Le directeur général de l’Agence de Développement Municipal (Adm) revient dans cet entretien sur les conditions d’éligibilité au Precol et signale que toutes les collectivités locales peuvent à priori, en bénéficier. Il se réjouit au passage de l’exécution intégrale du Programme d’Appui aux Communes (Pac) d’un montant de 76 milliards F.cfa3 qui a été intégralement exécuté avec un décaissement de 100%. Ce qui a valu à l’Adm la satisfaction des autorités et des partenaires au Développement avec la note « Highly Satisfactory » de la part du Département « Opérations » de la Banque Mondiale, note rarement accordée à un projet financé par cette institution, précise le directeur.
Quels sont les critères à remplir pour bénéficier des financements de l’Agence ?
Toutes les communes sont éligibles au Precol à condition de répondre aux critères d’éligibilité suivants : ne pas accumuler plus de troi mois d’arriérés de remboursement de crédits et de contreparties ; avoir mis en service les équipements réalisés dans le Pac ; avoir respecté leurs engagements au titre du Programme d’Entretien Prioritaire (Pep).
Les élus rencontrent-ils des difficultés dans la présentation des projets devant bénéficier de financements ?
Le choix des projets à financer découle d’un processus d’audit urbain, organisationnel et financier. L’Adm effectue ou recrute des consultants qui procèdent à un diagnostic urbain qui constitue le soubassement du choix des projets prioritaires à financer dans le cadre d’un Programme d’Investissement Prioritaire (Pip). La consultation populaire est incontournable dans le diagnostic et le choix des projets prioritaires. La sélection se fait de manière participative à travers le processus d’actualisation des besoins. Cet exercice se déroule en présence des représentants de l’administration déconcentrée, des représentants des Ocb et organisations professionnelles, des conseillers municipaux, des jeunes et délégués de quartiers, etc.
Il peut arriver, effectivement, que ce processus de priorisation des besoins fasse l’objet d’une forte négociation entre élus et populations pour aboutir à un consensus. Les procès-verbaux de ces rencontres sont intégrés dans les rapports des audits urbain, organisationnel et financier. Aussi, les élus bénéficient de l’expertise de l’Adm pour aider à mieux identifier les projets et surtout cerner les contraintes qui résulteraient de l’exploitation de certaines idées de projet, par exemple l’exploitation d’une installation d’abattoir de bétails et la question de l’hygiène qui l’accompagne ; la coordination des actions de mobilisation des personnels exploitant les ouvrages et leur disponibilité quant à leur mise en service effective.
Est-ce que l’Adm leur apporte un soutien technique ?
Oui, on procède d’abord à des audits urbain, organisationnel et financier qui constituent un diagnostic global de la situation de la commune en terme de besoins et de mesures à mettre en œuvre pour les satisfaire. Le soutien de l’Adm vise les domaines suivants : - la gestion administrative et financière des communes ;
- la programmation des investissements urbains prioritaires ; -la rationalisation et la simplification du financement des investissements urbains.
A combien s’élèvent les financements pour la promotion du développement local, dont l’exécution a été confiée à l’agence depuis votre arrivée à sa tête ?
J’ai pris en cours l’exécution du premier programme de l’Adm dénommé Programme d’Appui aux Communes (Pac) pour un montant de 76 milliards F.CFA. Il a été intégralement exécuté avec un décaissement de 100%. Ceci nous a valu la satisfaction des autorités et des partenaires au Développement. Ce résultat nous a valu la note « Highly Satisfactory » de la part du Département « Opérations » de la Banque mondiale, note rarement accordée à un projet financé par cette institution. In fine, l’Etat et les partenaires ont décidé de mettre en place un deuxième programme dénommé Programme de Renforcement et d’Equipement des Collectivités Locales (dont la mise en vigueur est effective depuis le 22 janvier 2007) : il est prévu une enveloppe de 86,3 milliards F.CFA, les décaissements sont en cours. Comme impact Le tableau d’évolution des ressources des communes est repris dans le rapport de clôture du Pac et il est révélateur des avancées constatées dans la mobilisation des ressources locales. Evolution des principaux agrégats 1998-2003 des communes (en millions de F.CFA)
Quelles sont les collectivités locales qui en ont le plus profit ?
Toutes les communes sont éligibles aux programmes. Toutes les communes du Sénégal ont bénéficié du Pac et aussi les communautés rurales à travers un guichet spécial qui avait été créé pour ces dernières. Dans le cadre du Precol, toutes les communes sont éligibles sous réserve du respect des quelques critères listés ci-dessus qui permettent d’organiser la priorité entre elles. Il faut rappeler que la différenciation des portefeuilles résulte du fait que « chacune doit être accompagnée en fonction de ses moyens »
Est-ce que l’Adm s’assure du suivi des projets financés plus particulièrement pour la pérennisation des infrastructures réalisées ?
