La communauté rurale de Gnith est très vaste et très enclavée. Elle ne dispose que d’une seule piste de production quasi impraticable, surtout en période hivernale. Du fait de cette situation pénible et désagréable, les populations sont confrontées régulièrement à d’énormes difficultés pour écouler la production agricole. Alors qu’elle est une zone de grande production grâce au Lac de Guiers. D’autres problèmes sont relatifs à l’absence d’ambulance pour l’évacuation des malades, au non fonctionnement des cases de santé, à l’accès à d’autres structures sanitaires…
Aller à Gnith, c’est la croix et la bannière. Non seulement il faut parcourir entre Saint-Louis, Ross-Béthio et Colonat, un trajet de 80 km, mais il faut ensuite emprunter, à partir du croisement de Colonat, une piste de 27 km pour rallier le village chef lieu de cette communauté rurale. Ceux qui viennent de Louga, devront nécessairement passer par Niomré, Nguer Malal et Keur Momar Sarr, sur une route goudronnée mais très vétuste, avec des nids de poule à tous les niveaux. Cette collectivité locale du département de Dagana, est située dans l’arrondissement de Ndiaye, à une centaine de kms de la capitale du Nord. Elle compte 52 villages dont 44 officiels, pour une population d’environ 13.000 habitants. Couvrant une superficie de 8.48,5 km², cette communauté rurale a été créée le 31 décembre 2008. Son conseil rural a été installé le 19 avril 2009.
Production bradée
Ce matin, nous nous dirigeons vers le village de Yetty Yone, situé à quelques encablures du croisement de Colonat. Une forte odeur de viande boucanée mêlée à celle du monoxyde de carbone, emplit l’atmosphère.
Il est 11 heures 30. A bord de notre véhicule de transport en commun, nous interpellons deux jeunes ouvriers agricoles vautrés dans les mauvaises herbes qu’ils veulent à tout prix séparer des cultures. Présentant leur dos aux rayons du soleil incandescents. L’échine courbée, ils manipulent la pioche et la bêche avec une dextérité remarquable. Le front trempé de sueur, ruisselant, ils se relèvent pour nous inviter à partager cette grillade de chevreau qui leur sert de petit déjeuner. Sans protocole, ils nous demandent de poursuivre le chemin sur cette même piste pour aller à Gnith. Dans cette zone paisible et émouvante de simplicité, une belle vue panoramique du paysage nous ouvre les yeux sur la réalité. Très haut, dans un ciel sans ombre, ce vent fort fait vibrer l’ensemble des éléments de cette strate arborée et arbustive. Hauts comme des piliers de cathédrale, des troncs d’arbres géants et âgés, présentant une écorce ambre ou blanchâtre, nous renseignent sur l’importance du règne végétal dans ce milieu. Déjà lourd de soleil, l’air est pesant, immobile. Tantôt, crissant d’une multitude d’insectes ennuyeux qui nous agressent dans le véhicule.
Avant d’arriver à Gnith, une chaleur d’étuve nous fait suer à grosses gouttes. Une fine poussière rouge nous fouette sans cesse le corps en nous obstruant les voies respiratoires. Ici, la nature fluctue au gré du vent, des intempéries et des changements climatiques. Caustiques et sarcastiques, trois jeunes cultivateurs domiciliés à Gnith répondent, sans ambages, à nos questions indiscrètes, nous faisant comprendre qu’ils sont prêts à travailler dans les champs jusqu’à se casser les reins. Parce que, tout simplement, ils préfèrent mourir dans la dignité que d’être réduis à la mendicité. «Nous nous levons le matin de très bonne heure pour trimer dur dans nos parcelles rizicoles, sans relâche, ont-ils précisé. Le seul problème qui nous empêche de prendre en charge notre propre développement est lié à l’enclavement de Gnith. Nous demandons, avec déférence, au président Macky Sall, de nous aider à désenclaver cette collectivité locale, en vue de nous permettre d’écouler, dans de très bonnes conditions, la production agricole », avancent-ils.
En période hivernale, la seule piste rurale qui mène à Gnith, ont-ils poursuivi, est presque impraticable, « si la pluviométrie est excédentaire, tous les paysans sont confrontés à d’énormes difficultés pour aller aux champs, ceux qui arrivent, malgré ces difficultés, à produire quelques graines de céréales, ne parviennent pas à convoyer la récolte ».
