Survie des espèces d’eau douce de l’Afrique : L’Union internationale pour la conservation de la nature trace la voie du salut



Les pays africains peuvent désormais décider d’utiliser leurs ressources en eau de manière durable. Ce qui leur permettrait d’éviter de payer des millions de dollars, comme c'est le cas en Europe. C’est un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uinc) qui en donne la formule.

Les décideurs en Afrique sont en mesure de bénéficier d'une carte interactive en ligne. Une carte publiée dans le cadre de la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (Uinc) portant sur les espèces menacées pour chacun des 7 079 sous bassins versants des cours d'eau et lacs d’Afrique continentale. Cette carte fournit des informations sur la distribution et les besoins pour la conservation ou l’écologie de 4 989 espèces d’eaux douces, dont 21 % sont déjà menacées. Cet outil d'accompagnement et le rapport sur ‘La diversité de la vie dans les eaux douces d'Afrique : sous l’eau, sous la menace’ fournissent des informations essentielles pour aider à l'élaboration de plans de développement qui réduiront ou éviteront les impacts sur les espèces d'eau douce.

‘L'importance des espèces d’eau douce africaines est généralement méconnue. Un quart des pêcheries intérieures du monde est situé sur le continent africain et, dans certains pays, les animaux d'eau douce représentent 75 % de l'apport en protéine des personnes’, déclare William Darwall, gestionnaire du projet et de l'unité de l'Uicn sur la biodiversité d'eau douce. Pour lui, les espèces d'eau douce succombent souvent à des dommages collatéraux dus au développement, mais dans de nombreux cas, cela peut être évité par une planification minutieuse basée sur des informations solides. Plusieurs projets de gestion de l'environnement utilisent déjà les informations de cette étude pour surveiller les impacts d'un barrage hydro-électrique sur le fleuve Gambie, promouvoir la conservation des zones humides transfrontalières dans le delta de la Rusizi, surveiller la qualité de l'eau dans le delta de l'Okavango, et intégrer les espèces d'eau douce dans la gestion du bassin versant de la Moulouya au Maroc.

‘Il s'agit d'un tournant majeur dans l'histoire de la biodiversité d'eau douce d'Afrique. Rien de mieux, ou de comparable, n’existe à ce moment précis’, explique le directeur de l’Institut sud-africain pour la biodiversité aquatique, Paul Skelton. Allant plus loin dans ses propos, il avance que ‘les informations sur les poissons d'eau douce ont déjà fait leurs preuves dans un certain nombre de projets de planification de la conservation en Afrique du Sud, y compris les travaux concernant la protection juridique des espèces menacées et la mise en place d'un cadre national pour les zones protégées couvrant les espèces en eau douce’.

Selon le rapport, le nombre d'espèces en eau douce menacées en Afrique va augmenter considérablement si le développement des ressources en eau n'est pas planifié de façon durable. Parmi les principales menaces, on peut citer la perte ou la dégradation de l'habitat pour l'agriculture et les impacts de nouvelles infrastructures comme les barrages pour l'irrigation et l'hydroélectricité. D’après le directeur régional de l'Uicn pour l’Afrique orientale et australe, Ali Kaka, la fourniture d'informations sur les espèces à l'échelle des sous-bassins hydrographiques pour l'ensemble de l'Afrique représente un grand pas en avant et aidera grandement la gestion des ressources en eau dans toute l'Afrique.

Paule Kadja TRAORE
Wal Fadjri

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Développement durable


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