A Xieng Ngeun (Laos), les promoteurs du projet savaient que les foyers les plus pauvres ne pourraient bénéficier de la création d'un réseau d'eau sans qu'un effort particulier en leur direction soit réalisé.
Une grille tarifaire favorable aux petits consommateurs a en premier lieu été mise en place : les entreprises paient ainsi l'eau 50 % plus cher que les particuliers, tandis que les plus petits consommateurs (jusqu'à 10 m3 par mois) bénéficient d'un abonnement mensuel au coût particulièrement bas de 0.75 dollars.
Mais ce n'est pas tout, comme nous pouvons le vérifier en nous rendant dans un faubourg pauvre de Xieng Ngeun. Sous la rue unique, qui ici n'est pas bitumée, passe le tuyau du réseau d'eau. Pour les familles qui vivent de chaque côté, malgré cette proximité, la connexion au réseau représente un investissement qu'ils ne peuvent se permettre. Et pourtant nous pouvons voir dans la majorité des arrière-cours des robinets et des latrines : elles ont été construites récemment grâce à des crédits de l'entreprise.
Deux fonds financiers ont en effet été constitués et alimentés de 3000 dollars chacun. Le premier est utilisé pour prêter, sans intérêt, l'argent nécessaire à créer une adduction d'eau (environ 70 dollars). Le second est utilisé, toujours sans intérêt, pour permettre aux habitants d'équiper leurs maisons de latrines (environ 80 dollars). Pour la construction de ces dernières, ils bénéficient de plus des conseils techniques des équipes de l'entreprise d'eau Nam Papa.