PARC DE HANN : Menaces sur le poumon vert de Dakar



Le parc zoologique de Hann, qui n’a pas été épargné par les grandes inondations de Dakar, en 2005, souffre d’un problème récurrent. En effet, le sol est en saturation permanente depuis lors, malgré les efforts soutenus des autorités du parc. Elle a gagné une assez importante partie du parc zoologique et posera à long terme une menace pour la santé des populations environnantes.

Le parc zoologique et le parc forestier de Hann sont des réservoirs naturels au beau milieu de Dakar. Un espace de 60 ha qui est incontestablement le poumon vert de la région asphyxiée par l’explosion démographique et les pollutions de toutes sortes. Par ailleurs, il souffre d’un problème d’entretien qui nécessite des moyens financiers, matériels et humains non négligeables. S’y ajoute, depuis 2005, qu’une importante partie du parc a été gagnée par les eaux de pluies.La preuve, quelques poches sont sous les eaux. La récupération des terres inondées reste un véritable casse-tête pour les autorités, à cause de la remontée des eaux souterraines sur ses parties basses. “La nappe phréatique est saturée. C’est ce qui crée des remontées d’eaux régulières”, justifie le responsable du parc, en ajoutant que l’eau ne peut pas être évacuée. L’espace situé à l’extrême nord, ainsi que trois enclos situés à l’extrême ouest sont encore la proie des eaux. Ces endroits qui, d’après le responsable, étaient “les plus beaux coins du parc”, se sont transformés en petites lagunes humides et insalubres.

Selon le directeur Lamine Guèye, des efforts ont été consentis par l’Etat pour venir à bout du problème : “l’Etat a construit un canal qui part du parc vers la mer pour un financement de 90 millions F cfa. Il s’agit d’une canalisation d’une longueur de 415 m de long et de 80 cm de diamètre”. Cependant, cette réalisation est loin d’être un exutoire naturel. L’ouvrage, réceptionné depuis le mois de décembre 2008, n’a véritablement pas permis de venir à bout du problème. Et les endroits du parc, envahis par les eaux, ont pris une coloration verdâtre devenant un véritable nid larvaire, constituant une menace pour la santé des populations environnantes. La présence des plantes aquatiques témoigne que ces eaux ont longtemps séjourné sur les lieux. “L’alternative est de faire une jonction entre cette zone basse et la canalisation qui est en dehors du parc, en créant un réseau secondaire en pente vers le bassin de rétention, avec un système de pompage ”, a dit M. Guèye, notant que les fonds injectés dans le cadre de l’assainissement sont déjà en place pour entamer très prochainement les travaux.

Malgré tout, le parc zoologique reste un vaste domaine paradisiaque. Il compte 180 pensionnaires dont 23 familles représentées : 9 lions, 1 tigre, 2 pumas, 3 hyènes, 5 chacals, 1 ratel, 4 chimpanzés, 4 singes rouges, 10 babouins, 3 capucins, 5 porcs-épics, 19 crocodiles des marées, 10 pythons, 5 tortues, 1 paon, 1 phacochère, trois grandes antilopes, 1 buffle, 2 autruches, 5 grues, 2 marabouts, 21 oies, 28 perroquets, 1 pélican, trente pigeons, en provenance du Sénégal, d’Afrique du Sud, de France, d’Algérie, d’Israël, du Congo et de Thaïlande. Son jardin botanique qui a une large collection d’espèces florales, a la vocation de sauvegarder les espèces en disparition ou menacées. L’ambition nourrie du directeur du parc est d’être membre de l’association des grands zoos du monde et pour cela, il faut d’après lui trouver des mesures idoines pour améliorer le mode de vie des animaux, en recréant l’espace sous forme de réserve animalière.

Le Soleil

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