Ce qui est dramatique, désolant, ont-il souligné, c’est qu’ils sont obligés, très souvent, de brader cette production agricole, pour faire face aux besoins de la Tabaski et autres urgences.
Evacuations sanitaires
Nous assistons ici, à une lutte contre la terre, qui finit toujours par triompher de ces bras valides, qui présentent des mains moites, un visage maculé de poussière. Il faut leur reconnaître, tout de même, ce travail soigné, un bel ouvrage d’artisan méticuleux, qu’ils proposent aux riziers et autres industries agro-alimentaires. La complainte est la même dans ces parcelles rizicoles où on apprend, dès le bas âge, le goût de la souffrance, où on se fait pénétrer dans le corps, la saveur âcre de l’existence. Comme un leitmotiv, le problème de l’écoulement des produits agricoles, est remis sur le tapis à tout bout de champ. Dans cette zone, la terre, c’est toute une vie de lutte, de sacrifices et de privations. Les paysans n’ont pas cette ardente envie de mener une vie mondaine, qui gangrène la société en milieu urbain. Il est 12 heures. Nous reprenons notre taxi clando. De part et d’autre de cette piste sinueuse et autres sentiers escarpés, les champs s’étendent à perte de vue. Disposés en quinconce, les arbustes, dans un savant et prodigieux enchevêtrement, délimitent cette forêt dense d’accacia. La vieille guimbarde, poussive et brinquebalante, butte sur des touffes de cactus, aux lobes verdâtres dressées sur notre chemin comme des oreilles de lapin, qui nous incitent à rebrousser chemin. Mine de rien, les visiteurs pourraient bien s’égarer entre ces bois, ces excroissances rocheuses, ces plaines très plates. Aux abords de Gnith, quelques hameaux peulhs aux cases oblongues, nous signalent de fortes concentrations humaines et animales. Le problème de ces braves dames, élégamment habillées pour participer à une marche organisée par les populations pour réitérer leur engagement à poursuivre leur collaboration avec Sen Etanol, est relatif aux évacuations sanitaires.
Non seulement, ont-elles laissé entendre, « l’enclavement annihile tous nos efforts de développement mais, ce que nous ne pouvons plus supporter, c’est le fait de constater, tous les jours, le décès d’une femme enceinte, à terme, au cours d’une évacuation sanitaire ».
En accouchant, ont-elles précisé, les femmes sont très nombreuses à passer de vie à trépas dans cette zone où on note un manque criant d’ambulance, « il faut que le gouvernement nous aide à disposer, dans les plus brefs délais, de deux ou trois ambulances médicalisées, à accéder aux structures sanitaires les plus proches, à rendre fonctionnelles nos cases de santé ».
A bord de ce taxi clando, nous nous enfonçons dans le village, en recevant, de temps à autre, quelques feuilles mortes d’accacia qui s’accrochent à nos cheveux comme une toile d’araignée gluante. Même si cela donne un peu de piquant au voyage, ça donne aussi des frissons. Illuminé par un soleil au zénith, le paysage de Gnith est d’une beauté admirable, exceptionnelle.
Le problème des maladies hydriques
Selon le président du conseil rural de Gnith, Mama Bâ, dans cette collectivité locale, les principales activités tournent essentiellement autour de l’agriculture, l’élevage et la pêche. Le potentiel de terre est de 5 000 ha irrigables pendant toute l’année.
Le Lac de Guiers, a-t-il précisé, constitue une importante réserve d’eau qui rythme la vie dans les villages de la communauté rurale. L’usine de traitement des eaux, alimente la ville de Dakar et certaines villes de l’intérieur du Sénégal, en eau potable. Depuis la mise en fonction, a-t-il poursuivi, des barrages de Diama et de Manantali, les possibilités d’irrigation ne cessent d’augmenter. De nouveaux acteurs débarquent sur nos terres cultivables et l’agro-industrie se développe davantage.
Parlant des contraintes de la communauté rurale, il a souligné qu’il n’existe qu’un seul poste de santé et 12 cases de santé dont 3 seulement sont fonctionnelles. Dans le même sens, l’un de ses proches collaborateurs, Maguèye Thiam, a longuement insisté sur le manque notoire d’équipements, de médicaments et de logements dans ces structures sanitaire. Depuis l’avènement des barrages, certaines maladies comme la bilharziose, le paludisme, les maladies diarrhéiques et certaines affections cutanées, sont très fréquentes. A en croire Maguèye Thiam, les difficultés tournent autour du non-fonctionnement des cases de santé, de l’accès difficile aux autres structures sanitaires de l’arrondissement, de l’absence d’ambulance pour les évacuations sanitaires, etc.
