Les radios communautaires à l’image de la presse, de manière générale, font dans le dérapage sur le traitement de l’information sur la Femme.
Les dérives notées dans les médias étaient souvent attribuées à la presse d’informations générales. Mais, les radios communautaires viennent compléter le lot d’une autre manière. Leur foisonnement sans contrôle ni accompagnement explique de tels dérapages. La représentante du ministre de l’information, des relations avec les institutions et porte-parole du gouvernement en a d’ailleurs, fait le lit de son discours avant d’appeler à plus de vigilance.
C’est, en effet, l’objet de cet atelier de partage sur «genre, éthique et déontologie» organisé par l’Association des femmes de la communication alternative (Altercom) et l’Ong Osiwa, hier. Les participants ont exposé leurs inquiétudes dans la manière de traiter l’information sur la femme. Pour la directrice de la Radio Manoore Fm, Oumou Cantom Sarr, «l’heure est venue de parler de ces dérives sur l’image de la femme dépeinte de manière négative», à travers les radios communautaires elle-mêmes et les «grands médias».
Cela est d’autant plus vrai que le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics), Diatou Cissé Badiane s’est dit consternée lorsqu’un journal de la place a écrit que «les greffages des femmes sentent mauvais» (sic). Enchaînant les exemples, elle ajoute : «Au lendemain de la composition du gouvernement de Hadjibou Soumaré, quand il y a eu l’entrée d’un nombre important de femmes, la presse a tout de suite fait état de l’existence de ministres dont la moralité est douteuse». C’est pourquoi, juge-t-elle, «c’est indécent et, malheureusement c’est comme si le mouvement féminin est mort», fulmine Mme Badiane. Pourtant, estime-elle, «si l’on revisitait le passé des hommes, il n’y en aurait sûrement pas 30 dans le gouvernement». Une thèse appuyée par des «jamais» des participants.
Dès lors la solution réside, à en croire la conférencière, dans «le contrôle des mots ou allusions dans les différentes émissions. Il faut rallier les hommes à notre plaidoyer». Oumou Cantom Sarr, elle, est d’avis que la clé est dans la promotion des valeurs et références dans les radios communautaires, notamment, afin de parer à toute tendance sexiste et redorer l’image de la femme.
Le Quotidien