Ayant un intérêt commun pour le développement du continent africain, Youssou Ndour, star de la musique et président du groupe Futurs Médias, et Amadou Ibra Niang, agroforestier et directeur du Centre OMD de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, appelent de leurs vœux une multiplication de programmes tels que les Villages du Millénaire mis en place dans le cadre des OMD.
Il est bien connu de nous, Africains, qu’il n’y a pas une, mais plusieurs Afriques. Telle est la réalité de ce continent auquel nous sommes, tous les deux, si fiers d’appartenir. Si cette diversité nous inspire, nourrit notre réflexion, enrichit nos cultures, elle peut être aussi un atout fondamental pour notre développement.
Cette diversité devrait d’abord nous garder des généralisations. Nous le disons clairement : nous ne pouvons plus accepter l’image exclusivement négative qu’on présente de notre continent. Ni l’afro-pessimisme systématique que certains s’évertuent à faire traverser les générations.
Non, en Afrique, tout n’est pas mauvais. L’Afrique croît plus rapidement que les États-Unis, l’Europe et l’Amérique du Sud. Depuis dix ans, la croissance par habitant en Afrique subsaharienne atteint 4 % par an. À ce rythme, le niveau de vie moyen double en quinze ans. Il y aura près de 500 millions d’utilisateurs de téléphones portables sur le continent d’ici deux ans - plus que la population totale de l’Union européenne (UE). L’Afrique regorge de ressources, de potentiels, d’entrepreneurs… Et de réussites.
Mais soyons clairs : nous ne nous voilons pas la face. La pauvreté, la maladie, la faim, l’instabilité et les conflits continuent de sévir et, en dépit d’importants progrès, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sont encore hors de portée. Mais nous sommes convaincus que la situation n’est pas désespérée.
Nous connaissons la voie qui mène au progrès. Alimentation, santé, éducation, autant de défis incontournables pour améliorer les conditions de vie sur le continent. Certes, la communauté internationale peut nous apporter son soutien, et nous l’encourageons à le faire. Mais nos problèmes ne peuvent être résolus par des solutions imposées de l’extérieur, aussi bien intentionnées soient-elles. La clé pour surmonter ces défis repose sur notre volonté et notre action, tant au niveau national que local.
Les politiques de développement gagneraient en effet à s’intéresser davantage aux autochtones. En soutenant la recherche locale, en intégrant les communautés villageoises dans la gestion et l’élaboration des programmes de développement, nous pouvons participer à la création de projets plus adaptés et plus efficaces. Des programmes responsabilisant les acteurs locaux, qui participent alors, en première ligne, au développement de leur communauté. Des programmes rendant compte, au fond, de la diversité de notre continent. Là où cette approche a été suivie, elle a donné des résultats très encourageants.
Le projet des Villages du Millénaire, auquel nous souscrivons sans réserve, a mis en place un programme dans ce sens. Les communautés villageoises, avec le soutien et les conseils de partenaires nationaux et internationaux, déterminent le cap à suivre pour leur propre développement. Chaque Village du Millénaire définit ses priorités et actions à entreprendre, comme l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable ou l’utilisation d’engrais pour accroître la productivité agricole.
Le premier Village du Millénaire a été créé il y a cinq ans, et le projet concerne aujourd’hui un demi-million de personnes dans dix pays africains, dont le Sénégal. Les progrès dans ces villages sont significatifs. Dans certains d’entre eux, la production alimentaire a augmenté de 300 %, réduisant la malnutrition chronique de près de 35 % chez les enfants de moins de cinq ans. La fabrication de moustiquaires a mené à une réduction de 60 % de la prévalence du paludisme dans les villages qui les ont utilisées. L’accès à l’eau potable s’est aussi considérablement amélioré, avec une multiplication par trois des capacités d’approvisionnement.
Ces premiers résultats sont extrêmement encourageants. Ils ont été atteints avec des investissements modestes - environ 40 euros par personne et par an - partagés entre donateurs, ONG, collectivités locales, gouvernements et communautés villageoises. Certes, ces résultats varient en fonction des villages, de leurs locations et des priorités qu’ils se sont fixées, mais ils méritent d’être entendus. Surtout, ils ne sont pas surprenants. Il vaut mieux aider une communauté villageoise à s’alimenter que lui fournir de l’aide alimentaire.
