Dakar, 4 juil (APS) – Les mécanismes de recours internes ne sont pas bien développés dans la microfinance sénégalaise, malgré l’existence au Sénégal d’une réglementation forte de cette branche de l’économie, signale le bulletin d'information de la Direction de la microfinance (DMF).
"Le Sénégal dispose d’une réglementation forte en matière de microfinance", mais "les mécanismes de recours internes ne sont pas bien développés", relève le dernier numéro de cette publication de la DMF, une direction placée sous la tutelle du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance.
Il est mentionné dans la "Lettre d’information" de la DMF reçue vendredi à l’APS que "les recours externes par le biais de l’OQSF (Observatoire de la qualité des services financiers) du Sénégal sont mal connus ou difficiles d’accès pour les clients" des institutions de microfinance (IMF).
"Les dispositions légales sur la transparence et les recours internes/externes sont nouveaux et doivent encore être incorporés dans les pratiques", recommande cette publication.
Par ailleurs, "l’analphabétisme présente un obstacle, car la plupart des communications concernant les obligations et les droits des clients, ainsi que la tarification des produits, se font par écrit", constate la même source.
Elle signale que "le niveau exact de surendettement n’est pas connu" dans la microfinance sénégalaise.
Un autre problème soulevé, c’est le fait qu’"il n’existe pas de crédit bureau pour la microfinance" au Sénégal.
La "Lettre d’information" de la DMF rappelle par ailleurs que la loi sur l’usure avait plafonné le taux d’intérêt effectif à 27 %.
Elle précise cependant que ce taux ensuite passé à 24 % en janvier 2014 est calculé sur une base décroissante incluant les frais et commissions, mais elle exclut l’épargne obligatoire.
Dès lors, "pour les IMF, le plafonnement des taux n’est pas viable ou propice à l’inclusion financière et elles ne publient pas leurs vrais taux réels", relève la même source.
Elle constate aussi que "la plupart des clients ne sont ni bien informés ni conscients du plafond du taux d’intérêt".
Une autre caractéristique de la microfinance sénégalaise, c’est que "les mécanismes d’application des contrats locaux sont faibles et les recours complexes, voire impossibles, pour les IMF".
Le journal en ligne de la DMF publie aussi une analyse de la microfinance sénégalaise faite par Pape Abdou Fall, conseiller à la Direction générale des Finances, au ministère de l’Economie et des Finances.
M. Fall constate que "l’administration fiscale sénégalaise retient une interprétation restrictive de la disposition fiscale sur l’exonération".
Il déplore que l’administration fiscale du Sénégal "[applique] uniquement" cette disposition fiscale "aux opérations stricto sensu de mobilisation de l’épargne et de distribution du crédit aux membres, en excluant de ce fait toutes les opérations effectuées en amont par les IMCEC (institutions mutualistes communautaires d'épargne et de crédit) pour collecter une épargne et distribuer du crédit".
"A ce titre, seules les IMCEC sont bénéficiaires de cette exonération, tandis que les SFD (systèmes financiers décentralisés) constitués sous forme de sociétés commerciales sont exclus et restent soumis au régime fiscal des sociétés commerciales", fait remarquer M. Fall, ancien conseiller technique n°1 du ministre de la Microfinance et de l’Entrepreneuriat féminin.
Il soutient que "cette différence de traitement fiscal entre les IMCEC et les sociétés commerciales (…) situées sur un même espace territorial entraîne une distorsion de la concurrence en faveur des" institutions mutualistes communautaires d'épargne et de crédit.
ESF/ASG
"Le Sénégal dispose d’une réglementation forte en matière de microfinance", mais "les mécanismes de recours internes ne sont pas bien développés", relève le dernier numéro de cette publication de la DMF, une direction placée sous la tutelle du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance.
Il est mentionné dans la "Lettre d’information" de la DMF reçue vendredi à l’APS que "les recours externes par le biais de l’OQSF (Observatoire de la qualité des services financiers) du Sénégal sont mal connus ou difficiles d’accès pour les clients" des institutions de microfinance (IMF).
"Les dispositions légales sur la transparence et les recours internes/externes sont nouveaux et doivent encore être incorporés dans les pratiques", recommande cette publication.
Par ailleurs, "l’analphabétisme présente un obstacle, car la plupart des communications concernant les obligations et les droits des clients, ainsi que la tarification des produits, se font par écrit", constate la même source.
Elle signale que "le niveau exact de surendettement n’est pas connu" dans la microfinance sénégalaise.
Un autre problème soulevé, c’est le fait qu’"il n’existe pas de crédit bureau pour la microfinance" au Sénégal.
La "Lettre d’information" de la DMF rappelle par ailleurs que la loi sur l’usure avait plafonné le taux d’intérêt effectif à 27 %.
Elle précise cependant que ce taux ensuite passé à 24 % en janvier 2014 est calculé sur une base décroissante incluant les frais et commissions, mais elle exclut l’épargne obligatoire.
Dès lors, "pour les IMF, le plafonnement des taux n’est pas viable ou propice à l’inclusion financière et elles ne publient pas leurs vrais taux réels", relève la même source.
Elle constate aussi que "la plupart des clients ne sont ni bien informés ni conscients du plafond du taux d’intérêt".
Une autre caractéristique de la microfinance sénégalaise, c’est que "les mécanismes d’application des contrats locaux sont faibles et les recours complexes, voire impossibles, pour les IMF".
Le journal en ligne de la DMF publie aussi une analyse de la microfinance sénégalaise faite par Pape Abdou Fall, conseiller à la Direction générale des Finances, au ministère de l’Economie et des Finances.
M. Fall constate que "l’administration fiscale sénégalaise retient une interprétation restrictive de la disposition fiscale sur l’exonération".
Il déplore que l’administration fiscale du Sénégal "[applique] uniquement" cette disposition fiscale "aux opérations stricto sensu de mobilisation de l’épargne et de distribution du crédit aux membres, en excluant de ce fait toutes les opérations effectuées en amont par les IMCEC (institutions mutualistes communautaires d'épargne et de crédit) pour collecter une épargne et distribuer du crédit".
"A ce titre, seules les IMCEC sont bénéficiaires de cette exonération, tandis que les SFD (systèmes financiers décentralisés) constitués sous forme de sociétés commerciales sont exclus et restent soumis au régime fiscal des sociétés commerciales", fait remarquer M. Fall, ancien conseiller technique n°1 du ministre de la Microfinance et de l’Entrepreneuriat féminin.
Il soutient que "cette différence de traitement fiscal entre les IMCEC et les sociétés commerciales (…) situées sur un même espace territorial entraîne une distorsion de la concurrence en faveur des" institutions mutualistes communautaires d'épargne et de crédit.
ESF/ASG