La mise en valeur des sols dégradés pour l’agriculture bio irriguée leur ayant permis de réaliser de bonnes récoltes d’oignons et de pomme de terre, les femmes de Mbissao s’apprêtent à entrer en campagne arachidière, grâce au projet Tipa. Elles sont malheureusement encore tributaires des goulots de l’énergie et de la commercialisation des produits.
Les femmes de Mbissao vont certainement faire date en matière d’accès au foncier et d’autonomisation. Malheureusement aussi, les collègues de Me Aïda Ndiaye, présidente des 125 femmes membres des huit groupements féminins, ont eu à faire face aux écueils de la disponibilité erratique de l’électricité et des circuits de commercialisation inadaptés aux produits biologiques. En effet, le projet soutenu par la première Dame, Mme Viviane Wade, et qui avait bénéficié d’un prêt de 30 millions, est aujourd’hui un exemple de réussite des femmes agricultrices. Elles ont bouclé trois campagnes successives, grâce à l’irrigation par la technique Tipa sur des sols dégradés, en utilisant des engrais bio (du bioferty) et des produits phytosanitaires à base de « niim » (acacia indica). Selon Aïda Ndiaye, alternant les spéculations, elles ont pu assurer une récolte d’oignons et une de pommes de terre, alors que l’arachide choisie en fin de cycle est actuellement au stade de la floraison. « Elles ont récolté 8 tonnes d’oignons et 1 tonne de pommes de terre », informe le technicien principal des projets Tipa Alioune Diouf qui trouve qu’il faut tenir compte de la qualité des sols au départ. En effet, c’est sur trois hectares de terres en pente qui avaient été abandonnées par les hommes que ces braves femmes ont pu avoir accès au foncier. « Il faut encore travailler ; c’est ce que recommande Mme Wade », fait-il savoir à la vice-présidente Ndèye Dème qui se plaint de la lourdeur des corvées dans le traitement phytosanitaire. En dépit d’une réussite déjà louable, cette dernière a porté la parole des femmes. Elle a adressé leurs doléances aux membres de la mission conduite par l’ambassadeur d’Israël Gidéon Béhar, partenaire du programme, accompagné de M. Jorg Michael Baur, le technicien principal du Programme pour la promotion de l’électrification rurale et des combustibles domestiques (Peracod) et d’un représentant de l’Ong Handisables.
Où trouver preneur pour les produits Bio ?
Elles ont d’abord été confrontées à la dure réalité du marché, puisque les produits bios ont dû être cédés au prix du marché des légumes sous traitement chimique. Alors que les coupures d’électricité trop fréquentes les obligent à utiliser la pompe à gasoil qui s’avère trop coûteuse, comme en ce jour où le courant a manqué pendant plus de huit heures. « Dans ces conditions, vous comprendrez que nous nous en sortons difficilement, pour pouvoir rembourser le prêt », lancent-elles avant de se plaindre du non-équipement de leur poste de santé, les obligeant à déplacer les malades vers Bayakh ou Pout. Autant de doléances auxquelles des débuts de solutions vont être apportées. Un second forage d’une plus grande capacité est à l’étude et Enzo a promis de leur faire acheminer un conteneur d’équipements déjà disponible en Europe dont il faudra simplement payer les frais. Quant à la doléance relative à l’installation d’une pompe à énergie solaire, elle n’a pas échappé au responsable du Peracod. Car, pour l’ambassadeur Gidéon Béhar, il s’agit de privilégier de telles synergies et de démontrer les meilleurs pratiques qui promeuvent des systèmes intégrés, avec les bassins piscicoles déjà empoisonnés de tilapia et les unités avicoles en préparation. Le solaire serait ainsi un complément idéal, notamment pour l’irrigation où les pompes n’auront pas besoin de batteries, les éléments les plus coûteux des systèmes actuellement installés par la Gtz, sur fonds néerlandais et en partenariat avec le Peracod et l’Aser. Car, dans la même lancée, ce jeudi 27 mai, la mission a également apporté la bonne parole à Dabdior, sur un ancien projet de Handisables, à Keur Yaba, le premier projet Tipa et le plus réussi, et au centre pour handicapés de Bambey dont l’inauguration par le chef de l’Etat est imminente.
