BAMBEY - Développement local : Le préfet s’en prend au Pndl
Le Programme national de développement local (Pndl) aiguise les appétits. Certaines autorités administratives de la région de Diourbel s’attaquent à ce programme qui, à leurs yeux, manquerait de visibilité et pécherait dans l’information.
Pndl par-ci, Pndl par-là. Alors qu’il n’a pas encore réellement démarré, le Programme national de développement local suscite débats et passions aussi bien au niveau des élus locaux que des acteurs étatiques. A Bambey où l’Agence régionale de développement (Ard), structure déconcentrée du Pndl, tenait la semaine dernière un atelier de deux jours sur ses missions et les objectifs du Pndl, le préfet Ibrahima Sakho est sorti de ses gonds. Le représentant de l’exécutif n’a pas mis de gants pour clouer au pilori ce programme censé changer le visage des collectivités locales. A son avis, le projet en tant que tel est important, mais manque de visibilité.
Et pour cause, à son niveau, pour ce qui est de l’administration territoriale, il y a des efforts à faire. Et le préfet de dire : «L’Etat central, à travers ses directions, l’Etat déconcentré à travers ses représentants, les collectivités locales, les organisations communautaires de base, les organisations non gouvernementales, les partenaires financiers, les partenaires techniques, tout le monde est acteur dans ce processus. Mais, malheureusement, nous avons senti, que l’information qu’on devrait également véhiculer auprès des autorités administratives, n’a pas été distillée à suffisance. Le représentant de l’Etat est un élément essentiel dans le dispositif. D’abord, il lui revient de rendre exécutoire, les plans élaborés par les collectivités locales dans le cadre du Pndl. Le représentant de l’Etat a un devoir d’assistance à l’égard des collectivités. A ces deux titres, les représentants de l’Etat à la base devraient être impliqués dans la mise en œuvre de ce programme, tant en ce qui concerne l’information que le partage d’un certain nombre de documents. De la même manière, les responsables des collectivités locales sont là, les acteurs, les représentants de l’Etat devraient s’intéresser à la chose.»
Interpellé sur les propos tenus par le préfet de Bambey, le directeur de l’Ard de Diourbel, Mamadou Sène, qui refuse de polémiquer avec l’autorité administrative, croit savoir que «les ateliers départementaux que l’Agence régionale de développement organise depuis quelques jours se situent en droite ligne dans cette mission d’information. Notre objectif est de faire en sorte que tous les acteurs impliqués dans le processus soient au même niveau d’information».
Peut-être que la journée d’information et de communication que le secrétariat exécutif du Pndl organise demain mercredi à Diourbel sera une occasion rêvée pour apporter des réponses concrètes au préfet et à ses collègues sur leurs interrogations. D’ailleurs, le préfet ne devrait que s’en prendre à la direction générale de l’administration générale et territoriale de son ministère, partenaire du secrétariat exécutif du Pndl dans ce processus de changement des visages des collectivités locales en leur permettant de disposer d’infrastructures sociales de base dignes de ce nom. C’est cette structure déconcentrée qui devrait les informer et les tenir au courant de la marche du Pndl comme les autres ministères et organisations non gouvernementales l’ont fait.
Le Quotidien
