Ressources transférées aux collectivités locales : Le faible taux du Bci risque de plomber le Pndl



Le directeur des Opérations de la Banque mondiale a tiré, hier, la sonnette d'alarme. Seul un effort soutenu de la part du pouvoir central vers les collectivités locales permettra un accroissement significatif des transferts financiers dans le cadre du Programme national de développement local (Pndl).


‘Il est important de souligner que les efforts entrepris au sein du Pndl ne seront pas suffisants s'ils ne sont pas accompagnés par un accroissement significatif des transferts de l'état central vers les collectivités locales’, a déclaré, hier, M. Madani Tall. Et d'après les explications du directeur des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal, ‘seul’ un effort ‘important’ du transfert du Budget consolidé d'investissement (Bci) pourrait changer le seuil actuel des ressources transférées qui se situent acruellement à moins de 5 %. ‘Ce projet à la fois ambitieux et complexe ne pourra être exécuté avec succès sans la mobilisation de tous les acteurs concernés dans un esprit de collaboration franche et étroite, mais également le soutien permanent de votre gouvernement qui du reste n'a jamais fait défaut’, tempère-t-il, cependant.

C'était devant le Premier ministre, Macky Sall, qui avait à ses côtés le ministre de l'Economie et des Finances, Abdoulaye Diop.

Le directeur des Opérations de la Banque mondiale s'est félicité d'être parmi les premiers partenaires à répondre favorablement à travers le Projet de développement local participatif d'un montant de 50 millions de dollars, soit 25 milliards de francs Cfa.

Pour le chef du gouvernement, tout sera mis en œuvre pour inverser la tendance. ‘Le Bci décentralisé fait partie de nos options de tranférer le maximum de nos ressources vers la base, les collectivités locales. Dans ce cadre, nous avons engagé une réforme. Lorsque l'Etat central assurait jusque-là la construction de salles de classe dans les communautés rurales, nous avons estimé que cela n'était pas une pratique efficiente. Et qu'il fallait tranférer cette politique aux collectivités elles-mêmes. Un premier pas a été fait l'année dernière avec un transfert de l'ordre de 4 milliards de francs du ministère de l'Education vers les collectivités. Nous sommes en train d'évaluer la performance de ce premier transfert’, a expliqué M. Macky Sall. Selon qui, il faut consolider cette approche et faire en sorte que les ressources transférées vers les collectivités locales soient plus importantes. Et que l'utilisation de ces ressources puisse être renforcée de manière conséquente. Idem pour le Fonds d'équipement des collectivités locales et le Fonds de dotation de la décentralisation. ‘Ce qui permettra aux collectivés de mener à bon port leur politique de développement local’, a souligné le Premier ministre, en marge de la cérémonie de signatures des premières conventions de financement du Pndl.

Le faible taux de transfert des ressources en direction des collectivités locales est contraire à l'esprit de l'aide bugétaire obtenu auprès des bailleurs de fonds, et qui vise à relever le niveau de décaissements des fonds mis à disposition du Sénégal.

Avec le Pndl qui est une fusion du Programme national d'infrastructures rurales (Pnir) et le Fonds de développement social, les collectivités disposent désormais d'un instrument par excellence de réduction de la pauvreté à travers l'approfondissement de la décentralisation et la fourniture des services sociaux et des infrastructures de base aux communautés les plus pauvres. En effet, selon le directeur des Opérations de la Banque mondiale, avec la mise en place d'un cadre légal et institutionnel ‘incitatif’, la mise en place d'une politique ‘efficace’ de fiscalité locale, la décentralisation des ressources dédiées aux collectivités locales et le renforcement des capacités des ressources humaines, ‘nous sommes persuadés que vous atteindrez les objectifs que vous vous êtes fixés en matière de réduction de la pauvreté’, soutient Madani Tall.

Sur la gestion des fonds alloués au Pndl, le Premier ministre a assuré les bailleurs. ‘Nous ne devrons pas manquer d'être exigeants car nous savons ce qu'il (le Pndl) et ce que nous en attendons, et nous nous engagerons certainement à ce que chaque franc serve effectivement à transformer de façon palpable la vie et le quotidien des communautés’, a assuré Macky Sall.

Les premières conventions de financement, d'un montant de 4,5 milliards de francs Cfa, sont destinées à 110 collectivités locales dont 20 communes. Le choix est porté sur sept régions, notamment Fatick, Ziguinchor, Louga, Thiès, Diourbel, Matam et Saint-Louis.

Le secrétaire exécutif du Pndl, Cheikh Awa Ball Fall, a, pour sa part, fait une présentation de cet ambitieux programme quinquennal qui s'inscrit dans le cadre de la Stratégie de réduction de la pauvreté d'ici 2015, conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement du Système des Nations-Unies.
Walf Fadjri

Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte
Programme National de Développement Local (PNDL)


Dans la même rubrique :
1 2 3
Inscrivez-vous.entrez votre email pour garder le contact car nous avons besoin de vos avis et suggestions.merci d'avance