Le dernier rapport de l’Organisation mondiale pour la Santé (Oms) recommande de traiter précocement les patients infectés par le Vih/Sida. C’est ce qui ressort d’une rencontre ouverte hier à Mbour.
Plus de 85 experts de pays africains et européens réfléchissent depuis avant hier à Mbour, à 80 kilomètres de Dakar, sur les nouvelles recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) pour la prise en charge des adultes, des enfants et la prévention de la transmission du Vih/Sida de la mère à l’enfant. La rencontre est organisée par le Réseau africain des praticiens assurant la prise en charge du Sida (Resapsi) et l’Institut de médecine et d’épidémiologie appliquée de Paris (Imea) en partenariat avec le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) du Sénégal.
Pour le Pr. Papa Salif Sow, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann et président du Resapsi, l’Oms demande aux praticiens de la santé de traiter précocement les personnes vivant avec le Vih, surtout lorsque le niveau de défense des lymphocytes s’avère faible. Une recommandation venue à son heure, parce que permettant, si elle est appliquée au patient, de se défendre contre les infections du Vih, mais surtout de réduire le taux de mortalité chez les personnes atteintes. L’autre recommandation concerne la transmission du Vih de la mère à l’enfant. Au début, a-t-il expliqué, « on commençait à donner des médicaments antirétroviraux aux femmes enceintes, infectées par le Vih, vers la 28eme semaine de grossesse. Nous avons constaté, malgré le traitement, que cela se faisait très tard. Aujourd’hui, l’Oms exige que ces médicaments soient donnés aux femmes enceintes dès la 14eme semaine de la grossesse ».
revoir les stratégies de traitement
L’Organisation mondiale de la Santé a aussi invité les professionnels de la santé, spécialistes du Vih et de la tuberculose ; à traiter très tôt les personnes co-infectées. Cela permettrait d’éviter les 35% de taux de mortalité enregistrés dans les trois premiers mois. Le chef du service des maladies infectieuses de l’Hôpital de Fann a révélé que ces recommandations sont bien appliquées au Sénégal. Elles ont un impact positif en termes de réduction de la mortalité. S’agissant de la résistance aux médicaments, les pays africains doivent évaluer tous les six mois la charge virale en regardant si le virus est toujours sensible. Le président du Resapsi a indiqué que la non adhésion aux médicaments constitue un facteur de résistance, soutenant que les molécules qui existaient de 1996 à 2000 donnent aujourd’hui des effets secondaires aux patients.
« Donc, il faut mettre en place de nouvelles molécules qui sont plus efficaces en terme de réduction de nombre de comprimés que le malade doit prendre quotidiennement », a-t-il préconisé. Et de rappeler : « En 1996, nous étions à 18 comprimés par jour. Aujourd’hui, nous sommes à trois comprimés, d’où la nécessité de revoir les stratégies de traitement en tenant compte des leçons apprises sur la toxicité et la disponibilité des nouveaux médicaments sur le marché. C’est pour cela que, tous les deux ans, il y a une révision des guides de prise en charge avec pour objectif d’améliorer le confort des malades ». 400 malades sont suivis et traités ces dix dernières années au Sénégal. Il a reconnu que plus de 60% des personnes vivant avec le Vih ne bénéficient pas du traitement antirétroviral.
Eugène KALY
Le Soleil
Plus de 85 experts de pays africains et européens réfléchissent depuis avant hier à Mbour, à 80 kilomètres de Dakar, sur les nouvelles recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) pour la prise en charge des adultes, des enfants et la prévention de la transmission du Vih/Sida de la mère à l’enfant. La rencontre est organisée par le Réseau africain des praticiens assurant la prise en charge du Sida (Resapsi) et l’Institut de médecine et d’épidémiologie appliquée de Paris (Imea) en partenariat avec le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) du Sénégal.
Pour le Pr. Papa Salif Sow, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann et président du Resapsi, l’Oms demande aux praticiens de la santé de traiter précocement les personnes vivant avec le Vih, surtout lorsque le niveau de défense des lymphocytes s’avère faible. Une recommandation venue à son heure, parce que permettant, si elle est appliquée au patient, de se défendre contre les infections du Vih, mais surtout de réduire le taux de mortalité chez les personnes atteintes. L’autre recommandation concerne la transmission du Vih de la mère à l’enfant. Au début, a-t-il expliqué, « on commençait à donner des médicaments antirétroviraux aux femmes enceintes, infectées par le Vih, vers la 28eme semaine de grossesse. Nous avons constaté, malgré le traitement, que cela se faisait très tard. Aujourd’hui, l’Oms exige que ces médicaments soient donnés aux femmes enceintes dès la 14eme semaine de la grossesse ».
revoir les stratégies de traitement
L’Organisation mondiale de la Santé a aussi invité les professionnels de la santé, spécialistes du Vih et de la tuberculose ; à traiter très tôt les personnes co-infectées. Cela permettrait d’éviter les 35% de taux de mortalité enregistrés dans les trois premiers mois. Le chef du service des maladies infectieuses de l’Hôpital de Fann a révélé que ces recommandations sont bien appliquées au Sénégal. Elles ont un impact positif en termes de réduction de la mortalité. S’agissant de la résistance aux médicaments, les pays africains doivent évaluer tous les six mois la charge virale en regardant si le virus est toujours sensible. Le président du Resapsi a indiqué que la non adhésion aux médicaments constitue un facteur de résistance, soutenant que les molécules qui existaient de 1996 à 2000 donnent aujourd’hui des effets secondaires aux patients.
« Donc, il faut mettre en place de nouvelles molécules qui sont plus efficaces en terme de réduction de nombre de comprimés que le malade doit prendre quotidiennement », a-t-il préconisé. Et de rappeler : « En 1996, nous étions à 18 comprimés par jour. Aujourd’hui, nous sommes à trois comprimés, d’où la nécessité de revoir les stratégies de traitement en tenant compte des leçons apprises sur la toxicité et la disponibilité des nouveaux médicaments sur le marché. C’est pour cela que, tous les deux ans, il y a une révision des guides de prise en charge avec pour objectif d’améliorer le confort des malades ». 400 malades sont suivis et traités ces dix dernières années au Sénégal. Il a reconnu que plus de 60% des personnes vivant avec le Vih ne bénéficient pas du traitement antirétroviral.
Eugène KALY
Le Soleil