Ils ne pourront plus prétexter de l’absence de balises pour dérouler leurs filets dans l’Aire marine protégée de Joal.Onze balises y ont été posées et la cérémonie a été présidée par le ministre de l’Economie maritime.
(Envoyé spécial) - Les pêcheurs qui fréquentent les eaux de Joal, n’auront désormais plus d’excuses. A chaque fois qu’ils étaient interpellés par le comité de surveillance de l’Aire marine protégée (Amp), ils prenaient comme prétexte l’absence de balises qui ne leur permettait pas de reconnaître la zone interdite. Cette fois, c’est fait. L’Amp de Joal-Fadiouth vient d’être délimitée. Selon le président du Comité de gestion de l’Amp, c’est fini les eaux troubles entre les pêcheurs et le Comité de surveillance de l’Amp.
S’exprimant lors de la cérémonie officielle de pose de balises de l’Amp de Joal-Fadiouth tenue au quai de pêche, Abdou Karim Sall se veut clair. ‘Tout pêcheur pris en train de dérouler ses filets sur ces eaux désormais délimitées a agi de son propre gré et à contrario des textes qui régissent les aires marines protégées du Sénégal’, a-t-il averti devant le ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime, Souleymane Ndéné Ndiaye qui présidait la cérémonie.
Selon le comité de gestion de l’Amp de Joal, plus de 400 personnes ont été interpellées lors des sorties en mer du comité de surveillance. Ces dernières, souvent récidivistes, étaient obligées de payer une amende. Ainsi, depuis la mise en place du comité de surveillance, plus d’un million de francs d’amende est entré dans les caisses du trésor et 70 % de cet argent revenait à la mairie de Joal, les 10 % à l’agent conservateur et les 20 % aux membres du comité de surveillance. D’ailleurs, ces derniers ne bénéficient ni d’assurance, ni de prise en charge. Compte tenu des dangers en mer, Karim Sall s’est appesanti, dans son speech, sur le sort des membres du comité de surveillance.
Avec les balises posées qui sont au nombre de onze, les acteurs institutionnels et communautaires viennent ainsi de matérialiser physiquement les limites de l’Amp de Joal. Cette matérialisation est l’œuvre du Bureau du programme marin pour l’Afrique de l’Ouest. Le Wwf Wamer, en collaboration avec ses partenaires, s’est engagé aux côtés du gouvernement, dès le début du processus, à doter les Amp d’organes de gestion et à les rendre fonctionnelles. Selon le Wwf, le balisage constitue une activité très importante, car contribuant à une meilleure gestion des Amp. Avec la réalisation d’une étude de référence, la mise en place d’un comité de gestion, d’un plan de gestion et d’aménagement et d’une équipe de surveillance, l’Amp de Joal devient ainsi fonctionnelle.
L’Amp de Joal couvre une superficie de 174 km 2, soit 17 400 ha. Elle a été créée par décret 2004-1408 du 04-11-2004 et se situe administrativement dans la région de Thiès, département de Mbour et est localisée géographiquement dans la commune de Joal-Fadiouth. Elle comprend les dépendances maritimes de la commune, le bras de mer et un important peuplement de mangrove.
Depuis 2004, date de la création des Amp, exceptée celle de Bandoung dont l’existence est antérieure au décret de création, les autres Amp (Saint-Louis, Kayar, Joal-Fadiouth et Abéne) ont d’énormes difficultés de fonctionnement malgré l’affectation de personnel des parcs nationaux et la création d’organes de gestion représentatifs des communautés. Coordonnateur du Wwf, Pape Samba Diouf reste persuadé qu’avec l’appui de tous les partenaires, l’objectif de rendre fonctionnelle l’Amp de Joal-Fadiouth sera atteint. Ainsi, il réaffirme la volonté du Wwf à participer à l’amélioration des conditions de vie et au combat contre la pauvreté des communautés côtières.
Les eaux de Joal-Fadiouth sont réputées poissonneuses. Douze mois sur douze, son quai de débarquement fonctionne. Il accueille les pêcheurs venant d’horizons divers : Mbour, Saint-Louis, Kayar, Yoff, et même de la Guinée. La communauté de pêcheurs présente à Joal-Fadiouth salue cette initiative de balisage de l’Amp. Vice-président de l’Interprofessionnel de pêche de Joal, un regroupement de tous les pêcheurs qui débarquent à Jaol, Déthié Seck magnifie ce souci de préserver la ressource halieutique et de conserver la nature. Ce sentiment est partagé par Bocar Ciss. Ce jeune pêcheur originaire de Mbour que nous avons rencontré sur les rivages en train d’embarquer, note l’intérêt de l’Amp pour les pêcheurs. ‘Cette zone délimitée ne peut qu’être bénéfique pour nous autres pêcheurs. Elle permet également à la ressource de se reproduire’, a-t-il souligné.