Les Villages du Millénaire ne sont pas, bien sûr, la seule solution. Mais ils offrent un réel espoir. En redonnant la voix aux communautés locales, ils répondent aux besoins et aux ambitions des nombreuses Afriques que partage le continent.
Source:http://www.jeuneafrique.com
Il est bien connu de nous, Africains, qu’il n’y a pas une, mais plusieurs Afriques. Telle est la réalité de ce continent auquel nous sommes, tous les deux, si fiers d’appartenir. Si cette diversité nous inspire, nourrit notre réflexion, enrichit nos cultures, elle peut être aussi un atout fondamental pour notre développement.
Cette diversité devrait d’abord nous garder des généralisations. Nous le disons clairement : nous ne pouvons plus accepter l’image exclusivement négative qu’on présente de notre continent. Ni l’afro-pessimisme systématique que certains s’évertuent à faire traverser les générations.
Non, en Afrique, tout n’est pas mauvais. L’Afrique croît plus rapidement que les États-Unis, l’Europe et l’Amérique du Sud. Depuis dix ans, la croissance par habitant en Afrique subsaharienne atteint 4 % par an. À ce rythme, le niveau de vie moyen double en quinze ans. Il y aura près de 500 millions d’utilisateurs de téléphones portables sur le continent d’ici deux ans - plus que la population totale de l’Union européenne (UE). L’Afrique regorge de ressources, de potentiels, d’entrepreneurs… Et de réussites.
Mais soyons clairs : nous ne nous voilons pas la face. La pauvreté, la maladie, la faim, l’instabilité et les conflits continuent de sévir et, en dépit d’importants progrès, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sont encore hors de portée. Mais nous sommes convaincus que la situation n’est pas désespérée.
Nous connaissons la voie qui mène au progrès. Alimentation, santé, éducation, autant de défis incontournables pour améliorer les conditions de vie sur le continent. Certes, la communauté internationale peut nous apporter son soutien, et nous l’encourageons à le faire. Mais nos problèmes ne peuvent être résolus par des solutions imposées de l’extérieur, aussi bien intentionnées soient-elles. La clé pour surmonter ces défis repose sur notre volonté et notre action, tant au niveau national que local.
Les politiques de développement gagneraient en effet à s’intéresser davantage aux autochtones. En soutenant la recherche locale, en intégrant les communautés villageoises dans la gestion et l’élaboration des programmes de développement, nous pouvons participer à la création de projets plus adaptés et plus efficaces. Des programmes responsabilisant les acteurs locaux, qui participent alors, en première ligne, au développement de leur communauté. Des programmes rendant compte, au fond, de la diversité de notre continent. Là où cette approche a été suivie, elle a donné des résultats très encourageants.
Le projet des Villages du Millénaire, auquel nous souscrivons sans réserve, a mis en place un programme dans ce sens. Les communautés villageoises, avec le soutien et les conseils de partenaires nationaux et internationaux, déterminent le cap à suivre pour leur propre développement. Chaque Village du Millénaire définit ses priorités et actions à entreprendre, comme l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable ou l’utilisation d’engrais pour accroître la productivité agricole.
Le premier Village du Millénaire a été créé il y a cinq ans, et le projet concerne aujourd’hui un demi-million de personnes dans dix pays africains, dont le Sénégal. Les progrès dans ces villages sont significatifs. Dans certains d’entre eux, la production alimentaire a augmenté de 300 %, réduisant la malnutrition chronique de près de 35 % chez les enfants de moins de cinq ans. La fabrication de moustiquaires a mené à une réduction de 60 % de la prévalence du paludisme dans les villages qui les ont utilisées. L’accès à l’eau potable s’est aussi considérablement amélioré, avec une multiplication par trois des capacités d’approvisionnement.
Ces premiers résultats sont extrêmement encourageants. Ils ont été atteints avec des investissements modestes - environ 40 euros par personne et par an - partagés entre donateurs, ONG, collectivités locales, gouvernements et communautés villageoises. Certes, ces résultats varient en fonction des villages, de leurs locations et des priorités qu’ils se sont fixées, mais ils méritent d’être entendus. Surtout, ils ne sont pas surprenants. Il vaut mieux aider une communauté villageoise à s’alimenter que lui fournir de l’aide alimentaire.
Les Villages du Millénaire ne sont pas, bien sûr, la seule solution. Mais ils offrent un réel espoir. En redonnant la voix aux communautés locales, ils répondent aux besoins et aux ambitions des nombreuses Afriques que partage le continent.
Source:http://www.jeuneafrique.com