Dans le cadre du contrat de ville signé entre l’Adm et les communes, il est prévu une composante Programme d’Entretien Prioritaire (Pep) à travers laquelle la commune signataire s’engage à prévoir chaque année dans son budget et à exécuter des dépenses d’entretien d’au moins 3 % des recettes ordinaires. Il est prévu que ce pourcentage évolue d’un point chaque année, ceci même au-delà de la durée du contrat de ville, pour promouvoir dans les communes la culture de l’entretien.
Une bonne appropriation des infrastructures réalisées constitue, également, un gage de leur pérennité, il est ainsi prévu d’appuyer les communes dans le cadre d’une maîtrise d’œuvre sociale visant à impulser et organiser la participation des acteurs et bénéficiaires afin que l’infrastructure ne souffre d’aucune difficulté de mise en service et de gestion.
Quels sont les projets qui vous ont donné le plus de satisfaction ?
La mission de développement local est une mission exaltante et vu sous cet angle, mes points de satisfaction sont nombreux. Toutefois, s’il faut citer ceux qui m’ont le plus marqués, je parlerais, tout d’abord, des infrastructures que nous avons eu à réaliser dans des zones vierges où les populations souffraient énormément du manque d’infrastructures de base et qui, par notre intervention, ont vu leur tissu socio économique local revitalisé et dynamisé. Entre autres exemples de communes concernées, je pourrais citer Marsassoum.
Je peux ensuite parler, comme autre point de satisfaction, de la création de mini centre urbain à travers certaines réalisations structurantes dans des communes comme Ngor ou encore de la contribution de l’Adm à l’amélioration de la mobilité urbaine à Dakar et dans l’ensemble du pays.
En parlant de mobilité urbaine, le choix des tracés de la voirie intercommunale qui est prévue dans le cadre du Precol, constitue également une grande source de fierté eu égard aux nombreux problèmes de mobilité que ces voiries permettront de régler dans le sens du désengorgement de la route nationale N°1 et de l’amélioration de la fluidité de la circulation dans la banlieue. Je pourrais citer, en fin, toutes les actions que l’Adm a eu à mener et qui contribuent à développer dans les communes un savoir-faire et une culture. Je veux parler de tous ces modules de formation dont elles ont bénéficié, de l’appui conseil que nous leur apportons et surtout de la culture de l’entretien du patrimoine communal et de l’emprunt pour le financement du développement local.
Ces deux derniers aspects à savoir la culture de l’entretien du Patrimoine et celle de l’emprunt, ont en effet, été formalisées et intégrées dans les contrats de ville et nous donnent aujourd’hui des motifs de satisfaction à travers, notamment, des efforts en matière d’exécution des dépenses d’entretien, au niveau de ces communes, supérieurs aux engagements contractuels et aussi des taux de recouvrement des emprunts de l’ordre de 95 % en ce qui concerne le précédent programme exécuté.
Vous mobilisez beaucoup de moyens. Comment l’agence trouve-t-elle les ressources ?
Les ressources proviennent des financements des partenaires de l’Etat du Sénégal (Ida et Afd), des fonds de contreparties de l’Etat, de l’autofinancement et des remboursements des communes
Vous arrive-t-il de rencontrer des difficultés dans la mobilisation des ressources ? Y a-t-il des financements en cours ? Et lesquels ?
Les ressources proviennent des financements des partenaires de l’Etat du Sénégal (Ida et Afd), des fonds de contreparties de l’Etat et des communes. Quelques difficultés sont relevées du fait des contraintes budgétaires de l’Etat et des communes mais globalement, un chronogramme de décaissement est mis en place pour faciliter les participations et contreparties locales.Selon notre chronogramme de mise en œuvre du Precol, les travaux d’investissement physiques ont démarré dans les communes de Linguère, Louga. A Saint-Louis, les entreprises sont connues et le démarrage est imminent. A Linguère, les travaux en cours sont le centre polyvalent et le complexe socio collectif ; à Louga, la voirie essentiellement ; à Saint-Louis, on va vers le démarrage imminent pour la voirie et les équipements. Pour l’intercommunalité Cadak et Car, les études techniques sont en phase. Nous comptons boucler l’ensemble des audits d’actualisation des 67 communes et s’atteler à la mise en œuvre effective des travaux prévus dans les programmes d’investissement prioritaires des communes et ceux des intercommunalités Cadak et Car. En outre, au titre des programmes d’appui municipal, les actions de renforcement des capacités au profit des personnels communaux se poursuivront à travers des actions de formation et d’encadrement.