Pour l’éducation, il y a un manque notoire de salles de classe, d’équipements scolaires, de blocs sanitaires, d’eau potable et de murs de clôture pour les établissements scolaires existants. Selon M. Thiam, malgré la présence de l’usine des eaux de la Sde, beaucoup de villages ne disposent pas encore d’eau potable.
Les problèmes liés à la pêche sont, le manque de matériel et d’équipement de pêche, l’occupation des berges par le typha australis ( barakh, en ouolof) et autres végétaux aquatiques, l’absence de débarcadères. Pour ce qui est de l’agriculture, Mama Bâ et Maguèye Thiam, ont mis en exergue le manque de matériel agricole, de motopompe, le défaut d’aménagements adéquats, les difficultés d’accès au crédit, l’épineux problème de la dégradation des sols, de la salinisation des terres, de la présence des nématodes dans les champs de culture, de la formation et de l’absence des fournisseurs d’intrants.
Dans le domaine de l’élevage, l’insuffisance de zones de pâturage est souvent à l’origine des conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Bref survol historique
Le village chef-lieu de la communauté rurale est Gnith, avec une population de 3235 habitants.
Maguèye Thiam a rappelé que Gnith a été fondé par le nommé Waly Boye vers le 15e siècle. Ce dernier venait de la zone de Mbinguégne Boye, à la recherche de son troupeau.
Il découvrit le Lac de Guiers et s’installa sur la berge. Il le nomma Thieyli Boye. Par la suite, il fut convoqué par le Brack du Oualo. Non seulement il ne déférera pas à cette convocation mais, il s’est contenté de répondre en ces termes : « Khawma-Sakh-Ndakh- Gnithiou-na » qui signifie « Cette convocation ne me fait ni chaud ni froid ».
Traduite littéralement, cette expression signifie « Le fait qu’il ait mangé ou non jusqu’à racler le fond de la marmite, ne me préoccupe guère ».
Au fil du temps, Gnithiou, qui vient du terme ouolof Gnit, signifiant « manger jusqu’à racler le fond de l’assiette », s’est transformé tout simplement en Gnith.
Reportage de Mbagnick Kharachi Diagne
Le Soleil
Aller à Gnith, c’est la croix et la bannière. Non seulement il faut parcourir entre Saint-Louis, Ross-Béthio et Colonat, un trajet de 80 km, mais il faut ensuite emprunter, à partir du croisement de Colonat, une piste de 27 km pour rallier le village chef lieu de cette communauté rurale. Ceux qui viennent de Louga, devront nécessairement passer par Niomré, Nguer Malal et Keur Momar Sarr, sur une route goudronnée mais très vétuste, avec des nids de poule à tous les niveaux. Cette collectivité locale du département de Dagana, est située dans l’arrondissement de Ndiaye, à une centaine de kms de la capitale du Nord. Elle compte 52 villages dont 44 officiels, pour une population d’environ 13.000 habitants. Couvrant une superficie de 8.48,5 km², cette communauté rurale a été créée le 31 décembre 2008. Son conseil rural a été installé le 19 avril 2009.
Production bradée
Ce matin, nous nous dirigeons vers le village de Yetty Yone, situé à quelques encablures du croisement de Colonat. Une forte odeur de viande boucanée mêlée à celle du monoxyde de carbone, emplit l’atmosphère.
Il est 11 heures 30. A bord de notre véhicule de transport en commun, nous interpellons deux jeunes ouvriers agricoles vautrés dans les mauvaises herbes qu’ils veulent à tout prix séparer des cultures. Présentant leur dos aux rayons du soleil incandescents. L’échine courbée, ils manipulent la pioche et la bêche avec une dextérité remarquable. Le front trempé de sueur, ruisselant, ils se relèvent pour nous inviter à partager cette grillade de chevreau qui leur sert de petit déjeuner. Sans protocole, ils nous demandent de poursuivre le chemin sur cette même piste pour aller à Gnith. Dans cette zone paisible et émouvante de simplicité, une belle vue panoramique du paysage nous ouvre les yeux sur la réalité. Très haut, dans un ciel sans ombre, ce vent fort fait vibrer l’ensemble des éléments de cette strate arborée et arbustive. Hauts comme des piliers de cathédrale, des troncs d’arbres géants et âgés, présentant une écorce ambre ou blanchâtre, nous renseignent sur l’importance du règne végétal dans ce milieu. Déjà lourd de soleil, l’air est pesant, immobile. Tantôt, crissant d’une multitude d’insectes ennuyeux qui nous agressent dans le véhicule.
