Regénération des ressources halieutiques, production d’électricite, agroalimentaire : Trois projets en cours pour asseoir un développement durable



Les membres de l’association Sununet ont visité, hier, un site de production de biogaz à la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas) et la ferme intelligente du Pr. Aboubaker Bèye à Gorom. Selon eux, le Sénégal doit s’appuyer sur ces modèles de valorisation des ressources de la nature pour impulser son développement.
Après deux jours de discussions et d’échanges sur comment réconcilier le développement économique et les équilibres écologiques en Afrique, les participants à la 4ème édition de Home coming (retour aux sources) ont quitté le cadre enchanteur des salles de conférences pour aller à la découverte de différents sites où sont expérimentés des projets de création d’une centrale de production électrique à partir d’excréments d’animaux et d’une ferme intelligente. La visite a commencé par le site de la Mosquée de la divinité. A cet endroit, un projet de régénération des ressources halieutiques a été développé par les pécheurs. Cette activité de préservation des ressources de la mer cohabite avec un programme d’aquaculture.

Bouses de vaches pour produire du biogaz
Ici, la culture d’algues, de coquillages, de langoustes et d’hippocampes (chevaux de mer), très prisés par la pharmacopée chinoise, se fait avec l’aide de trois grands bassins en structure moulée fabriquée par une usine de la place. Après cette étape, cap sur la Société de gestion des abattoirs du Sénégal, ex-Seras, où un ambitieux projet de production d’électricité par le biais de la transformation des bouses de vaches et des abats d’animaux a été monté par le Pr. Lamine Ndiaye, en partenariat avec la Sogas. Avec la mise en place de cette technologie, les déchets, estimés entre 200 et 250 tonnes par jour, deviennent utiles. D’après les explications du Pr. Ndiaye, ces substrats sont collectés dans un bassin de 450 m3, puis mélangés, avant d’être transférés dans un grand digesteur d’un volume de 4.000 m3 où 1.500 m3 de biogaz sont produits. Cette substance est par la suite transportée via des gazoducs en Pvc au pôle de production électrique installé non loin sous un hangar. « Nous avons ici une centrale de production électrique à partir de matières organiques. Voilà donc comment on peut transformer une contrainte, c’est-à-dire les déchets solides, en facteur de développement », a expliqué Lamine Ndiaye. Préfinancé par ce dernier, ce projet, dont les activités vont démarrer incessamment, permettra ainsi de fournir 50 % des besoins en électricité de la Sogas.

Ferme intelligente
Un autre programme tout aussi innovant et ambitieux : la « ferme intelligente » conçue par le Pr. Aboubaker Bèye. Située à Gorom, dans le département de Rufisque, ce projet, selon son concepteur, a pour objectif de « promouvoir une production agro-alimentaire basée sur un circuit fermé et favorisant une économie responsable ». La particularité de cette ferme verticale est qu’elle ne consomme pas d’énergie extérieure, du fait d’un système ingénieux de connexion entre toutes les formes de cultures qui y sont développées. Ainsi, les visiteurs ont pu assister à une démonstration de production et d’utilisation d’électricité grâce à la bio-digestion.
A l’issue de cette visite, le président de la section sénégalaise de Sununet, le général Mamadou Mansour Seck, a indiqué que leur mission est de faire en sorte que ce genre de projets soit vulgarisé et expérimenté un peu partout au Sénégal. « Au Sénégal, nous avons les solutions pour notre développement », a-t-il martelé.

Elhadji Ibrahima THIAM
Le Soleil


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Développement durable


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