Un bloc administratif, quatre grands ateliers et quatre salles de classes dont les plans sont conçus par « Architectes sans frontières » constituent cet établissement qui comprend quatre filières de formation, l’électricité/Solaire, le froid/Climatisation, le Dessin/Bâtiment et la menuiserie métallique. Grace à une convention paraphée par l’Arbf et le ministre en charge de la formation professionnelle et technique, le corps professoral est déjà sur place, et si l’on en croit le directeur du centre, il ne reste plus que les équipements, l’eau et l’électricité. Mr Badji ajoutera que l’éloignement du centre poserait aussi problème car le point d’eau le plus proche se trouve à cinq cent soixante quatorze mètres.
Pour le premier maire adjoint de Bakel, « ce centre est venu combler un grand vide, dans la mesure où il nous permettra d’avoir des jeunes ayant des qualifications professionnelles et utiles au milieu ». Après donc les structures de santé et les mosquées, domaines dans lesquels les ressortissants de Bakel en France ont jusqu’ici excellé, l’éducation et la formation sont investies car « on ne peut guère gagner le pari du développement durable sans une bonne éducation, sans une bonne formation de nos jeunes. Ce centre permettra aux jeunes d’être autonomes financièrement parlant, et il créera de la richesse dans la mesure où les futurs diplômés trouveront suffisamment de matière à moudre » expliquera Boubou Sakho, le président de l’Association des Ressortissants de Bakel en France qui ajoutera pour justifier son propos, « un projet de complexe hôtelier est en gestation, et l’Arbf a une centaine de parcelles à usage d’habitation à mettre en valeur ».
LE CONCEPT « JAPPOO-BAC », GAGE DU SUCCES DU PROJET
« Gérer un tel projet à distance n’est pas chose aisée » a avoué le président Sakho qui reconnaitra que pas mal de migrants se sont faits rouler dans la farine, soit par des entrepreneurs véreux, soit par des parents proches comme ce fut le cas d’un émigré tambacoundois qui avait défrayé la chronique en envoyant au bagne son épouse et son beau père qui auraient détourné sa soixantaine de millions. Entre « l’Arbf » et les communautés, il y a eu « Jappoo-Bac », une nouvelle philosophie consistant à sécuriser l’investissement, à améliorer la qualité et à faire dans la transparence. « Avec Jappoo-Bac, une formule entre nous comme conseil, le bailleur et la compagnie d’assurance, il n’y a point de possibilité de détournement de fonds.
C’est nous qui, comme dans le cas d’espèce, lançons les manifestations d’intérêt, sélectionnons l’entreprise, faisons les études, assurons le contrôle technique. Il s’y ajoute le fait innovant qu’en cas de sinistre ou d’affaissement, l’assurance intervient immédiatement, sans chercher à établir de façon fastidieuse à situer les responsabilités comme il nous était donné de le constater dans les temps avec la garantie décennale », développera Allé Diouf, ingénieur en génie civil dont la méthode et les procédés exposés devant Son Excellence Nicolas Normand, Ambassadeur de France au Sénégal, dans le cadre dune cérémonie de réception bien managée par le diplomate Tidiane Sall, ont séduit plus d’un. « C’est une très bonne chose que pareilles initiatives puissent prospérer car elles permettent d’établir la confiance chez les migrants. Mieux, les travaux sont d’une excellente qualité et ils se réalisent dans les délais requis » , laissera entendre Mr Normand dont l’imposante délégation et les représentants des communautés feront le tour du centre pour une visite des lieux dont il faut rappeler que seuls les bâtiments et la clôture ont coûté près de cent soixante neuf millions de nos francs.
Déjà des pensionnaires, dont deux mauritaniens et un malien sont recrutés, et ils seront au total soixante à raison de quinze élèves par filière. Même ceux qui n’ont jamais fréquenté les classes seront formés, selon le directeur de l’établissement.
Boubacar TAMBA
Sud Quotidien