Réduction des risques côtiers dans l’ouest-africain : Les experts de l’Umeoa élaborent un plan d’action

Pour la mise en place d’un cadre et d’instruments de coopération régionale pour la réduction des risques côtiers, les ministres en charge de l’Environnement ont fait appel aux experts de l’Umeoa pour la réalisation d’une étude approfondie.



Etablir un diagnostic de la situation dans la zone géographique identifiée, en soulignant les risques et les enjeux principaux ainsi que les zones prioritaires d’intervention ; ébaucher la structure et le mode de fonctionnement d’un système de suivi du trait de côte et d’aide à la décision en matière de lutte contre l’érosion côtière, sur la base des compétences des institutions des pays de la région, c’est l’objectif de l’étude régionale qui a été réalisée par les experts de l’environnement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Cette vaste étude, qui a impliqué plus de 120 scientifiques et techniciens des onze pays de la région Nord, débouche sur les différents produits cartographiques et programmatiques.

Alertés par l’accélération des phénomènes d’érosion côtière et des reculs plus ou moins rapides du trait de côtes dans tous les pays côtiers de la région, les ministres de l’Environnement de ces Etats membres ont saisi la Commission de l’Uemoa pour qu’elle élabore un programme régional de lutte contre l’érosion côtière. Cette mission a été confiée à l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) qui, selon le représentant de l’Umeoa, Hachimou Issakha, détient de l’expérience en matière de planification côtière.

En effet, les enjeux associés aux installations littorales sont considérables : 60 % de la population, l’ensemble des capitales, l’essentiel des installations portuaires et industrielles sont établies le long de la côte ; sans compter l’importance des réserves foncières et des ressources naturelles pour la sécurité alimentaire des communautés littorales. ‘Certains estuaires deviennent instables. En effet, le cordon de sable sur lequel est installée la ville de Keta, au Ghana, a été entièrement restauré à grands frais. Et la ville de Banjul, en Gambie, a fait l’objet de travaux titanesques pour ne pas être séparée du continent’, renseigne-le représentant de l’Umeoa. Pour lui, la réalisation d’une étude régionale sur l’érosion côtière et les risques littoraux dans les pays côtiers de la Mauritanie au Bénin, ainsi que l’élaboration d’une proposition de schéma directeur et de cadre de coopération régionale va permettre aux Africains de sauver leur littoral.

Par ailleurs, le représentant du ministre de l’Environnement, Sidy Guèye, a indiqué que le régional est doté d’une biodiversité encore riche mais menacé par la surexploitation, la destruction des habitats et la pollution. Il utilise des écosystèmes naturels côtiers dont l’intégrité et les services pourraient être remis en cause avec la dégradation des conditions environnementales et la paupérisation des sociétés littorales. ‘Les impacts d’une forte littoralisation des sociétés ouest-africaines, combinées avec ceux déjà sensibles au changement climatique en zone côtière amènent les Etats ouest-africains à chercher des réponses appropriées aux menaces de l’érosion côtière, et à élaborer des stratégies adaptatives réalistes et abordables’, explique le représentant du ministre.

Ainsi, après de deux jours de conclave à Dakar du 16 au 17 mai, les experts vont présenter le résultat de leur étude aux ministres en charge de l’Environnement dans l’espace Umeoa afin qu’ils valident leurs propositions de protection des zones côtières.

Paule Kadja TRAORE
Wal Fadjri

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