Propos recueillis par El Hadji Abdoulaye THIAM et Mamadou GUEYE
Le Soleil
Quels sont les critères à remplir pour bénéficier des financements de l’Agence ?
Toutes les communes sont éligibles au Precol à condition de répondre aux critères d’éligibilité suivants : ne pas accumuler plus de troi mois d’arriérés de remboursement de crédits et de contreparties ; avoir mis en service les équipements réalisés dans le Pac ; avoir respecté leurs engagements au titre du Programme d’Entretien Prioritaire (Pep).
Les élus rencontrent-ils des difficultés dans la présentation des projets devant bénéficier de financements ?
Le choix des projets à financer découle d’un processus d’audit urbain, organisationnel et financier. L’Adm effectue ou recrute des consultants qui procèdent à un diagnostic urbain qui constitue le soubassement du choix des projets prioritaires à financer dans le cadre d’un Programme d’Investissement Prioritaire (Pip). La consultation populaire est incontournable dans le diagnostic et le choix des projets prioritaires. La sélection se fait de manière participative à travers le processus d’actualisation des besoins. Cet exercice se déroule en présence des représentants de l’administration déconcentrée, des représentants des Ocb et organisations professionnelles, des conseillers municipaux, des jeunes et délégués de quartiers, etc.
Il peut arriver, effectivement, que ce processus de priorisation des besoins fasse l’objet d’une forte négociation entre élus et populations pour aboutir à un consensus. Les procès-verbaux de ces rencontres sont intégrés dans les rapports des audits urbain, organisationnel et financier. Aussi, les élus bénéficient de l’expertise de l’Adm pour aider à mieux identifier les projets et surtout cerner les contraintes qui résulteraient de l’exploitation de certaines idées de projet, par exemple l’exploitation d’une installation d’abattoir de bétails et la question de l’hygiène qui l’accompagne ; la coordination des actions de mobilisation des personnels exploitant les ouvrages et leur disponibilité quant à leur mise en service effective.
Est-ce que l’Adm leur apporte un soutien technique ?
Oui, on procède d’abord à des audits urbain, organisationnel et financier qui constituent un diagnostic global de la situation de la commune en terme de besoins et de mesures à mettre en œuvre pour les satisfaire. Le soutien de l’Adm vise les domaines suivants : - la gestion administrative et financière des communes ;
- la programmation des investissements urbains prioritaires ; -la rationalisation et la simplification du financement des investissements urbains.
A combien s’élèvent les financements pour la promotion du développement local, dont l’exécution a été confiée à l’agence depuis votre arrivée à sa tête ?
J’ai pris en cours l’exécution du premier programme de l’Adm dénommé Programme d’Appui aux Communes (Pac) pour un montant de 76 milliards F.CFA. Il a été intégralement exécuté avec un décaissement de 100%. Ceci nous a valu la satisfaction des autorités et des partenaires au Développement. Ce résultat nous a valu la note « Highly Satisfactory » de la part du Département « Opérations » de la Banque mondiale, note rarement accordée à un projet financé par cette institution. In fine, l’Etat et les partenaires ont décidé de mettre en place un deuxième programme dénommé Programme de Renforcement et d’Equipement des Collectivités Locales (dont la mise en vigueur est effective depuis le 22 janvier 2007) : il est prévu une enveloppe de 86,3 milliards F.CFA, les décaissements sont en cours. Comme impact Le tableau d’évolution des ressources des communes est repris dans le rapport de clôture du Pac et il est révélateur des avancées constatées dans la mobilisation des ressources locales. Evolution des principaux agrégats 1998-2003 des communes (en millions de F.CFA)
Quelles sont les collectivités locales qui en ont le plus profit ?
Toutes les communes sont éligibles aux programmes. Toutes les communes du Sénégal ont bénéficié du Pac et aussi les communautés rurales à travers un guichet spécial qui avait été créé pour ces dernières. Dans le cadre du Precol, toutes les communes sont éligibles sous réserve du respect des quelques critères listés ci-dessus qui permettent d’organiser la priorité entre elles. Il faut rappeler que la différenciation des portefeuilles résulte du fait que « chacune doit être accompagnée en fonction de ses moyens »
Est-ce que l’Adm s’assure du suivi des projets financés plus particulièrement pour la pérennisation des infrastructures réalisées ?
