Le nouveau président du Fonds international pour le développement agricole, le Fida, a pris une position claire pour une révision des politiques agricoles dans les pays d’Afrique. M. Kanayo Nwanze, de nationalité nigériane, a demandé, lors de sa première conférence de presse mercredi dernier, après son élection, que les politiques de promotion agricole aillent de pair avec l’écoulement desdits produits. Comme s’il avait été informé des difficultés de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), lancée au Sénégal, il a indiqué : «On parle toujours en Afrique, d’augmenter la production agricole, sans rien prévoir comme lien avec le marché. Nous devons créer des marchés locaux compétitifs et donner la possibilité aux paysans d’avoir des débouchés. Ce n’est pas la peine de dire aux paysans de doubler leur production, si la route qui va de chez eux au marché le plus proche est inutilisable. Quand ils n’ont pas la possibilité de donner de la valeur ajoutée à leurs produits, et qu’ils doivent les vendre le plus rapidement, à n’importe quel prix de peur qu’ils ne pourrissent.»
Cette question de la promotion de la chaîne de valeur a été également répétée par d’autres spécialistes au cours de la session du Conseil général du Fida qui a pris fin, hier, à Rome. Le ministre de l’Agriculture Hamath Sall, qui a été présent le premier jour de la session ne peut pas, ne pas l’avoir entendu. Reste à savoir ce qu’il en aura retenu.
Comme indiqué plus haut, l’un des grands problèmes de la Goana du Président Abdoulaye Wade se révèle à la pratique, l’écoulement des récoltes. Durant les longues et belles cogitations qui ont suivi le lancement de l’idée par le Président Abdoulaye Wade, personne, surtout au ministère de l’Agriculture, n’a pensé à aucun moment, concevoir un plan pour l’écoulement de quantités importantes des récoltes qui étaient attendues. Aujourd’hui, face à la détresse des producteurs, l’administration sénégalaise essaie de trouver des stratégies d’écoulement avec des négociants privés. Malheureusement, dans un contexte où la dette intérieure a rendu le crédit très rare, où le secteur privé national n’est pas habitué à écouler des productions locales, les candidats ne sont pas légions. Et, Me Wade qui se vante de la belle réussite de sa Goana, a le défi de la pérenniser en montrant aux paysans le bénéfice de leur travail. Ce qui n’est pas évident car, cela demande un changement total de comportement, tel que l’appelle M. Nwanze Kanayo.
On se rappelle que les paysans qui avaient fait confiance au président de la République et s’étaient lancés dans les Programmes spéciaux de production de maïs, de manioc ou de bissap, avaient également connu des problèmes d’écoulement. Pour certains paysans du Sine et du Saloum, leur récolte de maïs avait rempli leurs greniers pendant deux ans, sans trouver preneur. Cela ne les a pas encouragés à tenter l’expérience une fois de plus.
Le président élu du Fida a, d’ailleurs, fait remarquer que la prise en compte du bien-être des paysans n’était pas et ne devait pas être une priorité que pour les pouvoirs publics. Les organisations comme la Fao et le Fida devaient également en faire leur devise. «Nous devons mesurer nos succès, non par les nombre de projets que nous avons, non par le nombre de pays où nous finançons des projets, non par la masse d’argent que nous mettons dans nos projets. Mais plutôt par l’influence que nos projets ont de sortir de la pauvreté, les pauvres du monde rural», a recommandé M. Nwanze au staff du Fida avec lequel, il a travaillé pendant de longues années comme Directeur général adjoint, avant d’être porté à la tête de l’Institution.
Cette déclaration est venue d’ailleurs, en écho aux propos du chercheur suisse, le Dr Hans Herren, qui disait devant un parterre de journalistes que, l’on doit montrer aux paysans qu’ils ne sont pas l’écume de la société, et qu’ils peuvent vivre très dignement de leur métier. «Le paysan ne doit pas être perçu comme quelqu’un qui a échoué à réussir dans d’autres activités de la société», a-t-il prévenu.
Le Quotidien
Cette question de la promotion de la chaîne de valeur a été également répétée par d’autres spécialistes au cours de la session du Conseil général du Fida qui a pris fin, hier, à Rome. Le ministre de l’Agriculture Hamath Sall, qui a été présent le premier jour de la session ne peut pas, ne pas l’avoir entendu. Reste à savoir ce qu’il en aura retenu.
Comme indiqué plus haut, l’un des grands problèmes de la Goana du Président Abdoulaye Wade se révèle à la pratique, l’écoulement des récoltes. Durant les longues et belles cogitations qui ont suivi le lancement de l’idée par le Président Abdoulaye Wade, personne, surtout au ministère de l’Agriculture, n’a pensé à aucun moment, concevoir un plan pour l’écoulement de quantités importantes des récoltes qui étaient attendues. Aujourd’hui, face à la détresse des producteurs, l’administration sénégalaise essaie de trouver des stratégies d’écoulement avec des négociants privés. Malheureusement, dans un contexte où la dette intérieure a rendu le crédit très rare, où le secteur privé national n’est pas habitué à écouler des productions locales, les candidats ne sont pas légions. Et, Me Wade qui se vante de la belle réussite de sa Goana, a le défi de la pérenniser en montrant aux paysans le bénéfice de leur travail. Ce qui n’est pas évident car, cela demande un changement total de comportement, tel que l’appelle M. Nwanze Kanayo.
On se rappelle que les paysans qui avaient fait confiance au président de la République et s’étaient lancés dans les Programmes spéciaux de production de maïs, de manioc ou de bissap, avaient également connu des problèmes d’écoulement. Pour certains paysans du Sine et du Saloum, leur récolte de maïs avait rempli leurs greniers pendant deux ans, sans trouver preneur. Cela ne les a pas encouragés à tenter l’expérience une fois de plus.
Le président élu du Fida a, d’ailleurs, fait remarquer que la prise en compte du bien-être des paysans n’était pas et ne devait pas être une priorité que pour les pouvoirs publics. Les organisations comme la Fao et le Fida devaient également en faire leur devise. «Nous devons mesurer nos succès, non par les nombre de projets que nous avons, non par le nombre de pays où nous finançons des projets, non par la masse d’argent que nous mettons dans nos projets. Mais plutôt par l’influence que nos projets ont de sortir de la pauvreté, les pauvres du monde rural», a recommandé M. Nwanze au staff du Fida avec lequel, il a travaillé pendant de longues années comme Directeur général adjoint, avant d’être porté à la tête de l’Institution.
Cette déclaration est venue d’ailleurs, en écho aux propos du chercheur suisse, le Dr Hans Herren, qui disait devant un parterre de journalistes que, l’on doit montrer aux paysans qu’ils ne sont pas l’écume de la société, et qu’ils peuvent vivre très dignement de leur métier. «Le paysan ne doit pas être perçu comme quelqu’un qui a échoué à réussir dans d’autres activités de la société», a-t-il prévenu.
Le Quotidien