Avant d’arriver à Gnith, une chaleur d’étuve nous fait suer à grosses gouttes. Une fine poussière rouge nous fouette sans cesse le corps en nous obstruant les voies respiratoires. Ici, la nature fluctue au gré du vent, des intempéries et des changements climatiques. Caustiques et sarcastiques, trois jeunes cultivateurs domiciliés à Gnith répondent, sans ambages, à nos questions indiscrètes, nous faisant comprendre qu’ils sont prêts à travailler dans les champs jusqu’à se casser les reins. Parce que, tout simplement, ils préfèrent mourir dans la dignité que d’être réduis à la mendicité. «Nous nous levons le matin de très bonne heure pour trimer dur dans nos parcelles rizicoles, sans relâche, ont-ils précisé. Le seul problème qui nous empêche de prendre en charge notre propre développement est lié à l’enclavement de Gnith. Nous demandons, avec déférence, au président Macky Sall, de nous aider à désenclaver cette collectivité locale, en vue de nous permettre d’écouler, dans de très bonnes conditions, la production agricole », avancent-ils.
En période hivernale, la seule piste rurale qui mène à Gnith, ont-ils poursuivi, est presque impraticable, « si la pluviométrie est excédentaire, tous les paysans sont confrontés à d’énormes difficultés pour aller aux champs, ceux qui arrivent, malgré ces difficultés, à produire quelques graines de céréales, ne parviennent pas à convoyer la récolte ».
Ce qui est dramatique, désolant, ont-il souligné, c’est qu’ils sont obligés, très souvent, de brader cette production agricole, pour faire face aux besoins de la Tabaski et autres urgences.
Evacuations sanitaires
Nous assistons ici, à une lutte contre la terre, qui finit toujours par triompher de ces bras valides, qui présentent des mains moites, un visage maculé de poussière. Il faut leur reconnaître, tout de même, ce travail soigné, un bel ouvrage d’artisan méticuleux, qu’ils proposent aux riziers et autres industries agro-alimentaires. La complainte est la même dans ces parcelles rizicoles où on apprend, dès le bas âge, le goût de la souffrance, où on se fait pénétrer dans le corps, la saveur âcre de l’existence. Comme un leitmotiv, le problème de l’écoulement des produits agricoles, est remis sur le tapis à tout bout de champ. Dans cette zone, la terre, c’est toute une vie de lutte, de sacrifices et de privations. Les paysans n’ont pas cette ardente envie de mener une vie mondaine, qui gangrène la société en milieu urbain. Il est 12 heures. Nous reprenons notre taxi clando. De part et d’autre de cette piste sinueuse et autres sentiers escarpés, les champs s’étendent à perte de vue. Disposés en quinconce, les arbustes, dans un savant et prodigieux enchevêtrement, délimitent cette forêt dense d’accacia. La vieille guimbarde, poussive et brinquebalante, butte sur des touffes de cactus, aux lobes verdâtres dressées sur notre chemin comme des oreilles de lapin, qui nous incitent à rebrousser chemin. Mine de rien, les visiteurs pourraient bien s’égarer entre ces bois, ces excroissances rocheuses, ces plaines très plates. Aux abords de Gnith, quelques hameaux peulhs aux cases oblongues, nous signalent de fortes concentrations humaines et animales. Le problème de ces braves dames, élégamment habillées pour participer à une marche organisée par les populations pour réitérer leur engagement à poursuivre leur collaboration avec Sen Etanol, est relatif aux évacuations sanitaires.
Non seulement, ont-elles laissé entendre, « l’enclavement annihile tous nos efforts de développement mais, ce que nous ne pouvons plus supporter, c’est le fait de constater, tous les jours, le décès d’une femme enceinte, à terme, au cours d’une évacuation sanitaire ».
