MICROFINANCE: Les principes clés du CGAP(Groupe consultatif d'assistance aux pauvres)



Les principes clés de la microfinance résultent d'un processus entre praticiens porté par le CGAP (Groupe consultatif d'assistance aux pauvres). Ces principes ont été acceptés par le G8 pour faire de la microfinance un des outils permanents d'atteindre les Objectifs du Millénaire.

1. Les pauvres ont besoin de toute une gamme de services financiers et non pas seulement de prêts.

Les pauvres ont comme tout le monde, besoin d’une vaste gamme de services financiers pratiques, souples, et d’un prix raisonnable. Selon la situation dans laquelle ils se trouvent, les pauvres peuvent avoir besoin non seulement de crédit, mais aussi d’instruments d’épargne, de services de transfert de fonds et d’assurances.

2. La microfinance est un instrument puissant de lutte contre la pauvreté.

L’accès à des services financiers viables permet aux pauvres d’accroître leurs revenus, de se doter d’actifs et de se protéger dans une certaine mesure des chocs extérieurs. La microfinance permet aux ménages pauvres de ne plus avoir à lutter au quotidien pour simplement survivre mais de faire des plans pour l’avenir et d’investir afin d’améliorer leur nutrition, leurs conditions de vie, et la santé et l’éducation de leurs enfants.

3. La microfinance est le moyen de mettre des systèmes financiers au service des pauvres.

Les pauvres constituent la vaste majorité de la population dans la plupart des pays en développement. Or un nombre considérable d’entre eux n’ont toujours pas accès à des services financiers de base. Dans beaucoup de pays,la microfinance continue d’être considérée comme un secteur marginal et relever essentiellement des activités de développement des bailleurs de fonds, des pouvoirs publics, et d’investisseurs soucieux des intérêts de la collectivité. Pour qu’elle puisse réaliser pleinement son potentiel en desservant un grand nombre de pauvres, il faudrait que la microfinance devienne une partie intégrante du secteur financier.

4. Il est nécessaire d’assurer la viabilité financière des opérations pour pouvoir couvrir un grand nombre de pauvres.

La plupart des pauvres ne sont pas en mesure d’avoir accès à des services financiers en raison de l’absence d’intermédiaires financiers solides offrant des services de détail. La mise en place d’institutions financièrement viables n’est pas une fin en soi. C’est la seule façon d’accroître l’envergure et l’impact des opérations de manière à porter leur volume à un niveau supérieur à ce que peuvent offrir les bailleurs de fonds. La viabilité s’entend de la capacité d’une entité fournissant des microfinancements à couvrir l’intégralité de ses coûts. Elle permet d’assurer la poursuite des opérations de l’entité en question et de la fourniture de services financiers aux pauvres. La viabilité financière passe par la réduction des coûts de transaction, l’offre de meilleurs produits et services répondant aux besoins des clients, et l’adoption de nouveaux moyens de servir les pauvres qui n’ont pas accès aux services bancaires.

5. La microfinance implique la mise en place d’institutions financières locales permanentes.

Pour créer des systèmes financiers destinés aux pauvres, il faut mettre en place des intermédiaires financiers intérieurs solides en mesure de fournir en permanence des services financiers à ceux-ci. Ces institutions doivent pouvoir mobiliser et réinjecter l’épargne intérieure dans l’économie, accorder des crédits et fournir toute une gamme de services. La mesure dont elles dépendent des financements des bailleurs de fonds et des pouvoirs publics - y compris les banques de développement financées au niveau des États - diminuera progressivement à mesure qu’elles, et les marchés des capitaux privés, se développeront.

6. Le microcrédit n’est pas toujours la solution.

L’octroi de microcrédits n’est pas nécessairement une solution adéquate pour tout le monde ou dans toutes les situations. Les indigents et ceux qui souffrent de la faim, qui n’ont ni revenus ni moyens de rembourser un emprunt doivent recevoir d’autres formes de soutien avant de pouvoir emprunter. Souvent, il vaut mieux faire de petits dons, améliorer les infrastructures, mettre en place des programmes d’emploi et de formation et fournir d’autres services non financiers pour lutter contre la pauvreté. Dans toute la mesure du possible, ces services non financiers doivent aller de pair avec la constitution d’une épargne.

