La culture, un puissant moyen pour plus d’efficacité dans la prévention contre le Vih/Sida. C’est la conviction de Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida. Il s’exprimait en marge d’une table ronde sur la question, dans le cadre du Festival mondial des arts nègres.
Comment la culture peut-elle aider à lutter contre le Vih/Sida ?
L’art peut être utilisé comme point d’entrée pour parler de cette question difficile. Le Sida, c’est une question de santé, mais c’est aussi une question de restauration de la dignité humaine. C’est un problème lié à la stigmatisation et à l’exclusion. La culture constitue pour nous un point très important pouvant aider à mener le combat pour la prévention et stopper la transmission de la mère à l’enfant. Il y a une initiative très intéressante basée sur la culture sénégalaise, le «badjanu gokh». Cela permet de faire le lien entre les pratiques sociales (la culture) pour promouvoir la prévention. Donc, c’est surtout par la révolution de la prévention en puisant dans nos cultures et pratiques sociales. Tout ce qui est lié au sexe est quelque chose qui se vit en fonction d’espaces bien particuliers. Ne pas vouloir tenir compte des pratiques sociales, ne pas vouloir utiliser les musiciens, par exemple, comme des acteurs de changements (parce que pour moi, c’est eux qui peuvent aider ces jeunes), serait un tort. Plus de 60% de nos populations sont jeunes, on ne peut pas les considérés seulement comme des récepteurs passifs. Les artistes peuvent jouer ce rôle à travers la musique, l’art, etc. L’art nous aide à projeter cette lumière sur les aspects sombres de notre vie, par moment.
Des recherches ont montré que la circoncision réduit de 60% le risque de transmission chez l’homme. C’est une pratique à généraliser en Afrique ?
C’est cela l’intérêt du débat d’aujourd’hui. L’approche scientifique en elle-même ne suffit pas pour combattre le Sida. Il faut nécessairement faire le lien entre l’évidence scientifique et le changement social. La science démontre clairement que la circoncision réduit la transmission de 60% chez l’homme. Pour permettre aux Zoulous qui n’ont pas utilisé la circoncision depuis 400 ans, de la faire, il fallait engager et le roi, et le président Zuma et faire en sorte que les leaders traditionnels prennent cette question en main. Aujourd’hui, on a un mouvement extraordinaire au Kwazulu pour aller vers la circoncision.
L’un des grands défis reste la transmission de la mère à l’enfant…
C’est important de le dire surtout à nos ministres des finances. Avec 50 dollars, on peut éviter d’avoir un enfant qui naisse avec le Sida. Et on sait qu’un enfant naissant avec le Sida va coûter à la société au moins 100.000 dollars, sans compter le coût moral et psychologique. Donc, il est temps de se mobiliser, de faire qu’il y ait une vision continentale. Je suis persuadé qu’on peut stopper la transmission de la mère à l’enfant, on peut avoir une génération sans Sida.
En 2010 vous n’avez pu mobiliser que 11,5 milliards de dollars, ce qui est en-deçà des besoins. Dans ce contexte d’après récession, le Sida continue-t-il de mobiliser les grands dirigeants ?
Il faut être réaliste. Sur les dix dernières années, on est passé de 500 millions à plus de 16 milliards de dollars mobilisés par an, et le Sida continue à être un agenda important pour les leaders de ce monde. Ceci étant dit, la crise financière est une réalité. Il ne faut pas l’ignorer. Lorsque des pays comme le Royaume Uni décident de faire des coupes budgétaires énormes, des ajustements structurels, de supprimer cinq cent mille emplois dans le service public sur les cinq prochaines années, il ne faut pas croire que cela ne va pas affecter les programmes. Mais ce qu’il faut c’est optimiser l’utilisation des ressources.
Propos recueillis parS. KA & A. DIALLO
Le Soleil
Comment la culture peut-elle aider à lutter contre le Vih/Sida ?
L’art peut être utilisé comme point d’entrée pour parler de cette question difficile. Le Sida, c’est une question de santé, mais c’est aussi une question de restauration de la dignité humaine. C’est un problème lié à la stigmatisation et à l’exclusion. La culture constitue pour nous un point très important pouvant aider à mener le combat pour la prévention et stopper la transmission de la mère à l’enfant. Il y a une initiative très intéressante basée sur la culture sénégalaise, le «badjanu gokh». Cela permet de faire le lien entre les pratiques sociales (la culture) pour promouvoir la prévention. Donc, c’est surtout par la révolution de la prévention en puisant dans nos cultures et pratiques sociales. Tout ce qui est lié au sexe est quelque chose qui se vit en fonction d’espaces bien particuliers. Ne pas vouloir tenir compte des pratiques sociales, ne pas vouloir utiliser les musiciens, par exemple, comme des acteurs de changements (parce que pour moi, c’est eux qui peuvent aider ces jeunes), serait un tort. Plus de 60% de nos populations sont jeunes, on ne peut pas les considérés seulement comme des récepteurs passifs. Les artistes peuvent jouer ce rôle à travers la musique, l’art, etc. L’art nous aide à projeter cette lumière sur les aspects sombres de notre vie, par moment.
Des recherches ont montré que la circoncision réduit de 60% le risque de transmission chez l’homme. C’est une pratique à généraliser en Afrique ?
C’est cela l’intérêt du débat d’aujourd’hui. L’approche scientifique en elle-même ne suffit pas pour combattre le Sida. Il faut nécessairement faire le lien entre l’évidence scientifique et le changement social. La science démontre clairement que la circoncision réduit la transmission de 60% chez l’homme. Pour permettre aux Zoulous qui n’ont pas utilisé la circoncision depuis 400 ans, de la faire, il fallait engager et le roi, et le président Zuma et faire en sorte que les leaders traditionnels prennent cette question en main. Aujourd’hui, on a un mouvement extraordinaire au Kwazulu pour aller vers la circoncision.
L’un des grands défis reste la transmission de la mère à l’enfant…
C’est important de le dire surtout à nos ministres des finances. Avec 50 dollars, on peut éviter d’avoir un enfant qui naisse avec le Sida. Et on sait qu’un enfant naissant avec le Sida va coûter à la société au moins 100.000 dollars, sans compter le coût moral et psychologique. Donc, il est temps de se mobiliser, de faire qu’il y ait une vision continentale. Je suis persuadé qu’on peut stopper la transmission de la mère à l’enfant, on peut avoir une génération sans Sida.
En 2010 vous n’avez pu mobiliser que 11,5 milliards de dollars, ce qui est en-deçà des besoins. Dans ce contexte d’après récession, le Sida continue-t-il de mobiliser les grands dirigeants ?
Il faut être réaliste. Sur les dix dernières années, on est passé de 500 millions à plus de 16 milliards de dollars mobilisés par an, et le Sida continue à être un agenda important pour les leaders de ce monde. Ceci étant dit, la crise financière est une réalité. Il ne faut pas l’ignorer. Lorsque des pays comme le Royaume Uni décident de faire des coupes budgétaires énormes, des ajustements structurels, de supprimer cinq cent mille emplois dans le service public sur les cinq prochaines années, il ne faut pas croire que cela ne va pas affecter les programmes. Mais ce qu’il faut c’est optimiser l’utilisation des ressources.
Propos recueillis parS. KA & A. DIALLO
Le Soleil