Fara SAMBE
Le Soleil
Les femmes de Mbissao vont certainement faire date en matière d’accès au foncier et d’autonomisation. Malheureusement aussi, les collègues de Me Aïda Ndiaye, présidente des 125 femmes membres des huit groupements féminins, ont eu à faire face aux écueils de la disponibilité erratique de l’électricité et des circuits de commercialisation inadaptés aux produits biologiques. En effet, le projet soutenu par la première Dame, Mme Viviane Wade, et qui avait bénéficié d’un prêt de 30 millions, est aujourd’hui un exemple de réussite des femmes agricultrices. Elles ont bouclé trois campagnes successives, grâce à l’irrigation par la technique Tipa sur des sols dégradés, en utilisant des engrais bio (du bioferty) et des produits phytosanitaires à base de « niim » (acacia indica). Selon Aïda Ndiaye, alternant les spéculations, elles ont pu assurer une récolte d’oignons et une de pommes de terre, alors que l’arachide choisie en fin de cycle est actuellement au stade de la floraison. « Elles ont récolté 8 tonnes d’oignons et 1 tonne de pommes de terre », informe le technicien principal des projets Tipa Alioune Diouf qui trouve qu’il faut tenir compte de la qualité des sols au départ. En effet, c’est sur trois hectares de terres en pente qui avaient été abandonnées par les hommes que ces braves femmes ont pu avoir accès au foncier. « Il faut encore travailler ; c’est ce que recommande Mme Wade », fait-il savoir à la vice-présidente Ndèye Dème qui se plaint de la lourdeur des corvées dans le traitement phytosanitaire. En dépit d’une réussite déjà louable, cette dernière a porté la parole des femmes. Elle a adressé leurs doléances aux membres de la mission conduite par l’ambassadeur d’Israël Gidéon Béhar, partenaire du programme, accompagné de M. Jorg Michael Baur, le technicien principal du Programme pour la promotion de l’électrification rurale et des combustibles domestiques (Peracod) et d’un représentant de l’Ong Handisables.
Où trouver preneur pour les produits Bio ?
Elles ont d’abord été confrontées à la dure réalité du marché, puisque les produits bios ont dû être cédés au prix du marché des légumes sous traitement chimique. Alors que les coupures d’électricité trop fréquentes les obligent à utiliser la pompe à gasoil qui s’avère trop coûteuse, comme en ce jour où le courant a manqué pendant plus de huit heures. « Dans ces conditions, vous comprendrez que nous nous en sortons difficilement, pour pouvoir rembourser le prêt », lancent-elles avant de se plaindre du non-équipement de leur poste de santé, les obligeant à déplacer les malades vers Bayakh ou Pout. Autant de doléances auxquelles des débuts de solutions vont être apportées. Un second forage d’une plus grande capacité est à l’étude et Enzo a promis de leur faire acheminer un conteneur d’équipements déjà disponible en Europe dont il faudra simplement payer les frais. Quant à la doléance relative à l’installation d’une pompe à énergie solaire, elle n’a pas échappé au responsable du Peracod. Car, pour l’ambassadeur Gidéon Béhar, il s’agit de privilégier de telles synergies et de démontrer les meilleurs pratiques qui promeuvent des systèmes intégrés, avec les bassins piscicoles déjà empoisonnés de tilapia et les unités avicoles en préparation. Le solaire serait ainsi un complément idéal, notamment pour l’irrigation où les pompes n’auront pas besoin de batteries, les éléments les plus coûteux des systèmes actuellement installés par la Gtz, sur fonds néerlandais et en partenariat avec le Peracod et l’Aser. Car, dans la même lancée, ce jeudi 27 mai, la mission a également apporté la bonne parole à Dabdior, sur un ancien projet de Handisables, à Keur Yaba, le premier projet Tipa et le plus réussi, et au centre pour handicapés de Bambey dont l’inauguration par le chef de l’Etat est imminente.
Fara SAMBE
Le Soleil