DEVELOPEMENT ET GENRE : Le Crdi place la femme au cœur de la décentralisation



A quelques jours de la conférence panafricaine qu’il organise sur le thème « Décentralisation en Afrique : qu’en ont gagné les femmes », le Centre de recherches pour le développement international (Crdi) veut aller plus loin dans l’effectivité des droits des femmes. Son administratrice des programmes, Ramata Thioune, campe les enjeux de cette rencontre dans le contexte africain en général et Sénégalais en particulier, au lendemain du vote de la loi sur la parité hommes/femmes.


Près de 80 délégués sont attendus à Dakar le 21 janvier 2008. Avec une participation de qualité venant d’horizons aussi divers que le l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Kenya, le Soudan, le Nigéria, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée et, bien sûr, le Canada, la conférence qui sera introduite par le Pr. Penda Mbow veut répondre à la question lancinante de l’effectivité du respect des droits des femmes, en phase avec le Cedaw et le Protocole africain additionnel. Pour Mme Ramata Thioune, administratrice de programmes au centre canadien, cette strate de la population est en outre « la plus impactée par la décentralisation », dit-elle, avant de souligner que « les compétences transférées (éducation, santé, ressources naturelles) les touchent directement ».

Or, pour Mme Thioune, il y a parfois loin des textes à la pratique. « Certes, ce qui a été fait au Sénégal, on ne le voit pas beaucoup ailleurs », mais pour le Crdi, il faut véritablement arriver à tenir compte des besoins des femmes partout, leur donner la voix pour qu’elles puissent participer effectivement au développement. L’organisme de la coopération canadienne agit sur la question à travers deux approches, selon elle. L’approche horizontale concerne l’intégration de la question genre dans les programmes, à travers les droits qui leur sont propres et la participation citoyenne. C’est le « gender streamlining » qui se préoccupe de l’évolution du paradigme dans le cadre du respect des droits humains comme partie intégrante du processus de démocratisation. Quant à l’approche verticale, elle vise à étudier comment ces droits sont concrètement respectés, comment les femmes sont considérées. A cet égard, l’administratrice de programmes du Crdi pense qu’il est encore rare, dans les pays en voie de développement, de voir le concept de parité porté à un tel niveau, institutionnalisé même, comme c’est le cas au Sénégal. Pour autant, s’il est vrai que l’Etat de droit suppose de légiférer d’abord, il reste souvent à concrétiser ces droits. C’est pourquoi la conférence de Dakar servira, selon elle, de prétexte pour partager les résultats des recherches du Crdi afin de sensibiliser les autorités, les chercheurs, les médias, sur l’importance de l’implication des femmes au plus haut niveau dans la décentralisation qui est irréversible ». Modérée par Mme Ramata Thioune, elle leur offre ainsi l’opportunité de s’exprimer sur la situation, puisque après la note inaugurale du Pr. Penda Mbow, une table ronde regroupera toutes ces sommités autour du Dr Alison Todes de l’Université du Witwatersand en Afrique du Sud, du Pr. Asha El-Karib du Centre pour le recherche et la formation en genre de Khartoum, de Mme Awa Dia Thiam, la présidente du Cosef, avant la clôture par Dr Rawwida Baksh du Crdi-Ottawa.

Le Soleil

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