Dakar, 22 mai (APS) - L’initiative d’économie verte reconnait que la réalisation du développement durable ’’dépend entièrement’’ d’un bon mode de gouvernement économique, a indiqué Moustapha Kamal Guèye, expert au PNUE, précisant que ce concept ’’ne remplace pas le développement durable, mais se veut un moyen d’y parvenir’’.
’’Plusieurs crises simultanées se sont accentuées au cours des dix dernières années, notamment le phénomène des changements climatiques, la perte progressive de la biodiversité, la crise de l’énergie et des denrées alimentaires’’, a dit M. Guèye.
‘’Les causes de ces crises varient. Mais elles partagent à la base un point commun qui est une mauvaise allocation flagrante des capitaux’’, a-t-il soutenu, mardi, au cours d’un atelier national sur ‘’l’économie verte’’.
C’est dans ce contexte que le Programme des Nations unies pour l’environnement -(PNUE) et d’autres institutions, ont lancé, en 2008, l’initiative d’économie verte. Celle-ci ’’part du concept que la réalisation du développement durable dépend presque d’un bon mode de gouvernement économique’’, a-t-il réaffirmé.
‘’Le système économique doit être considéré par rapport à ses performances économiques, mais aussi sociales et environnementales, si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable’’.
‘’Il s’agit d’avoir une économie dans laquelle les revenus et les emplois sont générés par des investissements qui refusent des émissions de gaz à effet de serre, améliorent le rendement et l’efficacité des ressources et empêchent la perte de la biodiversité’’, a fait observer Moustapha Kamal Guèye.
Le PNUD a développé ’’un modèle économique intégrant des variables économiques, sociales et environnementales, pour tester l’impact d’une réaffectation d’investissement à hauteur de 2 % du PIB mondial dans dix secteurs clés’’, a-t-il fait savoir.
Concernant la croissance économique, il ressort d’un rapport, qu’investir dans cette économie verte ’’renforce la performance économique à moyen et à long terme et que le PIB dépasserait celui de la pratique courante en moins de dix ans’’.
‘’Cette croissance provient du développement de nouveaux secteurs, et des sous secteurs de l’économie comme les énergies nouvelles, la construction durable et le transport public’’, a relevé l’expert.
Il y a aussi la préservation de ressources qui sous-tendent l’activité économique dans beaucoup de secteurs, comme par exemple, le maintien des ressources halieutiques, forestières où la biodiversité.
’’L’autre aspect du rapport est que l’économie verte peut créer des emplois à moyen et à long terme’’, a dit l’expert. Selon lui, ‘’les secteurs qui peuvent créer des emplois à court terme sont le bâtiment, le transport et l’agriculture’’.
Il a également dit, citant le même rapport, que l’économie verte réduirait de façon significative l’enveloppe écologique, tout en augmentant les stocks de ressources. ‘’Tout cela conduirait à réduire les risques environnementaux tout en nous redonnant les moyens d’assurer nos perspectives’’, a indiqué M. Guèye.
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