Le blanchiment d’argent est en train de devenir un phénomène majeur dans le monde en général et au Sénégal en particulier. Avec le boom immobilier noté à Dakar, des soupçons légitimes pèsent sur ce secteur.
‘D’où provient l’argent de l’immobilier à Dakar ?’. Cette question que tout le monde se pose souvent, le magistrat français, Eric Legrand, actuellement conseiller du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, se l’est posée tout haut, hier. ‘D’où vient l’argent qui permet de financer les immeubles que nous voyons à Dakar ? Je me suis posé la question. Une chose est sûre : ce n’est pas le père de famille sénégalais qui finance cela. Les énormes immeubles, qui sont construits aux Almadies, sont loués à trois millions cinq. Qui va les occuper ? On me dit les coopérants. Aucun coopérant n’est fou pour louer cela’, laisse entendre Eric Legrand, magistrat pénaliste français. D’après lui, en France, s’il y a une grosse acquisition immobilière, le parquet mène une enquête pour voir d’où vient l’argent. ‘Il faut se poser la question’, invite-t-il.
Le magistrat Eric Legrand, qui intervenait hier au cours du séminaire de formation sur ‘la criminalité transnationale, la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme’, estime que les délinquants qui blanchissent l’argent, utilisent tous les secteurs d’activités. Mais à son avis, le secteur immobilier est le plus ‘facile’. ‘L’argent sale, c’est l’argent qui n’est pas inscrit dans le circuit légal. Le meilleur moyen de le blanchir, c’est d’acheter un bien immobilier, par exemple, à 500 millions de francs Cfa en prenant le soin d’aller chez un notaire en payant cash et de le revendre aussitôt. A la fin, on a un bien légal et votre argent reste intact. On peut faire plein de choses’, explique Eric Legrand.
D’où la nécessité de mettre en place, de l’avis du magistrat français, ‘un dispositif de lutte’ et une ‘stratégie de lutte’ qui permettent d’identifier les méthodes des trafiquants. C’est dans cette perspective que s’inscrit le séminaire de quatre jours ouvert hier, au Centre de formation judiciaire (Cfj) à l’intention des professionnels de la justice : magistrats instructeurs, policiers, gendarmes, douaniers. D’après la directrice- adjointe du Cfj et maîtresse d’œuvre du séminaire, Aïssatou Diallo Bâ, l’objectif est ‘de renforcer les capacités des magistrats et des enquêteurs dans les dossiers économiques et financiers qui traitent du blanchiment et du financement du terrorisme’. Pour Eric Legrand, conseiller technique du ministre de la Justice, il faut aller au-delà des groupes thématiques en dotant les policiers, les douaniers et les gendarmes des outils dont ils ont besoin.
Au cours de ces quatre jours de séminaire, les participants, qui sont pris en charge par des magistrats français, seront initiés sur les stratégies de collecte et d’exploitation des renseignements à travers une méthode d’enquête. Ainsi, des cas pratiques leur seront soumis. Ces échanges déboucheront sur une stratégie de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Wal Fadjri
‘D’où provient l’argent de l’immobilier à Dakar ?’. Cette question que tout le monde se pose souvent, le magistrat français, Eric Legrand, actuellement conseiller du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, se l’est posée tout haut, hier. ‘D’où vient l’argent qui permet de financer les immeubles que nous voyons à Dakar ? Je me suis posé la question. Une chose est sûre : ce n’est pas le père de famille sénégalais qui finance cela. Les énormes immeubles, qui sont construits aux Almadies, sont loués à trois millions cinq. Qui va les occuper ? On me dit les coopérants. Aucun coopérant n’est fou pour louer cela’, laisse entendre Eric Legrand, magistrat pénaliste français. D’après lui, en France, s’il y a une grosse acquisition immobilière, le parquet mène une enquête pour voir d’où vient l’argent. ‘Il faut se poser la question’, invite-t-il.
Le magistrat Eric Legrand, qui intervenait hier au cours du séminaire de formation sur ‘la criminalité transnationale, la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme’, estime que les délinquants qui blanchissent l’argent, utilisent tous les secteurs d’activités. Mais à son avis, le secteur immobilier est le plus ‘facile’. ‘L’argent sale, c’est l’argent qui n’est pas inscrit dans le circuit légal. Le meilleur moyen de le blanchir, c’est d’acheter un bien immobilier, par exemple, à 500 millions de francs Cfa en prenant le soin d’aller chez un notaire en payant cash et de le revendre aussitôt. A la fin, on a un bien légal et votre argent reste intact. On peut faire plein de choses’, explique Eric Legrand.
D’où la nécessité de mettre en place, de l’avis du magistrat français, ‘un dispositif de lutte’ et une ‘stratégie de lutte’ qui permettent d’identifier les méthodes des trafiquants. C’est dans cette perspective que s’inscrit le séminaire de quatre jours ouvert hier, au Centre de formation judiciaire (Cfj) à l’intention des professionnels de la justice : magistrats instructeurs, policiers, gendarmes, douaniers. D’après la directrice- adjointe du Cfj et maîtresse d’œuvre du séminaire, Aïssatou Diallo Bâ, l’objectif est ‘de renforcer les capacités des magistrats et des enquêteurs dans les dossiers économiques et financiers qui traitent du blanchiment et du financement du terrorisme’. Pour Eric Legrand, conseiller technique du ministre de la Justice, il faut aller au-delà des groupes thématiques en dotant les policiers, les douaniers et les gendarmes des outils dont ils ont besoin.
Au cours de ces quatre jours de séminaire, les participants, qui sont pris en charge par des magistrats français, seront initiés sur les stratégies de collecte et d’exploitation des renseignements à travers une méthode d’enquête. Ainsi, des cas pratiques leur seront soumis. Ces échanges déboucheront sur une stratégie de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Wal Fadjri