Le Forum civil tire la sonnette d’alarme devant la propension du gouvernement sénégalais à traiter de plus en plus d’affaires avec des pays mis à l’index pour leur propension à verser des pots-de vin.
La propension du gouvernement du Sénégal à conclure toujours plus de marchés avec des pays du Golfe persique ou de l’Asie, particulièrement ceux touchés par la corruption, inquiète le Forum civil du Sénégal. Hier, lors de la présentation du rapport d’Aid Transparency sur l’indice de perception de la corruption dans le monde, le secrétaire exécutif du Forum civil, M. Mamadou Seck, a exprimé son inquiétude devant cette situation, dans la mesure où ces pays, au nombre desquels l’Inde, la Chine et certains pays du Golfe, sont moins bien classés que le Sénégal dans l’indice. Notre pays est crédité de 3,6 sur 10 avec, en prime un 71e rang sur 179 pays. Mamadou Seck poursuit en révélant que du point de vue de l’indice de corruption des pays exportateurs, un autre outil d’Aid Transparency, ces pays présentent «une propension à verser des pots-de-vin à l’étranger, ce qui peut faire le lit de la corruption dans notre pays». Raison suffisante pour que Mamadou Seck demande «la traçabilité de tous les accords qui seront signés avec ces pays».
A l’intérieur même du Sénégal, le secrétaire exécutif du Forum civil estime que «le tableau de la corruption n’est pas très reluisant», du fait des nombreux scandales qui ont secoué le pays, avec l’affaire des chantiers de Thiès, ceux de l’Anoci mais aussi le scandale de la corruption dans la magistrature. Un scandale qui a mis à nu «la politique injuste menée par les autorités qui ont condamné le dénonciateur et infligé des sanctions administratives aux magistrats coupables». C’est ainsi que le Forum civil fustige la politisation de certains dossiers, particulièrement dans l’affaire opposant le directeur de la Lonase au journaliste Abdou Latif Coulibaly. Les inquiétudes du Forum civil concernent également la mise en place en janvier 2008, des nouvelles structures accompagnant le nouveau Code des marchés publics, à savoir la Direction générale des marchés publics et le Conseil de surveillance des marchés publics. Une date qui, justement, coïncide avec la fin des travaux de l’Anoci. Suffisant pour installer la suspicion dans les rangs de l’organisation qui parle de situation pouvant «prêter à équivoque».
Dans la même veine, les réformes budgétaires entamées par le ministère des Finances depuis 2002, et qui visaient à rationaliser et simplifier la gestion du budget, sont jugée très lentes, tandis que le programme national de bonne gouvernance n’a pas encore produit ses effets puisque confinant la gestion de la corruption à «sa dimension judiciaire». Une approche que le Forum civil juge inadéquate, en proposant à la place une approche à trois niveaux, qui préconise le renforcement du cadre normatif avec l’application des conventions signées par le Sénégal et en attente de ratification.
Lesquelles conventions proposent la création d’une agence indépendante de lutte contre la corruption, qui pourrait remplacer l’actuelle commission nationale de lutte contre la corruption, dénuée de pouvoirs. Par ailleurs, le Forum civil appelle «à une réelle volonté politique de lutter contre la corruption, en se penchant sur la question des valeurs» au moment où, souligne Mamadou Seck, «la corruption à col blanc gagne du terrain à partir du sommet de l’Etat».
Le Quotidien
La propension du gouvernement du Sénégal à conclure toujours plus de marchés avec des pays du Golfe persique ou de l’Asie, particulièrement ceux touchés par la corruption, inquiète le Forum civil du Sénégal. Hier, lors de la présentation du rapport d’Aid Transparency sur l’indice de perception de la corruption dans le monde, le secrétaire exécutif du Forum civil, M. Mamadou Seck, a exprimé son inquiétude devant cette situation, dans la mesure où ces pays, au nombre desquels l’Inde, la Chine et certains pays du Golfe, sont moins bien classés que le Sénégal dans l’indice. Notre pays est crédité de 3,6 sur 10 avec, en prime un 71e rang sur 179 pays. Mamadou Seck poursuit en révélant que du point de vue de l’indice de corruption des pays exportateurs, un autre outil d’Aid Transparency, ces pays présentent «une propension à verser des pots-de-vin à l’étranger, ce qui peut faire le lit de la corruption dans notre pays». Raison suffisante pour que Mamadou Seck demande «la traçabilité de tous les accords qui seront signés avec ces pays».
A l’intérieur même du Sénégal, le secrétaire exécutif du Forum civil estime que «le tableau de la corruption n’est pas très reluisant», du fait des nombreux scandales qui ont secoué le pays, avec l’affaire des chantiers de Thiès, ceux de l’Anoci mais aussi le scandale de la corruption dans la magistrature. Un scandale qui a mis à nu «la politique injuste menée par les autorités qui ont condamné le dénonciateur et infligé des sanctions administratives aux magistrats coupables». C’est ainsi que le Forum civil fustige la politisation de certains dossiers, particulièrement dans l’affaire opposant le directeur de la Lonase au journaliste Abdou Latif Coulibaly. Les inquiétudes du Forum civil concernent également la mise en place en janvier 2008, des nouvelles structures accompagnant le nouveau Code des marchés publics, à savoir la Direction générale des marchés publics et le Conseil de surveillance des marchés publics. Une date qui, justement, coïncide avec la fin des travaux de l’Anoci. Suffisant pour installer la suspicion dans les rangs de l’organisation qui parle de situation pouvant «prêter à équivoque».
Dans la même veine, les réformes budgétaires entamées par le ministère des Finances depuis 2002, et qui visaient à rationaliser et simplifier la gestion du budget, sont jugée très lentes, tandis que le programme national de bonne gouvernance n’a pas encore produit ses effets puisque confinant la gestion de la corruption à «sa dimension judiciaire». Une approche que le Forum civil juge inadéquate, en proposant à la place une approche à trois niveaux, qui préconise le renforcement du cadre normatif avec l’application des conventions signées par le Sénégal et en attente de ratification.
Lesquelles conventions proposent la création d’une agence indépendante de lutte contre la corruption, qui pourrait remplacer l’actuelle commission nationale de lutte contre la corruption, dénuée de pouvoirs. Par ailleurs, le Forum civil appelle «à une réelle volonté politique de lutter contre la corruption, en se penchant sur la question des valeurs» au moment où, souligne Mamadou Seck, «la corruption à col blanc gagne du terrain à partir du sommet de l’Etat».
Le Quotidien