BAGUAGE DES OISEAUX D’EAU La méthode d’identification et de suivi de la migration

Les oiseaux d’eau sont de grands migrateurs. Chaque année, ils se déplacent par milliers, à la faveur des saisons. Pour mieux les suivre et les identifier dans leurs déplacements, les ornithologues ont institué le système du baguage.



La méthode du baguage (mettre des bagues dans les pattes des oiseaux pour mieux les identifier) est une technique spéciale qu’utilisent les ornithologues pour suivre le mouvement des oiseaux d’eau qui sont de grands migrateurs. Elle permet aussi à ces techniciens de les identifier et de répertorier leurs différents déplacements dans les zones humides du monde entier durant les périodes favorables. « Pour identifier un oiseau d’eau, le bagueur doit se munir d’un guide, d’une paire de jumelle, d’un télescope, d’un crayon et d’un stylo, mais aussi d’un carnet de notes », a noté Commandant Ibrahima Diop, Directeur de la station biologique du Djoudj, lors du voyage de presse organisé du 27 au 30 octobre dernier par Wetlands International.

Pour réussir le baguage, il est nécessaire d’utiliser un filet japonais qui sert à capturer les oiseaux. Ce filet très fragile, d’une longueur de 15 mètres, vendu à 150 000 FCFA la pièce, selon les explications du Commandant Ibrahima Diop, est tendu horizontalement entre deux piquets à une certaine hauteur. Les oiseaux qui ne peuvent pas l’apercevoir grâce à sa finesse s’y font piéger. C’est pourquoi, le Directeur de la station biologique du Djoudj, a souligné que « le bagueur ne doit jamais être loin de son filet, pour ne pas que l’oiseau pris entre les mailles ne meurt inutilement ».

Après la prise, le bagueur procède au démaillage de l’oiseau. Pour ce faire, il devra « voir sur quel axe l’oiseau est tombé », en libérant d’abord les pattes (onglons) et les ailes. Le commandant Ibrahima Diop a toutefois prévenu que le bagueur ne doit pas être encombré par des montres ou des bagues. Après cet exercice délicat, le bagueur doit scruter la biométrie de l’oiseau en mesurant ses ailes et ses pattes, et en le pesant pour connaître son taux de graisse. Selon le commandant Diop, « si l’oiseau est plein, il faut savoir qu’il s’est suffisamment acclimaté et est sur le point de partir ». Le Commandant Ibrahima Diop n’a pas manqué de préciser que l’heure la plus favorable pour effectuer la pause d’un filet se situe dans la matinée entre 5 h et 11 h.

Il faut rappeler que Djoudj reçoit chaque année 365 espèces d’oiseaux migrateurs qui s’y acclimatent et poursuivent leur chemin vers d’autres horizons. Djoudj est ainsi un point de passage obligé pour eux. C’est pourquoi sa conservation, ainsi que celle de toutes les zones humides, est un défi de tous les temps. Colonel Abdoulaye Ndiaye, chargé du renforcement des capacités à Wetlands International, pour l’Afrique de l’Ouest, a expliqué que la disparition d’une zone humide est une escale de moins dans le parcours de migration des oiseaux. Elle rend la migration plus difficile.

Sud Quotidien

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