La terre ne ment pas. Les veuves de la région de Kolda en sont conscientes, elles qui sont décidées à retourner à la terre. Une résolution dictée par les rigueurs de la conjoncture.
(Correspondance) - ‘Nous envisageons de nous lancer dans la culture du riz et du sésame’. Le propos est d’Adjaratou Ousseynatou Diop, présidente de l’Association des veuves et femmes chefs de ménage de la région de Kolda. ‘Les produits de la récolte nous permettraient de faire face au quotidien’, explique-t-elle. La résolution prise par Mme Ousseynatou Diop et ses camarades veuves leur est dictée par les rigueurs de la conjoncture. ‘Parce que nous peinons dans les ménages à acheter du riz et de l’huile’, précise-t-elle. ‘Notre association compte 1 500 membres à Kolda, à Sédhiou, on a recensé 181 veuves, à Vélingara 30 et nous ne recevons d’aide que du Programme alimentaire mondial (Pam). Rien n’indique que cette aide va continuer’, souligne, avec force, Mme Diop qui salue la collaboration de son association avec le service régional du développement social.
Son association a, en effet, reçu du Pam une aide en nature (riz, huile et légumineuse) pour 764 bénéficiaires. ‘C’est un appui important, mais il est insuffisant pour satisfaire 1 500 veuves inscrites’, commente la présidente de l’Association des veuves de Kolda. ‘Un projet agricole qui cultive du riz et du sésame mettrait la veuve à l’abri de certains petits problèmes quotidiens’, affirme Ousseynatou Diop, ajoutant que nombre de femmes n’assurent plus les trois repas de la journée.
En 1996, quand naissait cette association des veuves et femmes chefs de ménage, elle n’avait que 60 membres. Aujourd’hui, nombre de femmes, visiblement désemparées, frappent à la porte de cette association. Les premiers vivres du Pam en faveur de cette association sont tombés en 2005 pour 262 veuves. En 2006, la barre passe à 682 et en 2007, 764 veuves défilent à la Caisse de sécurité alimentaire pour retirer leur aide. L’association a grandi, l’aide du Pam aussi. ’Mais, c’est toujours insuffisant pour satisfaire tout le monde’, alerte Mme Diop ajoutant s’en être ouverte, par correspondance, au ministère du Développement social, sans succès jusque-là. Pour l’heure donc, les veuves et femmes chefs de ménage vont devoir se contenter de l’aide du Pam. Des obstacles, il y en a pour retourner à la terre comme elles l’envisagent. D’autant que nombre d’entre elles n’ont plus la vigueur de leur jeunesse. ‘C’est vrai, mais la plupart de nos membres continuent à aller dans les rizières, même si les récoltes sont maigres, faute de matériel agricole et d’intrants de culture’, fait remarquer la présidente des veuves et femmes chefs de ménage de Kolda.
Interpellée sur le traitement fait aux veuves remariées, Mme Diop minimise plutôt. ‘Les veuves se remarient pour se mettre à l’abri des attaques de la société. Mais nombre de ces mariées souffrent le martyre dans leur nouveau foyer. Parce que très peu d’hommes acceptent de prendre en charge des enfants adoptifs’, renseigne Mme Mariama Mballo, une veuve venue chez la présidente s’enquérir de la distribution des vivres. Le statut de femme mariée ne change donc en rien, à l’apparence, le calvaire de la veuve remariée. L’Association des veuves et femmes de ménage de Kolda nourrit le désir de dire de vive voix ‘ses misères’ au président Wade. ‘Nous voulons rencontrer le chef de l’Etat pour lui exposer nos difficultés et notre projet de retourner à la terre dans un cadre bien organisé’, lance Ousseynatou Diop, elle, qui prépare ses camarades veuves à une nouvelle lune de miel avec… la terre.
Wal Fadjri
(Correspondance) - ‘Nous envisageons de nous lancer dans la culture du riz et du sésame’. Le propos est d’Adjaratou Ousseynatou Diop, présidente de l’Association des veuves et femmes chefs de ménage de la région de Kolda. ‘Les produits de la récolte nous permettraient de faire face au quotidien’, explique-t-elle. La résolution prise par Mme Ousseynatou Diop et ses camarades veuves leur est dictée par les rigueurs de la conjoncture. ‘Parce que nous peinons dans les ménages à acheter du riz et de l’huile’, précise-t-elle. ‘Notre association compte 1 500 membres à Kolda, à Sédhiou, on a recensé 181 veuves, à Vélingara 30 et nous ne recevons d’aide que du Programme alimentaire mondial (Pam). Rien n’indique que cette aide va continuer’, souligne, avec force, Mme Diop qui salue la collaboration de son association avec le service régional du développement social.
Son association a, en effet, reçu du Pam une aide en nature (riz, huile et légumineuse) pour 764 bénéficiaires. ‘C’est un appui important, mais il est insuffisant pour satisfaire 1 500 veuves inscrites’, commente la présidente de l’Association des veuves de Kolda. ‘Un projet agricole qui cultive du riz et du sésame mettrait la veuve à l’abri de certains petits problèmes quotidiens’, affirme Ousseynatou Diop, ajoutant que nombre de femmes n’assurent plus les trois repas de la journée.
En 1996, quand naissait cette association des veuves et femmes chefs de ménage, elle n’avait que 60 membres. Aujourd’hui, nombre de femmes, visiblement désemparées, frappent à la porte de cette association. Les premiers vivres du Pam en faveur de cette association sont tombés en 2005 pour 262 veuves. En 2006, la barre passe à 682 et en 2007, 764 veuves défilent à la Caisse de sécurité alimentaire pour retirer leur aide. L’association a grandi, l’aide du Pam aussi. ’Mais, c’est toujours insuffisant pour satisfaire tout le monde’, alerte Mme Diop ajoutant s’en être ouverte, par correspondance, au ministère du Développement social, sans succès jusque-là. Pour l’heure donc, les veuves et femmes chefs de ménage vont devoir se contenter de l’aide du Pam. Des obstacles, il y en a pour retourner à la terre comme elles l’envisagent. D’autant que nombre d’entre elles n’ont plus la vigueur de leur jeunesse. ‘C’est vrai, mais la plupart de nos membres continuent à aller dans les rizières, même si les récoltes sont maigres, faute de matériel agricole et d’intrants de culture’, fait remarquer la présidente des veuves et femmes chefs de ménage de Kolda.
Interpellée sur le traitement fait aux veuves remariées, Mme Diop minimise plutôt. ‘Les veuves se remarient pour se mettre à l’abri des attaques de la société. Mais nombre de ces mariées souffrent le martyre dans leur nouveau foyer. Parce que très peu d’hommes acceptent de prendre en charge des enfants adoptifs’, renseigne Mme Mariama Mballo, une veuve venue chez la présidente s’enquérir de la distribution des vivres. Le statut de femme mariée ne change donc en rien, à l’apparence, le calvaire de la veuve remariée. L’Association des veuves et femmes de ménage de Kolda nourrit le désir de dire de vive voix ‘ses misères’ au président Wade. ‘Nous voulons rencontrer le chef de l’Etat pour lui exposer nos difficultés et notre projet de retourner à la terre dans un cadre bien organisé’, lance Ousseynatou Diop, elle, qui prépare ses camarades veuves à une nouvelle lune de miel avec… la terre.
Wal Fadjri