INONDATIONS APRES CHAQUE PLUIE A DAKAR L’ONAS INDEXE LES MAIRIES ET LE COMPORTEMENT DES CITOYENS



Dakar était aux abords des inondations, après les pluies de mercredi soir. Et pourtant, selon l’office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), l’Etat avait mis les moyens pour parer à toute éventualité avant et après hivernage. Ce qui fait dire à la chargée de communication de l’ONAS, Aminata Faye Ngalande, si on en est arrivé, il faut aller chercher les racines du mal dans les comportements irresponsables des sénégalais et des mairies qui aurait failli à leur mission de désensablement.

Après la pluie, c’est le beau temps, a-t-on, l’habitude de dire. Et pourtant, à Dakar, c’est le calvaire que les populations vivent à chaque fois que le ciel ouvre ses vannes. Et dire que l’Etat a déboursé beaucoup de moyens destinés à l’Onas avant et après hivernage. Selon Ndèye Aminata Faye Ngalane, Chef Cellule Communication et Relations Publiques de l’Onas, «80% des réalisations ont été faites. Le curage a été effectué, pour les appareils électromécaniques. Il y a un entretien qui est fait. Mais, vous pouvez même constater, à peine les pluies tombées, on a des difficultés. Tout cela, à cause de certains comportements. Il faut le dire, les mairies n’ont pas fait leur travail désensablement. C’est ce qui constitue un blocage, parce que tant qu’il n’y a pas ce nettoyage, on a beau curé, après les pluies, il y aura des bouchons.»

Et Mme Ngalande de relever aussi les attitudes malsaines des Sénégalais. «C’est le comportement des populations qu’il faut fustiger. Allez au niveau de la zone de captage pour constater qu’il y a des ordures ménagères, des cascades de montons. C’est vrai qu’on sensibilise, qu’on ne cesse de communiquer, de faire des réunions, mais pour un ouvrage d’assainissement correct, forcément, il doit y avoir des comportements responsables», peste-t-elle la gorge pleine d’amertume. Et de poursuite «l’autre problème, c’est l’occupation des emprises. Les gens construisent de plus en plus dans et sur les réseaux, et cela nous pose parfois des problèmes pour intervenir. Mais, tout cela n’exclut pas que l’ONAS fait son travail correctement. Nos techniciens sont à l’aise. Ils réagissent avant et après. On a un numéro vert. Une équipe descend toujours sur le terrain pour soulager et intervenir, appuyer les populations. Toutes les dispositions sont prises pour la suite de l’hivernage. »

En effet, selon le chef de cellule de communication, il arrive que des gens les interpellent dans des zones où il n’y a pas de réseau. «On doit apprendre à situer les responsabilités. La mission de l’ONAS n’est pas d’enlever ou désensabler. Les années passées, les populations faisaient des set-setal, qui est une action positive et salutaire. Cela va permettre à l’eau de couler correctement», rappelle-t-elle. Aminata Faye Ngalane, a également tenu à faire comprendre que les réseaux de l’ONAS ne sont pas faits pour les ménages.

«Comme, on le constate aujourd’hui, les ordures ménagères sont jetées partout. On a beau curé pour entretenir le réseau avant et après, on a toujours des difficultés, parce que ce n’est pas fait pour les ordures. Au contraire, c’est pour les déchets pollués». «Concernant l’ONAS, le travail a été fait dans les règles de l’art. Des équipes très performantes ont été mises à disposition. Les conditions sont réunies et l’Onas met à la place des entreprises des équipements adéquats. Maintenant, qu’il pleuve et qu’il y ait de l’eau, peut-être que les rythmes peuvent être là, mais si vous constatez, après deux heures de temps, toutes les eaux sont évacuées. C’est un problème, parce que les populations adoptent des solutions individuelles. Le réseau, souvent, est un réseau unitaire où on n’attend que l’eau usée mais, les gens ont tendance à ouvrir les grilles avaloires»., regrette-t-elle.

Et d’ajouter : «quand un système atteint un volume d’eau de 100.000m3 et il se trouve avec 300.000 m3, il faudra forcément un temps pour que l’eau puisse être évacuée correctement. C’est d’ailleurs, la grande difficulté». Par ailleurs, elle s’est désolée du fait que des gens ouvrent les grilles en introduisant le sable dans les égouts. Et de conclure sur ces termes : «l’ONAS ne peut pas être devant chaque porte ou chaque quartier pour contrôler. C’est le moment d’interpeller les délégués de quartier, les organisations à veiller pour que certains comportements soient bannis.»


Abdou Khadre SAKHO
Sud Quotidien

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