Taïba Niassène, 13 jan (APS) – Des centaines de femmes décortiqueuses d’arachide au service d’un opérateur économique local ont appelé les pouvoirs publics, samedi à Taïba Niassène (Centre), à protéger la filière arachide et les petits métiers qu'elle génère.
A Taïba Niassène, village natal d'El Hadji Ibrahima Niasse, fondateur de la cité musulmane de Médina Baye, dans la commune de Kaolack, des centaines de femmes décortiquent des arachides, dans un grand hangar. Elles gagnent entre 1.500 et 2.000 francs CFA par jour.
''Nous sommes fières de travailler pour un opérateur ressortissant de la localité. Il nous achète notre production d’arachide à 230 francs le kilogramme, nous emploie dans le décorticage en payant entre 1.500 et 2.000 francs CFA'', se réjouit Seynabou Bitèye, porte-parole des travailleuses manuelles.
''Il nous est arrivé, l’année dernière, de transformer en huile des graines d'arachide invendues, pour revendre l'huile et entretenir nos familles avec les revenus'', affirme Mme Bitèye, qui ne tarit pas d'éloges envers l'employeur.
De nombreux sacs d'arachide sont empilés sur place. Beaucoup de travail pour les femmes ! ''Aujourd’hui, nous vendons séparément les graines et les coques, ce qui génère des revenus supplémentaires'', explique Seynabou Bitèye. Selon elle, le décorticage a permis aux femmes de gagner ''sept millions de francs CFA''.
''L’Etat ne doit pas protéger les intérêts d’une huilerie qui n’a jamais voulu acheter même pas la moitié de la production d’arachide des paysans du Saloum (régions de Kaolack et Kaffrine), qui sont confrontés chaque année à d’énormes difficultés économiques'', déclare Tamsir Ndiaye, responsable d'une organisation paysanne.
''Comment voulez-vous qu’un Etat sérieux fasse une fixation sur les intérêts de trois villages environnants d’une huilerie, dans un pays qui compte 14.500 villages ?'' a commenté M. Ndiaye, souhaitant que l'Etat protège la filière arachide et ses acteurs.
Pendant ''la campagne de commercialisation de l'arachide, les jeunes gagnent de l’argent en ramassant des sacs, les femmes en décortiquant. Des camionneurs et des ouvriers aussi tirent leur épingle du jeu'', fait-il valoir pour souligner à quel point l'arachide est utile dans cette partie du pays.
''Qu’est-ce qu’on peut attendre d’autre si on a un opérateur ressortissant de la localité, qui achète la production à 230 francs CFA le kilogramme, contre 200 francs CFA que pratique une huilerie de la place ? Notre opérateur économique offre du travail aux femmes et aux jeunes de la communauté rurale'', commente le syndicaliste paysan. Selon lui, quelque 200 femmes sont au service de l'opérateur économique local.
M. Ndiaye ajoute : ''Nous sommes des citoyens qui, aujourd’hui, apprenons à prendre nos responsabilités, à dire notre mot notamment sur les prix de cession de l’arachide produite depuis 1842 au Sénégal par des paysans sans voix.''
La libéralisation de la filière arachide est une aubaine pour bon nombre de producteurs, selon El Hadji Thiam, qui loue les emplois offerts par l'opérateur économique local, mais aussi la petite industrie qui se tisse à Médina Baye autour de l'arachide.
''L’opérateur économique, qui travaille avec des partenaires étrangers, emploie six agents payés 80 mille francs par mois et deux encadreurs gagnant 150 mille francs CFA par mois, en plus de faire travailler 300 voire 400 femmes par jour'', souligne M. Thiam.
''Fermer le commerce de l'arachide aux opérateurs étrangers et empêcher certains producteurs de faire sortir du territoire les graines d'arachide, c'est ouvrir la porte aux spéculateurs'', estime un chef musulman de Taïba Niassène, se désolidarisant avec plusieurs habitants du village. Il fait ainsi allusion à la décision des autorités sénégalaises de fermer le marché de l'arachide aux opérateurs étrangers.
