Le projet éducation dans les banlieues de Dakar (Pebd) a, sans conteste, enregistré des résultats réels, d’autant que 435 salles de classe ont été construites et réhabilitées contre 320 initialement prévues. Cependant, le projet doit faire face à certaines contraintes dont la plus importante demeure liée aux questions foncières.
La deuxième revue annuelle du projet éducation dans les banlieues de Dakar (Pebd) se déroule du 25 au 27 août 2008 à Saly, à 80 km de la capitale sénégalaise. Il s’agit, pour les 102 participants venus des collectivités locales, des services centraux et déconcentrés ainsi que les partenaires techniques et financiers, durant ces 3 jours, de faire le point sur le niveau d’exécution du projet dans toutes ses composantes (au nombre de 3), d’apprécier ses impacts sur le développement quantitatif et qualitatif du système d’éducation primaire dans la zone du projet et d’échanger sur les perspectives. Cette évaluation, de l’avis de l’inspecteur d’Académie de Dakar, Cheikh Ndiaye, est « importante » puisqu’elle permet à tous les acteurs de « donner leur avis » sur les résultats et les défis du Pebd. Déjà, selon le maire de Diamniadio qui s’exprime au nom des élus locaux des collectivités concernées, l’Ecole sénégalaise a connu des progrès. Il en veut pour preuve l’évolution de la situation dans sa commune. « On est passé de 5 à 10 écoles. Cerise sur gâteau, un collège a été construit. C’est donc un saut qualitatif », indique le maire. Les résultats du projet sont « reconnus par tous », note le coordonnateur du Pebd qui s’est félicité de l’engagement des uns et des autres. En fait, le projet, rappelle le Secrétaire général du ministère de l’Education, Adama Aïdara, venu présider la cérémonie, a transformé le réseau dans la banlieue et la qualité se construit progressivement.
Auparavant, le directeur sénégalais de l’Ong Aide et Action, un des bailleurs du projet, Hamidou Soukouna, a apprécié le compagnonnage avec le ministère de l’Education et les collectivités locales. Il souligne que le projet a permis aux enfants des couches défavorisées d’accéder à l’école, d’injecter des intrants pédagogiques qui, à terme, donneront des résultats scolaires probants. Il a également rapproché l’école de ses usagers.
Le Pebd, un projet du Pdef (qui a érigé au rang de priorité l’éducation primaire pour tous), répond à la faiblesse de la capacité du système à construire suffisamment de nouvelles salles de classe, notamment dans la banlieue dakaroise (départements de Guédiawaye, Pikine et Rufisque). Dans ce milieu, « le déséquilibre est croissant entre une expansion urbaine très rapide et les capacités d’accueil du réseau d’écoles publiques, entraînant ainsi une dégradation générale des conditions de scolarisation », comme indiqué dans le rapport du Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres). Financé pour 8.316.930.000 Fcfa (12,68 millions d’euros) par l’Agence française de développement (Afd), le gouvernement du Sénégal, l’Ong Aide et Action et les collectivités locales, le Pebd est conçu pour contribuer à l’extension et à la rénovation du réseau d’écoles publiques et à l’amélioration de sa maintenance (composante 1), améliorer la qualité des enseignements dans les écoles élémentaires, en soutenant les efforts entrepris par les inspections départementales et par l’ensemble des écoles publiques et privées autorisées (composante 2) et renforcer les capacités des collectivités locales et de la société civile à participer à la gestion du système éducatif (composante 3).
