Le Sénégal regorge de cours d’eau devant beaucoup servir à son agriculture. Cependant, le système d’irrigation dans les exploitations agricoles est confronté à beaucoup de contraintes. |
Malgré la précarité des conditions climatiques (pluviométrie faible et variable, forte évaporation), le Sénégal dispose de ressources en eau relativement importantes. Les techniciens de l’Institut sénégalais de recherche agricoles (Isra) l’ont démontré lors de l’atelier de programmation du projet sous-régional système de cultures et de productions de semences intégrés, conduits selon des itinéraires techniques en irrigués en Afrique sub-saharienne qui se tient depuis le jeudi 20 octobre 2011 à Dakar. Selon eux, les eaux de surface et les eaux souterraines, offrent, en dépit de leur mauvaise répartition dans l’espace, la possibilité de compenser localement les pluies insuffisantes. Ils ont par la même occasion reconnu que des efforts restent à faire pour accroître le développement de l’irrigation à travers l’augmentation des superficies et l’amélioration de son efficacité et de son efficience. Au-delà de cette remarque, il a été démontré que le développement de l’irrigation au Sénégal est confronté à des contraintes qui sont d’ordre législatif et institutionnel. Des blocages qui, selon eux, sont liés au Code de l’eau à côté de contraintes institutionnelles. Un état de fait caractérisé par un manque de cohérence et de moyens au niveau de l'administration centrale. Sur ce point, il a été évoqué la multiplicité des acteurs et faiblesse des capacités notamment la faiblesse du dispositif d'appui-conseil et les contraintes agronomiques et hydrauliques. Par ailleurs, il y a les contraintes hydrauliques caractérisées par le problème de la disponibilité de la ressource en eau, de la problématique de la qualité des eaux, la mauvaise répartition de l’espace entre l’agriculture, l’élevage, la pêche et la biodiversité, la mauvaise conception et réalisation sommaire des périmètres, le coût élevé du pompage grevant les coûts de gestion et de production et le mauvais entretien des infrastructures et équipements. Sur ce même registre, les techniciens de l’Isra ont soulevé des contraintes agronomiques dues à la mauvaise conduite des opérations culturales liées à des problèmes de respect des ITK, d’organisation et de planification de la campagne de production. Selon eux, ces problèmes mettent en relief l’importance de l’organisation collective des producteurs exploitant un même aménagement ou de façon individuelle, les relations avec les acteurs en amont (crédit agricole, prestataires de services d’équipements) et en aval. A cela s’ajoutent les difficultés d’approvisionnement en intrants et en équipements avec la pression des ravageurs, en particulier les mauvaises herbes et les oiseaux granivores ainsi que la faible qualité des semences. Le développement de l’irrigation au Sénégal est également confronté à des contraintes économiques notamment l’inadaptation du système de crédit avec des difficultés de commercialisation des produits, la faiblesse du cadre d’incitation à l’investissement privé. Entre autres contraintes, il a été noté la qualité physicochimiques des eaux et l’impact des activités agricoles sur la qualité de la ressource, la capacité technique des irrigants (maîtrise des techniques d’irrigation). |
Bacary DABO
Sud Quotidien