La bonne gouvernance, historique et objectifs


BONNE GOUVERNANCE
Historique de la Bonne Gouvernance

Dans les années 70, certains économistes définissaient la gouvernance comme des dispositifs mis en œuvre par l’entreprise pour mener des coordinations internes en vue de réduire les coûts de transaction que génère le marché.


Aujourd’hui, elle a pour objectif de fixer de nouvelles règles de jeu entre les dirigeants et les actionnaires. En effet, sous le triple effet de la mondialisation, de la globalisation financière et de la circulation accélérée des capitaux, les actionnaires exigent un modèle de « gouvernement d’entreprise »

Dans les années 80, les institutions internationales s’emparèrent de l’expression « good gouvernance » pour définir et préciser les critères d’une « bonne administration publique », applicables à des pays fortement incités (en échange de prêts) à mettre en place des réformes institutionnelles utiles à la réussite de leurs programmes économiques. Ces réformes prônent « la bonne gouvernance » soit une nouvelle gestion publique fondée sur une logique entreprenariale. Elles préconisent en outre l’amaigrissement de « l’Etat providence », le ciblage des bénéficiaires des politiques, la privatisation de nombre de services publics.

L’évolution du concept de gouvernance s’est donc faite peu à peu du domaine de l’entreprise privée (modes de coordination et de partenariat différents du marché) vers la sphère politique (transformation des formes de l’action publique et des relations entre l’Etat, le marché et la société civile)

Objectifs de la bonne gouvernance

La Bonne Gouvernance, prône un profond changement de style de management et, ce, à quelque niveau où l’on se situe. Elle attire l’attention sur la pluralité des acteurs, relevant de logiques différentes qui interviennent dans le processus d’action collective. Elle invite à considérer cette dernière en prenant en compte l’enchevêtrement des niveaux d’action. Au schéma du pouvoir fondé sur l’autorité et la hiérarchie, elle oppose la confiance et la coopération. Elle favorise les analyses en termes de participation et de coordination ; elle va de pair avec les notions de projet, de partenariat et de consensus.

Le concept de Bonne Gouvernance offre, plus qu'un ensemble d’outils et de compétences dont le seul but serait d'aider un manager ou une organisation à produire de meilleurs résultats, de renforcer la capacité d'apprentissage et d'actions à travers une plus grande vision du monde de l'acteur-dirigeant.

La Bonne Gouvernance propose de s’interroger sur les questions fondamentales visant un changement durable des pratiques managériales traditionnelles et recouvre trois types d’inflexion par rapport aux méthodes traditionnelles de direction :

1 - Un effort de rationalisation qui vise à réduire la part d’incertitudes et d’aléas inhérents à toute action collective (démarche stratégique plus affinée, plus grande rigueur dans l’élaboration des choix et une évaluation systématique des effets des actions engagées).

2 - Une meilleure prise en compte de la diversité des pôles multiples de pouvoirs permettant de développer des procédures d’échanges, de concertation et de négociation entre ces pôles d’influences.

3 - Une volonté de développer des stratégies de participation à l’élaboration des décisions collectives.

En résumé, qui dit Bonne Gouvernance dit effort pour dégager un consensus ou obtenir le consentement ou l’assentiment nécessaire à l’exécution d’un programme aux intérêts divergents.

Exemple du Sénégal

Imbus de ce qui précède, les pays africains en particulier en ont pris conscience en intégrant la notion de Bonne Gouvernance dans le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) afin de garantir aux investisseurs des conditions réelles de transparence et de sécurité de leurs entreprises.

Aussi est-il à noter que, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et de la mise en place d’une gestion efficace et efficiente des affaires et deniers publics de la nation, le Sénégal a mis en place un mécanisme d’initiation, d’appui et d’encouragement de tous efforts en faveur de la promotion de la Bonne Gouvernance sur les plans économique, social, judiciaire, parlementaire et administratif. Ainsi il s’est doté d’un Programme National de Bonne Gouvernance qui est un document de diagnostic sans complaisance de la situation du Sénégal en matière de Bonne Gouvernance mais aussi un document de propositions de solutions de sortie de crise.

Par ailleurs, la bonne gouvernance constitue un pilier fondamental dans la mise en place du Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP), élaboré par le Sénégal.

Ainsi, l’analyse de la notion de bonne gouvernance au Sénégal en appelle nécessairement à la mise en exergue de certains thèmes clairement identifiés au tour desquels sera accentué notre travail de recherche, à savoir :

-La décentralisation et le développement local ;
-La bonne répartition des ressources de l’Etat ;
-La Bonne Gouvernance et NTIC ;
-Le Suivi/évaluation des actions et l’allègement des procédures ;
-Le Plaidoyer et la sensibilisation de la société ;
-La Lutte contre la corruption ;
-Le Système sénégalais d’Etat civil ;
-L’action participative des populations ;
-Le renforcement des capacités, la justice et les droits de l’homme ;
-Le genre et le développement ;
-L’Education civique citoyenne

CONCLUSION

Depuis son accession à la souveraineté internationale, le Sénégal a toujours essayé de mettre en œuvre une administration efficace qui réponde aux besoins de développement économique et social, en rompant avec la gestion répressive et l'exploitation à outrance des ressources qu'avait instauré le colonisateur.

Par conséquent, depuis l'apparition de la notion de Bonne Gouvernance comme gage d'une gestion efficiente des affaires et finances publiques, le Sénégal a mis en œuvre d'importantes politiques en vue de s'adapter aux exigences actuelles de développement et de transparence.

Ainsi, à travers ses programmes, projets et réformes, il peut être constaté aujourd'hui que le Sénégal a posé les jalons d'une avancée significative en matière de Bonne Gouvernance aux niveaux central, régional et local.

Toutefois, il est à signaler que, malgré les efforts significatifs déployés, il reste évident que d'autres initiatives devraient être entreprises, telles que l'intégration des impacts et opportunités des NTIC pour des mutations profondes sur les paradigmes organisationnels et les pratiques managériales traditionnelles, afin de respecter et de mieux appliquer les politiques déjà définies par les pouvoirs publics en matière de bonne gouvernance à tous les niveaux et par tous les acteurs concernés.

SD


Accueil | Envoyer à un ami | Version imprimable | Augmenter la taille du texte | Diminuer la taille du texte
Bonne gouvernance


Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 11
Inscrivez-vous.entrez votre email pour garder le contact car nous avons besoin de vos avis et suggestions.merci d'avance