Résultats nets
D’après le rapport du Cres, après 3 ans d’exécution, les performances du projet sont réelles. 435 salles de classe ont été construites et réhabilitées. Conséquence : les effectifs scolaires sont passés, de 2004 à 2007, de 193.614 à 208.807, soit un taux d’accroissement moyen de 2,2 % qui est passé à 5,5 % en 2007 ; le taux de nouveaux inscrits de 1,33 en 2005 à 9,98 % et celui des écoles publiques de -12,2 % à 45,5 % ; les taux brut de scolarisation et d’admission en hausse soutenue. D’autre part, le ratio élèves/maître est passé de 74 dans la zone à 63, soit une amélioration de 11 points en 3 ans, baissant parfois jusqu’à 55 ; la part des classes à double flux a baissé de 5,9 points en passant de 27,9 % à 22 %. Dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs à la base, 460 directeurs d’école, 4800 enseignants et 22 membres du personnel cadre (inspecteurs, planificateurs, gestionnaires des Iden et Ia) ont été formés et 400 projets d’école mis en œuvre. Les principales activités ont concerné les progressions harmonisées (examens par circonscription scolaire), la didactique des mathématiques et du français articulée à l’évaluation formative, les principes de procédures des évaluations standardisées, la gestion des classes complexes, des classes à double flux et des multigrades, la gestion du temps d’apprentissage et des élèves en difficulté. Egalement, l’exécution technique et financière des projets d’école, la démarche d’élaboration des projets d’école, l’appropriation des nouveaux cahiers de charge, celle du guide des équipes pédagogiques d’école, du référentiel des cellules d’animation pédagogique (Cap), la gestion administrative, matérielle et financière des ressources humaines dans les écoles et la micro-planification (analyse des données).
Cependant, le Pebd est confronté à plusieurs contraintes dans sa zone d’exécution, particulièrement celles liées aux questions foncières.
Contraintes
Ce qui constitue une entrave à la construction de nouvelles écoles, malgré le choix d’aller en hauteur. En outre, bien que la croissance des effectifs scolaires soit une réalité, il n’en demeure pas moins que celle-ci reste inférieure au taux de croissance annuel de la population en âge de fréquenter l’école primaire estimé à 2,7 % dans la banlieue de Dakar. Par ailleurs, le découpage scolaire de la zone d’intervention du Pebd ne coïncide pas toujours avec le découpage administratif, certaines écoles qui sont prévues dans un département se retrouve ainsi dans une Iden dépendant d’un autre département. Ainsi, le département de Pikine, qui couvre les Iden de Pikine et Thiaroye, abrite 5 écoles implantées sur le territoire de la commune de Djeddah Thiaroye Kao qui relève de la gestion du département de Guédiawaye. Mieux, affirme Hamidou Soukouna d’Aide et Action, la banlieue demeure une zone de concentration des difficultés que le Pebd n’a pas encore pu relever. En effet, affirme le directeur d’Aide et Action, des milliers d’enfants sont encore dans la rue (enfants mendiants, travailleurs, etc.), la qualité n’a pas encore donné les résultats escomptés et le formidable élan des communautés est à soutenir.
Le Soleil
La deuxième revue annuelle du projet éducation dans les banlieues de Dakar (Pebd) se déroule du 25 au 27 août 2008 à Saly, à 80 km de la capitale sénégalaise. Il s’agit, pour les 102 participants venus des collectivités locales, des services centraux et déconcentrés ainsi que les partenaires techniques et financiers, durant ces 3 jours, de faire le point sur le niveau d’exécution du projet dans toutes ses composantes (au nombre de 3), d’apprécier ses impacts sur le développement quantitatif et qualitatif du système d’éducation primaire dans la zone du projet et d’échanger sur les perspectives. Cette évaluation, de l’avis de l’inspecteur d’Académie de Dakar, Cheikh Ndiaye, est « importante » puisqu’elle permet à tous les acteurs de « donner leur avis » sur les résultats et les défis du Pebd. Déjà, selon le maire de Diamniadio qui s’exprime au nom des élus locaux des collectivités concernées, l’Ecole sénégalaise a connu des progrès. Il en veut pour preuve l’évolution de la situation dans sa commune. « On est passé de 5 à 10 écoles. Cerise sur gâteau, un collège a été construit. C’est donc un saut qualitatif », indique le maire. Les résultats du projet sont « reconnus par tous », note le coordonnateur du Pebd qui s’est félicité de l’engagement des uns et des autres. En fait, le projet, rappelle le Secrétaire général du ministère de l’Education, Adama Aïdara, venu présider la cérémonie, a transformé le réseau dans la banlieue et la qualité se construit progressivement.
Auparavant, le directeur sénégalais de l’Ong Aide et Action, un des bailleurs du projet, Hamidou Soukouna, a apprécié le compagnonnage avec le ministère de l’Education et les collectivités locales. Il souligne que le projet a permis aux enfants des couches défavorisées d’accéder à l’école, d’injecter des intrants pédagogiques qui, à terme, donneront des résultats scolaires probants. Il a également rapproché l’école de ses usagers.