Seulement, le balisage de l’Amp entraînera certainement quelques restrictions des activités des senneurs de plage et des pêcheurs de crevettes au kili. En effet, la pêche sur seine est une méthode souvent employée par une certaine frange de pêcheurs de la localité de Joal. Elle se fait à l’aide d’un filet d’une longueur de 500 à 600 mètres emportant tout sur son passage. Pour une tonne pêchée, seuls 200 kg sont utilisés, le reste étant jeté à la mer. Un gâchis que représente cette pêche à la seine. Sensibilisés, les adeptes de cette pratique commencent à abandonner cette forme de pêche qui fragilise l’Amp et contribue à la raréfaction des ressources halieutiques.
Pour autant, le Wwf s’engage à prendre en charge une partie des fonds nécessaires pour le démarrage des activités des associations que constituent les senneurs de plage et les pêcheurs de kili. A ce titre, Pape Samba Diouf promet, dès la semaine prochaine, la venue d’une mission du Wwf pour discuter des modalités pratiques et trouver des activités alternatives génératrices de revenus.
TOITURE DU QUAI DE PECHE DE JAOL : Un ‘second Joola’ en l’air
Les pêcheurs qui débarquent au quai de Joal-Fadiouth, tirent sur la sonnette. La toiture du quai de pêche jugée fragile peut s’envoler à tout moment. Et prions que ce désastre ne se produise pas en plein jour où le quai de pêche est rempli de monde. ‘Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes qui s’activent au niveau du quai, surtout entre 14 et 18 h. Le jour où le vent emportera ces tôles du hangar du quai, ce sera ‘un deuxième Joola’, alerte Déthié Seck, vice-président de l’Interprofessionnel de la pêche, une organisation qui regroupe l’ensemble des pêcheurs qui débarquent à Joal.
Les autorités sont-elles averties sur ce danger qui plane sur la tête des usagers du quai de pêche de Joal-Fadiouth ? Bien sûr, selon Déthié Seck, martelant que ‘nous ne cessons d’attirer leur attention sur ce danger’. En plus de ce danger permanent, les pêcheurs de Joal ont tenu à fustiger la qualité des gilets de sauvetage mis à leur disposition.’On nous oblige le port obligatoire du gilet de sauvetage alors que les gilets ne sont pas de qualité. Ils se gâtent après quelques mois d’usage’, dénoncent-ils.
Wal Fadjri
(Envoyé spécial) - Les pêcheurs qui fréquentent les eaux de Joal, n’auront désormais plus d’excuses. A chaque fois qu’ils étaient interpellés par le comité de surveillance de l’Aire marine protégée (Amp), ils prenaient comme prétexte l’absence de balises qui ne leur permettait pas de reconnaître la zone interdite. Cette fois, c’est fait. L’Amp de Joal-Fadiouth vient d’être délimitée. Selon le président du Comité de gestion de l’Amp, c’est fini les eaux troubles entre les pêcheurs et le Comité de surveillance de l’Amp.
S’exprimant lors de la cérémonie officielle de pose de balises de l’Amp de Joal-Fadiouth tenue au quai de pêche, Abdou Karim Sall se veut clair. ‘Tout pêcheur pris en train de dérouler ses filets sur ces eaux désormais délimitées a agi de son propre gré et à contrario des textes qui régissent les aires marines protégées du Sénégal’, a-t-il averti devant le ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime, Souleymane Ndéné Ndiaye qui présidait la cérémonie.
Selon le comité de gestion de l’Amp de Joal, plus de 400 personnes ont été interpellées lors des sorties en mer du comité de surveillance. Ces dernières, souvent récidivistes, étaient obligées de payer une amende. Ainsi, depuis la mise en place du comité de surveillance, plus d’un million de francs d’amende est entré dans les caisses du trésor et 70 % de cet argent revenait à la mairie de Joal, les 10 % à l’agent conservateur et les 20 % aux membres du comité de surveillance. D’ailleurs, ces derniers ne bénéficient ni d’assurance, ni de prise en charge. Compte tenu des dangers en mer, Karim Sall s’est appesanti, dans son speech, sur le sort des membres du comité de surveillance.
Avec les balises posées qui sont au nombre de onze, les acteurs institutionnels et communautaires viennent ainsi de matérialiser physiquement les limites de l’Amp de Joal. Cette matérialisation est l’œuvre du Bureau du programme marin pour l’Afrique de l’Ouest. Le Wwf Wamer, en collaboration avec ses partenaires, s’est engagé aux côtés du gouvernement, dès le début du processus, à doter les Amp d’organes de gestion et à les rendre fonctionnelles. Selon le Wwf, le balisage constitue une activité très importante, car contribuant à une meilleure gestion des Amp. Avec la réalisation d’une étude de référence, la mise en place d’un comité de gestion, d’un plan de gestion et d’aménagement et d’une équipe de surveillance, l’Amp de Joal devient ainsi fonctionnelle.
