Création d’entreprise semencières gérées par les femmes



Où vont 80 % des producteurs en Afrique de l’Ouest pour se procurer ses semences ? Ils vont sur l’exploitation d’un voisin.
 
Si les producteurs peuvent être formés pour produire des semences de bonne qualité, alors le système d’échange existant informel et communautaire peut être renforcé. Et si les semences sont produites et commercialisées par les groupes de productrices, alors il s’agira du point de départ pour une entreprise semencière viable.
 
En travaillant avec l’Association des groupes de rizicultrices d’Afrique de l’Ouest et du Centre (WORIGA), [ AfricaRice]urlblank:http://www.africarice.org/ a posé les fondations d’entreprises semencières à la base au Bénin, Togo, et Sénégal. Bien que les entreprises soient au stade initial, l’idée a été bien accueillie.
 
« L’idée consiste à voir si nous pouvons organiser les organisations de femmes productrices sous forme de petite entreprises semencières à base communautaire, les appuyer avec les produits de la recherche et les mettre en liaison avec le marché », affirme Dr [ Rita Agboh- Noameshie]urlblank:http://www.linkedin.com/pub/rita-afiavi-africar-agboh-noameshie/35/709/349 , spécialiste du genre à AfricaRice et responsable du projet.
 
Bien qu’AfricaRice a travaillé avec plusieurs volets du groupe de femmes productrices de WORIGA, l’implication du Centre dans ce projet a commencé avec des programmes de formation organisés sur la production de semences. Les sessions de formation ont été organisées à Glazoué au Bénin, Adéta et Danyi au Togo, et Saint-Louis et Kolda au Sénégal.
 
Dans chaque pays, 30 femmes productrices ont été formées sur la production de semences de qualité, la sélection de semences et l’entreprenariat. De plus, quelques agents de vulgarisation et représentants d’ONG ont également été formés pour renforcer le suivi et la durabilité du projet.
 
Les femmes ont été formées sur les techniques de préparation des semences, de récolte et les opérations post-récolte, et les étapes requises pour la certification des semences. Les formateurs incluent les experts des SNRA et des systèmes semenciers nationaux.
 
Les groupes de femmes productrices ont reçu des semences de base qu’elles ont utilisées pour produire des semences commerciales qui peuvent être partagées au sein de  leurs communautés et avec d’autres villages. Les femmes productrices des villages aux alentours de Glazoué au centre du Bénin ont cultivé 550 kg de semences de base sur 12 ha de terres dans différents villages, qui ont produit 39 tonnes de semences commerciales.
 
« Nous avons distribué les semences de base de NERICA 1,2,4 et NERICA-L 20 que nous avons reçu d’AfricaRice après la formation des groupes de producteurs dans les villages environnants impliqués dans le processus »., Affirme Antoinette Agoussou, Présidente de l’Union Imoura-Iche représentant 18 groupes de femmes productrices près de Glazoué, qui fait partie de WORIGA.
 
Agoussou affirme que l’Union Imoura-Iche travaille avec AfricaRice depuis 2000, le projet de formation sur la production semencière a donné un souffle nouveau au partenariat.
 
L’engouement des producteurs pour le NERICA peut se traduire par les noms qu’ils ont donnés à certaines variétés dans la langue Dacha parlée à et aux alentours de Glazoué. Ils appellent le NERICA 4 « Gbaminaya » ce qui signifie «  il m’a sauvé » et le NERICA 1 « Iyatan » ce qui signifie «  la fin de mes souffrances ».
 
La capacité à produire des semences de bonne qualité a suscité l’engouement des membres de l’Union Imoura-Iche, et ils souhaitent distribuer le surplus de semences à d’autres riziculteurs du Bénin. Bien qu’ils n’aient pas défini de stratégie de commercialisation, ils sont sûrs qu’ils seront en mesure de monter bientôt une entreprise semencière.
 
Agboh-Noameshie est ravie que la formation et le suivi aient été en mesure d’encourager les petites productrices à se lancer dans la production et commercialisation de semences. Les résultats de la première campagne ont été un succès, et avec une attention plus importante sur la certification et la commercialisation, les femmes pourraient devenir des chefs d’entreprise semencières.
 
« Si cette tendance se poursuit, nous espérons que dans les prochaines années, 50 % à 80 % des semences utilisées par les producteurs dans les zones où le projet a un impact seront de bonne qualité et seront celles de variétés améliorées. Au moins la moitié des producteurs de riz seront incités à acheter des semences avec les  micro entreprises, accroissant ainsi le revenu des productrices de semences  de10 % à 20 % » a affirmé Agboh-Noameshie.
 
Les membres de l’Union Imoura-Iche ont commencé à aller au-delà des liens semenciers et souhaitent avoir des avis d’experts sur les pratiques culturales. « Lors de notre formation, nous avons vu une moissoneuse combinée en action. Nous souhaitons mécaniser notre agriculture. » déclare Mme Madeleine Koudere de Savè. Mme Jacqueline Daga du village d’Okpataba souhaite un appui pour l’accès aux engrais, et un autre membre avait besoin de formation sur l’utilisation raisonnée des herbicides.
 
Bien que le point d’entrée fût la production semencière, l’équipe d’AfricaRice a estimé qu’elle mènerait à d’autres domaines liés à la production rizicole. « Nous participons à la création d’un programme de recherche articulé autour des activités de formation des femmes sur la production de semences et l’entreprenariat. Le projet utilisera un protocole scientifique pour évaluer l’efficacité et l’impact de la formation des producteurs dans la mise à disposition de semences de qualité », déclare Dr [ Aliou Diagne]urlblank:http://www.africarice.org/biodata/AliouDiagne.htm , Chef de programme d’AfricaRice et économiste d’évaluation d’impact.
 
« Ce projet lie le renforcement du secteur semencier informel en Afrique de l’Ouest à l’autonomisation des femmes. Il établit également des liens entre les petites productrices et la recherche, et la micro finance et les marchés. Et plus important, cela va renforcer les institutions » affirme Diagne.
 
Avec des résultats préliminaires encourageants, ce projet semencier compte transformer les petites productrices en femmes d’affaires aguerries productrices et vendeuses de semences.

http://www.africarice.org/warda/adrao/story-women.asp


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