Le Pebd, un projet du Pdef (qui a érigé au rang de priorité l’éducation primaire pour tous), répond à la faiblesse de la capacité du système à construire suffisamment de nouvelles salles de classe, notamment dans la banlieue dakaroise (départements de Guédiawaye, Pikine et Rufisque). Dans ce milieu, « le déséquilibre est croissant entre une expansion urbaine très rapide et les capacités d’accueil du réseau d’écoles publiques, entraînant ainsi une dégradation générale des conditions de scolarisation », comme indiqué dans le rapport du Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres). Financé pour 8.316.930.000 Fcfa (12,68 millions d’euros) par l’Agence française de développement (Afd), le gouvernement du Sénégal, l’Ong Aide et Action et les collectivités locales, le Pebd est conçu pour contribuer à l’extension et à la rénovation du réseau d’écoles publiques et à l’amélioration de sa maintenance (composante 1), améliorer la qualité des enseignements dans les écoles élémentaires, en soutenant les efforts entrepris par les inspections départementales et par l’ensemble des écoles publiques et privées autorisées (composante 2) et renforcer les capacités des collectivités locales et de la société civile à participer à la gestion du système éducatif (composante 3).
Résultats nets
D’après le rapport du Cres, après 3 ans d’exécution, les performances du projet sont réelles. 435 salles de classe ont été construites et réhabilitées. Conséquence : les effectifs scolaires sont passés, de 2004 à 2007, de 193.614 à 208.807, soit un taux d’accroissement moyen de 2,2 % qui est passé à 5,5 % en 2007 ; le taux de nouveaux inscrits de 1,33 en 2005 à 9,98 % et celui des écoles publiques de -12,2 % à 45,5 % ; les taux brut de scolarisation et d’admission en hausse soutenue. D’autre part, le ratio élèves/maître est passé de 74 dans la zone à 63, soit une amélioration de 11 points en 3 ans, baissant parfois jusqu’à 55 ; la part des classes à double flux a baissé de 5,9 points en passant de 27,9 % à 22 %. Dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs à la base, 460 directeurs d’école, 4800 enseignants et 22 membres du personnel cadre (inspecteurs, planificateurs, gestionnaires des Iden et Ia) ont été formés et 400 projets d’école mis en œuvre. Les principales activités ont concerné les progressions harmonisées (examens par circonscription scolaire), la didactique des mathématiques et du français articulée à l’évaluation formative, les principes de procédures des évaluations standardisées, la gestion des classes complexes, des classes à double flux et des multigrades, la gestion du temps d’apprentissage et des élèves en difficulté. Egalement, l’exécution technique et financière des projets d’école, la démarche d’élaboration des projets d’école, l’appropriation des nouveaux cahiers de charge, celle du guide des équipes pédagogiques d’école, du référentiel des cellules d’animation pédagogique (Cap), la gestion administrative, matérielle et financière des ressources humaines dans les écoles et la micro-planification (analyse des données).
Cependant, le Pebd est confronté à plusieurs contraintes dans sa zone d’exécution, particulièrement celles liées aux questions foncières.
Contraintes
Ce qui constitue une entrave à la construction de nouvelles écoles, malgré le choix d’aller en hauteur. En outre, bien que la croissance des effectifs scolaires soit une réalité, il n’en demeure pas moins que celle-ci reste inférieure au taux de croissance annuel de la population en âge de fréquenter l’école primaire estimé à 2,7 % dans la banlieue de Dakar. Par ailleurs, le découpage scolaire de la zone d’intervention du Pebd ne coïncide pas toujours avec le découpage administratif, certaines écoles qui sont prévues dans un département se retrouve ainsi dans une Iden dépendant d’un autre département. Ainsi, le département de Pikine, qui couvre les Iden de Pikine et Thiaroye, abrite 5 écoles implantées sur le territoire de la commune de Djeddah Thiaroye Kao qui relève de la gestion du département de Guédiawaye. Mieux, affirme Hamidou Soukouna d’Aide et Action, la banlieue demeure une zone de concentration des difficultés que le Pebd n’a pas encore pu relever. En effet, affirme le directeur d’Aide et Action, des milliers d’enfants sont encore dans la rue (enfants mendiants, travailleurs, etc.), la qualité n’a pas encore donné les résultats escomptés et le formidable élan des communautés est à soutenir.
Le Soleil