7. Le plafonnement des taux d’intérêt peut nuire à l’accès des pauvres aux services financiers.

Il est beaucoup plus onéreux d’accorder un grand nombre de petits prêts qu’un petit nombre de prêts de montant élevé. À moins que les fournisseurs de microfinancements ne puissent demander des taux d’intérêt nettement supérieurs aux taux moyens des prêts bancaires, ils ne seront pas en mesure de couvrir leurs coûts, de sorte que leur croissance et leur viabilité sont tributaires d’une offre très limitée et incertaine de financements à des taux bonifiés. Lorsque les pouvoirs publics réglementent les taux d’intérêt, ils fixent généralement ces derniers à des niveaux trop bas pour que les opérations de microfinancement puissent être viables. Toutefois, il importe aussi que les fournisseurs de microfinancements ne répercutent pas les coûts que pourraient entraîner des inefficacités dans leurs opérations sur leurs clients en fixant leurs prix (taux d’intérêt et autres commissions) à des niveaux nettement supérieurs à ce qu’ils devraient être.

8. Les pouvoirs publics doivent faciliter la prestation de services financiers, mais non les fournir directement.

Les autorités nationales jouent un rôle important en menant une action favorable au développement des services financiers tout en protégeant l’épargne des pauvres. Les mesures les plus favorables au microfinancement qu’un gouvernement peut prendre consistent à assurer la stabilité macroéconomique, à ne pas plafonner les taux d’intérêt, et à éviter d’introduire sur le marché les distorsions qu’engendrerait la poursuite de programmes de prêts bonifiés non viables et sources d’arriérés considérables. Les autorités peuvent aussi appuyer les services financiers destinés aux pauvres en améliorant le climat des affaires, en luttant contre la corruption, et en améliorant l’accès aux marchés et à l’infrastructure. Dans certains cas, en l’absence d’autres financements, l’État peut avoir de bonnes raisons de financer des institutions de microfinancement indépendantes et solides lorsqu’il n’existe pas d’autres financements.

9. Les financements bonifiés des bailleurs de fonds doivent compléter les capitaux du secteur privé, ils ne doivent pas les remplacer.

Il importe que les bailleurs de fonds utilisent, pendant un temps, des instruments appropriés de don, de prêt et de participation pour renforcer les capacités institutionnelles des prestataires de services financiers, développer l’infrastructure nécessaire (agences de notation, agences d’évaluation du crédit, capacités d’audit, etc.), et appuyer des services et produits innovants. Dans certains cas, il leur faudra peut-être fournir plus longtemps des financements bonifiés pour pouvoir atteindre des groupes de population qui sont difficiles à toucher parce qu’ils vivent dans des régions faiblement peuplées ou pour d’autres raisons. Pour que leur appui financier soit efficace, les bailleurs de fonds doivent chercher à intégrer les services financiers axés sur les pauvres dans les opérations des marchés financiers locaux ; faire appel à des compétences spécialisées pour la conception et la mise en oeuvre des projets ; exiger que les institutions financières et les autres partenaires respectent des normes de performance minimales pour continuer à bénéficier d’un appui ; et planifier dès le début leur stratégie de désengagement.

10. Le manque de capacités institutionnelles et humaines constitue le principal obstacle.


La microfinance est un domaine spécialisé qui conjugue les services bancaires à des objectifs sociaux, et un renforcement des capacités est nécessaire à tous les niveaux, des institutions financières aux instances de réglementation et de contrôle et aux systèmes d’information, jusqu’aux organismes de développement de l’État et aux bailleurs de fonds. La majeure partie des investissements, publics et privés, effectués à ce titre devrait viser le renforcement des capacités.

11. L’importance de la transparence des activités financières et des services d’information.

Il est indispensable de disposer d’informations exactes, comparables et présentées selon un format standard sur les résultats financiers et la performance sociale des institutions financières qui fournissent des services aux pauvres. Les organes de contrôle et de réglementation des banques, les bailleurs de fonds, les investisseurs et, surtout, les pauvres qui sont les clients des services de microfinancement, doivent avoir accès à ces informations pour bien évaluer les risques et les avantages de leurs opérations.

Source:CGAP.ORG

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MICRO-FINANCE


Commentaires articles

1.Posté par KOUASSI KOUASSI RICHARD le 09/10/2008 12:19
la microfinance est une passion ; elle a besion de comptétence car l'une de ses difficultés c'est la gestion
en nous y impliquant à fonds, nous arriverons à lui faire atteindre ses objectifs

2.Posté par KOUASSI KOUASSI RICHARD le 09/10/2008 12:21
escusez moi pour l'orthographe du mot bésoin ; c'est un lapsus escrito

3.Posté par FALL MAMADOU le 12/10/2008 02:15
je vous invite au forum sur la microfinance, j'aimerai échanger avec des gens sur la microfinance est-elle un moyen de lutte contre la pauvrété?

4.Posté par Moustapha NDIAYE le 21/10/2008 13:15
Bonjour,

Je crois que la Microfinance a de beaux jours devant lui sachant que la Macrofinance est en pleine déconfiture mondiale...
La principale lecon à tirer de toute cette crise financiére mondiale est que à force de boulimie financiére on crée un déséquilibre qui peut être fatal à tout le systéme.Merci

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