Dans le cadre du contrat de ville signé entre l’Adm et les communes, il est prévu une composante Programme d’Entretien Prioritaire (Pep) à travers laquelle la commune signataire s’engage à prévoir chaque année dans son budget et à exécuter des dépenses d’entretien d’au moins 3 % des recettes ordinaires. Il est prévu que ce pourcentage évolue d’un point chaque année, ceci même au-delà de la durée du contrat de ville, pour promouvoir dans les communes la culture de l’entretien.
Une bonne appropriation des infrastructures réalisées constitue, également, un gage de leur pérennité, il est ainsi prévu d’appuyer les communes dans le cadre d’une maîtrise d’œuvre sociale visant à impulser et organiser la participation des acteurs et bénéficiaires afin que l’infrastructure ne souffre d’aucune difficulté de mise en service et de gestion.
Quels sont les projets qui vous ont donné le plus de satisfaction ?
La mission de développement local est une mission exaltante et vu sous cet angle, mes points de satisfaction sont nombreux. Toutefois, s’il faut citer ceux qui m’ont le plus marqués, je parlerais, tout d’abord, des infrastructures que nous avons eu à réaliser dans des zones vierges où les populations souffraient énormément du manque d’infrastructures de base et qui, par notre intervention, ont vu leur tissu socio économique local revitalisé et dynamisé. Entre autres exemples de communes concernées, je pourrais citer Marsassoum.
Je peux ensuite parler, comme autre point de satisfaction, de la création de mini centre urbain à travers certaines réalisations structurantes dans des communes comme Ngor ou encore de la contribution de l’Adm à l’amélioration de la mobilité urbaine à Dakar et dans l’ensemble du pays.
En parlant de mobilité urbaine, le choix des tracés de la voirie intercommunale qui est prévue dans le cadre du Precol, constitue également une grande source de fierté eu égard aux nombreux problèmes de mobilité que ces voiries permettront de régler dans le sens du désengorgement de la route nationale N°1 et de l’amélioration de la fluidité de la circulation dans la banlieue. Je pourrais citer, en fin, toutes les actions que l’Adm a eu à mener et qui contribuent à développer dans les communes un savoir-faire et une culture. Je veux parler de tous ces modules de formation dont elles ont bénéficié, de l’appui conseil que nous leur apportons et surtout de la culture de l’entretien du patrimoine communal et de l’emprunt pour le financement du développement local.
Ces deux derniers aspects à savoir la culture de l’entretien du Patrimoine et celle de l’emprunt, ont en effet, été formalisées et intégrées dans les contrats de ville et nous donnent aujourd’hui des motifs de satisfaction à travers, notamment, des efforts en matière d’exécution des dépenses d’entretien, au niveau de ces communes, supérieurs aux engagements contractuels et aussi des taux de recouvrement des emprunts de l’ordre de 95 % en ce qui concerne le précédent programme exécuté.
Vous mobilisez beaucoup de moyens. Comment l’agence trouve-t-elle les ressources ?
Les ressources proviennent des financements des partenaires de l’Etat du Sénégal (Ida et Afd), des fonds de contreparties de l’Etat, de l’autofinancement et des remboursements des communes
Vous arrive-t-il de rencontrer des difficultés dans la mobilisation des ressources ? Y a-t-il des financements en cours ? Et lesquels ?
Les ressources proviennent des financements des partenaires de l’Etat du Sénégal (Ida et Afd), des fonds de contreparties de l’Etat et des communes. Quelques difficultés sont relevées du fait des contraintes budgétaires de l’Etat et des communes mais globalement, un chronogramme de décaissement est mis en place pour faciliter les participations et contreparties locales.Selon notre chronogramme de mise en œuvre du Precol, les travaux d’investissement physiques ont démarré dans les communes de Linguère, Louga. A Saint-Louis, les entreprises sont connues et le démarrage est imminent. A Linguère, les travaux en cours sont le centre polyvalent et le complexe socio collectif ; à Louga, la voirie essentiellement ; à Saint-Louis, on va vers le démarrage imminent pour la voirie et les équipements. Pour l’intercommunalité Cadak et Car, les études techniques sont en phase. Nous comptons boucler l’ensemble des audits d’actualisation des 67 communes et s’atteler à la mise en œuvre effective des travaux prévus dans les programmes d’investissement prioritaires des communes et ceux des intercommunalités Cadak et Car. En outre, au titre des programmes d’appui municipal, les actions de renforcement des capacités au profit des personnels communaux se poursuivront à travers des actions de formation et d’encadrement.
Propos recueillis par El Hadji Abdoulaye THIAM et Mamadou GUEYE
Le Soleil