L’Amp de Joal couvre une superficie de 174 km 2, soit 17 400 ha. Elle a été créée par décret 2004-1408 du 04-11-2004 et se situe administrativement dans la région de Thiès, département de Mbour et est localisée géographiquement dans la commune de Joal-Fadiouth. Elle comprend les dépendances maritimes de la commune, le bras de mer et un important peuplement de mangrove.
Depuis 2004, date de la création des Amp, exceptée celle de Bandoung dont l’existence est antérieure au décret de création, les autres Amp (Saint-Louis, Kayar, Joal-Fadiouth et Abéne) ont d’énormes difficultés de fonctionnement malgré l’affectation de personnel des parcs nationaux et la création d’organes de gestion représentatifs des communautés. Coordonnateur du Wwf, Pape Samba Diouf reste persuadé qu’avec l’appui de tous les partenaires, l’objectif de rendre fonctionnelle l’Amp de Joal-Fadiouth sera atteint. Ainsi, il réaffirme la volonté du Wwf à participer à l’amélioration des conditions de vie et au combat contre la pauvreté des communautés côtières.
Les eaux de Joal-Fadiouth sont réputées poissonneuses. Douze mois sur douze, son quai de débarquement fonctionne. Il accueille les pêcheurs venant d’horizons divers : Mbour, Saint-Louis, Kayar, Yoff, et même de la Guinée. La communauté de pêcheurs présente à Joal-Fadiouth salue cette initiative de balisage de l’Amp. Vice-président de l’Interprofessionnel de pêche de Joal, un regroupement de tous les pêcheurs qui débarquent à Jaol, Déthié Seck magnifie ce souci de préserver la ressource halieutique et de conserver la nature. Ce sentiment est partagé par Bocar Ciss. Ce jeune pêcheur originaire de Mbour que nous avons rencontré sur les rivages en train d’embarquer, note l’intérêt de l’Amp pour les pêcheurs. ‘Cette zone délimitée ne peut qu’être bénéfique pour nous autres pêcheurs. Elle permet également à la ressource de se reproduire’, a-t-il souligné.
Seulement, le balisage de l’Amp entraînera certainement quelques restrictions des activités des senneurs de plage et des pêcheurs de crevettes au kili. En effet, la pêche sur seine est une méthode souvent employée par une certaine frange de pêcheurs de la localité de Joal. Elle se fait à l’aide d’un filet d’une longueur de 500 à 600 mètres emportant tout sur son passage. Pour une tonne pêchée, seuls 200 kg sont utilisés, le reste étant jeté à la mer. Un gâchis que représente cette pêche à la seine. Sensibilisés, les adeptes de cette pratique commencent à abandonner cette forme de pêche qui fragilise l’Amp et contribue à la raréfaction des ressources halieutiques.
Pour autant, le Wwf s’engage à prendre en charge une partie des fonds nécessaires pour le démarrage des activités des associations que constituent les senneurs de plage et les pêcheurs de kili. A ce titre, Pape Samba Diouf promet, dès la semaine prochaine, la venue d’une mission du Wwf pour discuter des modalités pratiques et trouver des activités alternatives génératrices de revenus.
TOITURE DU QUAI DE PECHE DE JAOL : Un ‘second Joola’ en l’air
Les pêcheurs qui débarquent au quai de Joal-Fadiouth, tirent sur la sonnette. La toiture du quai de pêche jugée fragile peut s’envoler à tout moment. Et prions que ce désastre ne se produise pas en plein jour où le quai de pêche est rempli de monde. ‘Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes qui s’activent au niveau du quai, surtout entre 14 et 18 h. Le jour où le vent emportera ces tôles du hangar du quai, ce sera ‘un deuxième Joola’, alerte Déthié Seck, vice-président de l’Interprofessionnel de la pêche, une organisation qui regroupe l’ensemble des pêcheurs qui débarquent à Joal.
Les autorités sont-elles averties sur ce danger qui plane sur la tête des usagers du quai de pêche de Joal-Fadiouth ? Bien sûr, selon Déthié Seck, martelant que ‘nous ne cessons d’attirer leur attention sur ce danger’. En plus de ce danger permanent, les pêcheurs de Joal ont tenu à fustiger la qualité des gilets de sauvetage mis à leur disposition.’On nous oblige le port obligatoire du gilet de sauvetage alors que les gilets ne sont pas de qualité. Ils se gâtent après quelques mois d’usage’, dénoncent-ils.
Wal Fadjri