En accouchant, ont-elles précisé, les femmes sont très nombreuses à passer de vie à trépas dans cette zone où on note un manque criant d’ambulance, « il faut que le gouvernement nous aide à disposer, dans les plus brefs délais, de deux ou trois ambulances médicalisées, à accéder aux structures sanitaires les plus proches, à rendre fonctionnelles nos cases de santé ».
A bord de ce taxi clando, nous nous enfonçons dans le village, en recevant, de temps à autre, quelques feuilles mortes d’accacia qui s’accrochent à nos cheveux comme une toile d’araignée gluante. Même si cela donne un peu de piquant au voyage, ça donne aussi des frissons. Illuminé par un soleil au zénith, le paysage de Gnith est d’une beauté admirable, exceptionnelle.
Le problème des maladies hydriques
Selon le président du conseil rural de Gnith, Mama Bâ, dans cette collectivité locale, les principales activités tournent essentiellement autour de l’agriculture, l’élevage et la pêche. Le potentiel de terre est de 5 000 ha irrigables pendant toute l’année.
Le Lac de Guiers, a-t-il précisé, constitue une importante réserve d’eau qui rythme la vie dans les villages de la communauté rurale. L’usine de traitement des eaux, alimente la ville de Dakar et certaines villes de l’intérieur du Sénégal, en eau potable. Depuis la mise en fonction, a-t-il poursuivi, des barrages de Diama et de Manantali, les possibilités d’irrigation ne cessent d’augmenter. De nouveaux acteurs débarquent sur nos terres cultivables et l’agro-industrie se développe davantage.
Parlant des contraintes de la communauté rurale, il a souligné qu’il n’existe qu’un seul poste de santé et 12 cases de santé dont 3 seulement sont fonctionnelles. Dans le même sens, l’un de ses proches collaborateurs, Maguèye Thiam, a longuement insisté sur le manque notoire d’équipements, de médicaments et de logements dans ces structures sanitaire. Depuis l’avènement des barrages, certaines maladies comme la bilharziose, le paludisme, les maladies diarrhéiques et certaines affections cutanées, sont très fréquentes. A en croire Maguèye Thiam, les difficultés tournent autour du non-fonctionnement des cases de santé, de l’accès difficile aux autres structures sanitaires de l’arrondissement, de l’absence d’ambulance pour les évacuations sanitaires, etc.
Pour l’éducation, il y a un manque notoire de salles de classe, d’équipements scolaires, de blocs sanitaires, d’eau potable et de murs de clôture pour les établissements scolaires existants. Selon M. Thiam, malgré la présence de l’usine des eaux de la Sde, beaucoup de villages ne disposent pas encore d’eau potable.
Les problèmes liés à la pêche sont, le manque de matériel et d’équipement de pêche, l’occupation des berges par le typha australis ( barakh, en ouolof) et autres végétaux aquatiques, l’absence de débarcadères. Pour ce qui est de l’agriculture, Mama Bâ et Maguèye Thiam, ont mis en exergue le manque de matériel agricole, de motopompe, le défaut d’aménagements adéquats, les difficultés d’accès au crédit, l’épineux problème de la dégradation des sols, de la salinisation des terres, de la présence des nématodes dans les champs de culture, de la formation et de l’absence des fournisseurs d’intrants.
Dans le domaine de l’élevage, l’insuffisance de zones de pâturage est souvent à l’origine des conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Bref survol historique
Le village chef-lieu de la communauté rurale est Gnith, avec une population de 3235 habitants.
Maguèye Thiam a rappelé que Gnith a été fondé par le nommé Waly Boye vers le 15e siècle. Ce dernier venait de la zone de Mbinguégne Boye, à la recherche de son troupeau.
Il découvrit le Lac de Guiers et s’installa sur la berge. Il le nomma Thieyli Boye. Par la suite, il fut convoqué par le Brack du Oualo. Non seulement il ne déférera pas à cette convocation mais, il s’est contenté de répondre en ces termes : « Khawma-Sakh-Ndakh- Gnithiou-na » qui signifie « Cette convocation ne me fait ni chaud ni froid ».
Traduite littéralement, cette expression signifie « Le fait qu’il ait mangé ou non jusqu’à racler le fond de la marmite, ne me préoccupe guère ».
Au fil du temps, Gnithiou, qui vient du terme ouolof Gnit, signifiant « manger jusqu’à racler le fond de l’assiette », s’est transformé tout simplement en Gnith.
Reportage de Mbagnick Kharachi Diagne
Le Soleil