Touba, 26 sept (APS) - Le Directeur général de l’Agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR), Alioune Cissé, a plaidé, lundi à Touba, pour la mise en place des stocks semences communautaires estimant que l’Etat ne peut continuer à acheter des semences à l’étranger.
‘’L’Etat peut dégager 2 à 3 milliards, je vous promets que dans deux ou trois ans, on ne parlera plus de problème de semences au Sénégal et toutes les semences seront de qualité’’, a-t-il dit à la presse.
M. Cissé s’exprimait au terme de la tournée effectuée dans les communautés rurales de Touba Mosquée et Dalla Ngabou, dans le département de Mbacké.
Selon lui, le problème des semences peut être réglé au niveau du pays même. ‘’Chaque année, a-t-il déploré, il n’est pas normal qu’on prenne 8 à 12 milliards pour les donner à des producteurs étrangers.’’
Pour résoudre le problème, M. Cissé a proposé de cartographier tous les gros producteurs qui ont les compétences et ensuite de les former par rapport à la législation semencière, aux bonnes pratiques culturales.
Ceci devrait permettre, selon lui, d’avoir de vrais producteurs, des spécialistes dans chaque communauté rurale, dont le métier sera la production de semences.
Le Directeur général de l’ANCAR s’est réjoui des résultats probants obtenus dans les périmètres où le mil-souna a été introduit dans le département de Mbacké.
‘’La variété qui a été introduite c’est le sounna 3. Là où le paysan faisait 600 kilos à l’hectare, on peut avec cette variété aller jusqu’à 1 tonne à l’hectare. C’est presque une révolution’’, s’est félicité M. Cissé.
Il a souligné l’innovation dans la gestion durable des terres, un projet de l’Etat du Sénégal d’une durée de trois ans. ‘’Il y a une approche-développement durable parce qu’on n’est pas allé chercher des engrais compliqués.’’
‘’C’est d’abord du phosphatage à partir de l’engrais de Matam puis simplement avec du compost obtenu à partir des petits ruminant’’, a-t-il signalé notant que ‘’la matière première est là à portée de main’’.
Le Directeur général de l’ANCAR a aussi insisté sur l’urgence et la nécessité de combattre le Striga ou ‘’Nduxum’, un parasite du mil, capable de détruire plus de 50% des cultures.
A ce propos, M. Cissé a souligné que d’autres techniques ont été introduites pour venir à bout du Striga qui s’attaque aux racines du mil et l’empêche de donner un bon rendement.
Le SNGEF-GDT (Gestion durable des terres) est financé par la Banque mondiale via le Fonds mondial pour l’environnement. Ce projet est intégré au Programme des services agricoles et appui aux organisations de producteurs (PSOAP 2) avec ses quatre composantes.
Ces programmes ont été développés avec l’USAID et la Banque mondiale. Il s’agit d’une rupture par rapport à des pratiques antérieures, avec l’introduction de l’approche dite chaîne de valeurs.
‘’Pendant longtemps, les gens se sont contentés au Sénégal de produire sans se soucier de comment commercialiser les produits’’, a ajouté l’ancien directeur de l’Agence de régulation des marchés (ARM).
ID/SAB