Ce religieux ne manque d'éloges pour l'opérateur économique local qui porte plusieurs projets pour le village : une boulangerie, une unité de production d’eau douce et l'acquisition d'une ambulance, qui sera au service des habitants de Taïba Niassène.
PON/ESF
A Taïba Niassène, village natal d'El Hadji Ibrahima Niasse, fondateur de la cité musulmane de Médina Baye, dans la commune de Kaolack, des centaines de femmes décortiquent des arachides, dans un grand hangar. Elles gagnent entre 1.500 et 2.000 francs CFA par jour.
''Nous sommes fières de travailler pour un opérateur ressortissant de la localité. Il nous achète notre production d’arachide à 230 francs le kilogramme, nous emploie dans le décorticage en payant entre 1.500 et 2.000 francs CFA'', se réjouit Seynabou Bitèye, porte-parole des travailleuses manuelles.
''Il nous est arrivé, l’année dernière, de transformer en huile des graines d'arachide invendues, pour revendre l'huile et entretenir nos familles avec les revenus'', affirme Mme Bitèye, qui ne tarit pas d'éloges envers l'employeur.
De nombreux sacs d'arachide sont empilés sur place. Beaucoup de travail pour les femmes ! ''Aujourd’hui, nous vendons séparément les graines et les coques, ce qui génère des revenus supplémentaires'', explique Seynabou Bitèye. Selon elle, le décorticage a permis aux femmes de gagner ''sept millions de francs CFA''.
''L’Etat ne doit pas protéger les intérêts d’une huilerie qui n’a jamais voulu acheter même pas la moitié de la production d’arachide des paysans du Saloum (régions de Kaolack et Kaffrine), qui sont confrontés chaque année à d’énormes difficultés économiques'', déclare Tamsir Ndiaye, responsable d'une organisation paysanne.
''Comment voulez-vous qu’un Etat sérieux fasse une fixation sur les intérêts de trois villages environnants d’une huilerie, dans un pays qui compte 14.500 villages ?'' a commenté M. Ndiaye, souhaitant que l'Etat protège la filière arachide et ses acteurs.
Pendant ''la campagne de commercialisation de l'arachide, les jeunes gagnent de l’argent en ramassant des sacs, les femmes en décortiquant. Des camionneurs et des ouvriers aussi tirent leur épingle du jeu'', fait-il valoir pour souligner à quel point l'arachide est utile dans cette partie du pays.
''Qu’est-ce qu’on peut attendre d’autre si on a un opérateur ressortissant de la localité, qui achète la production à 230 francs CFA le kilogramme, contre 200 francs CFA que pratique une huilerie de la place ? Notre opérateur économique offre du travail aux femmes et aux jeunes de la communauté rurale'', commente le syndicaliste paysan. Selon lui, quelque 200 femmes sont au service de l'opérateur économique local.
M. Ndiaye ajoute : ''Nous sommes des citoyens qui, aujourd’hui, apprenons à prendre nos responsabilités, à dire notre mot notamment sur les prix de cession de l’arachide produite depuis 1842 au Sénégal par des paysans sans voix.''
La libéralisation de la filière arachide est une aubaine pour bon nombre de producteurs, selon El Hadji Thiam, qui loue les emplois offerts par l'opérateur économique local, mais aussi la petite industrie qui se tisse à Médina Baye autour de l'arachide.
''L’opérateur économique, qui travaille avec des partenaires étrangers, emploie six agents payés 80 mille francs par mois et deux encadreurs gagnant 150 mille francs CFA par mois, en plus de faire travailler 300 voire 400 femmes par jour'', souligne M. Thiam.
''Fermer le commerce de l'arachide aux opérateurs étrangers et empêcher certains producteurs de faire sortir du territoire les graines d'arachide, c'est ouvrir la porte aux spéculateurs'', estime un chef musulman de Taïba Niassène, se désolidarisant avec plusieurs habitants du village. Il fait ainsi allusion à la décision des autorités sénégalaises de fermer le marché de l'arachide aux opérateurs étrangers.
Ce religieux ne manque d'éloges pour l'opérateur économique local qui porte plusieurs projets pour le village : une boulangerie, une unité de production d’eau douce et l'acquisition d'une ambulance, qui sera au service des habitants de Taïba Niassène.
PON/ESF