (PF) est un programme prioritaire. Aujourd’hui, nous voulons lutter contre la mortalité maternelle, la mortalité juvénile et la mortalité infanto-juvénile. La PF est un élément déterminant dans ce combat’’, a souligné mardi le médecin-chef de la région, le Dr Masserigne Ndiaye au cours d’un atelier d’orientation destiné à la presse.

Dans le cadre de la campagne nationale de promotion de la planification familiale, Diourbel, qui est classée à la 11-ème place avec un taux de prévalence contraceptive de 5 pour cent, est l’une des régions dont la marge de progression reste élevée avec des besoins non satisfaits de 32 pour cent.

‘’La particularité de la région, c’est que nous sommes dans une zone assez traditionnaliste, assez religieuse. Mais nous voulons que les freins de la région deviennent des opportunités en levant d’abord l’opposition de certains maris’’, a précisé le Dr. Ndiaye.

Selon la coordonnatrice régionale de la santé de la reproduction, Coumba Dièye, les spécificités régionales qui font obstacle au développement de la PF se résument au faible pouvoir de décision des femmes, à la non-prise en compte de la cible homme dans les activités de sensibilisation et au faible taux de scolarisation des femmes. Le retard de la région dans ce domaine s’explique aussi par l’attitude défavorable de certains religieux à l’endroit de la planification familiale.

Pourtant, selon les spécialistes, celle-ci permet d’agir sur les ‘’4 trop’’, à savoir les grossesses précoces, tardives, nombreuses ou rapprochées. Aussi, peut-elle éviter jusqu’à 1/3 de tous les décès maternels et réduire la mortalité infantile de 20 à 30 pour cent avec un espacement des naissances de 24 mois. De même, elle peut aider à la réduction de nombreux drames familiaux consécutifs aux avortements clandestins et infanticides qui ont le plus souvent des prolongements juridico-médiatiques.

Ainsi, le Sénégal qui a un taux de prévalence contraceptive de 12 pour cent (enquête démographique et de santé 2010) veut atteindre la barre des 27 pour cent à l’horizon 2015. Par ce biais, il s’agit de réduire la mortalité maternelle de ¾ et celle infantile de 2/3. Dans cette perspective, la région compte organiser la journée de lancement de la campagne nationale de promotion de la PF le 30 mars prochain.

MD/ASG

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