BAKEL : L’enclavement de la communauté rurale de Gabou plombe son développeme

Le sort des populations de la communauté rurale de Gabou est plus que triste. Pas un seul axe routier n’est praticable, surtout durant l’hivernage. La conséquence est que par endroits la mortalité infantile flambe, faute d’infrastructures sanitaires, le décollage socio-économique de la contrée, malgré les efforts de la nouvelle équipe à la tête du conseil rural, est plus que jamais hypothéquée.



Dans la communauté rurale de Gabou, les populations sont loin d’être enthousiastes. Ici, d’aucuns ont vite franchi le Rubicon pour s’interroger sur les raisons qui font qu’ils « n’entrent pas dans les plans de développement des pouvoirs publics centraux ». A Gabou, il n y a curieusement pas un seul axe routier carrossable. Même en saison sèche, accéder dans certaines zones comme Lingourol est assimilable à déplacer des montagnes.

L’état de dégradation de la route coloniale qui reliait Bakel à Tambacounda, dans sa partie située entre Bakel et Lingourol, les tronçons Gabou/Siradoundou long d’une vingtaine de kilomètres, autant pour Gabou/Sira Torobé, tout comme les axes Saré/Marsa et Saré/Gourel Mandina d’environs dix kilomètres, dépasse l’entendement humain.

Par endroits, ce sont d’énormes cratères et des vallées remplies d’eau en saison hivernale qui constituent le décor. Faire un petit tour dans la collectivité devient quasi impossible, surtout dans le secteur de Lingourol. La communauté rurale de Gabou en souffre énormément et jusqu’ici, elle semble ne pas être prise en compte dans le cadre du programme de désenclavement de la région annoncé à grande pompe par Macky Sall, alors Premier ministre.

La mortalité infantile flambe, les activités économiques ont du mal à prospérer

Diarra Diawara, le président du conseil rural de Gabou, visiblement très attaché au décollage socio-économique de la contrée, n’en revient pas. « La mortalité infantile a flambé surtout dans la zone de Lingourol où il n’y a pas l’ombre d’une quelconque structure de santé. Les femmes accouchent à la maison dans des conditions extrêmement pénibles, l’évacuation des malades pose problème, faute de route et de moyens appropriés de transport », nous a-t-il confié, le cœur meurtri. Outre les questions liées à la faible couverture sanitaire, ce sont les activités économiques qui ont du mal à prospérer, malgré les énormes potentialités agro-pastorales de la contrée. Suffisamment de céréales sont produites dans la zone, autant pour le lait avec la forte transhumance transfrontalière. Les productions ont du mal à être écoulées, ce qui en rajoute au calvaire de certains chefs de ménages, rongés par la pauvreté.

Projets et programmes évitent la zone comme la peste

Outre le Grdr qui appuie et conseille la collectivité surtout pour l’élaboration des outils de planification et Enda Leed Africa Francophone qui intervient sur les effets climatiques, aucun projet et programme, du moins si l’on en croit le président du Conseil rural, n’a pignon sur rue dans la communauté rurale de Gabou.

« Cela doit avoir un lien, j’en suis persuadé, avec le niveau d’enclavement de la collectivité », nous a signifié un technicien du monde rural. A Gabou, une belle unanimité est faite au tour des partenaires français des Pays Vienois, qui réalisent énormément de choses dans le domaine de l’éducation. Ce dont, se sont vivement félicités d’ailleurs les autorités académiques.

Partout dans la communauté rurale, à défaut d’autres partenaires stratégiques, les populations exhortent les émigrés à mutualiser leurs efforts, en collaboration avec le Conseil rural dans le cadre de son plan local de développement, le seul outil de planification de la collectivité reflétant les besoins prioritaires des populations.

Les populations déçues et découragées

Dans la communauté rurale de Gabou, le président Diarra Diawara et ses hommes bombent la poitrine pour se prévaloir de leurs écrasantes victoires au sortir des différentes consultations électorales.

« Nous avons fait boire le calice jusqu’à la lie à l’opposition jadis fortement implantée ici avec des ténors comme Cheikh Abdoul Khadre Cissokho et Abdoulaye Bathily, mais nous osons croire que cela n’a point retenu l’attention des pouvoirs publics, surtout du Chef de l’Etat que tous espéraient être la solution à nos maux. Hélas, de plus en plus d’habitants de la communauté rurale semblent être déçus, et nous nous sommes complètement désarmés », explique un conseiller rural membre du Pds qui ajoutera à ce tableau peu reluisant la faiblesse des fonds de concours (3 000 000 F) que les responsables de la collectivité versent comme contrepartie au Pndl.

La collecte des taxes rurales pose problème, les productions agricoles et maraîchères sont difficilement écoulées. « J’en appelle à la constante sollicitude du président de la République pour la mise en place d’un programme spécial pour l’ancien département de Bakel, surtout en termes d’infrastructures routières. Même de bonnes pistes latéritiques avec des ouvrages d’art suffiront à nous ôter une grosse épine des pieds et à engager avec beaucoup plus de courage et de sérénité, les élections de 2012 », a laissé entendre le président du Conseil rural.

Sud Quotidien

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Association Nationale des Conseils Ruraux du Sénégal


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