Des responsables de l'Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) et du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) plaident pour une prise en compte de l'agriculture familiale dans le processus de réforme du foncier entamé par l'Etat du Sénégal depuis quelques mois. Un plaidoyer formulé, hier, lors de l'atelier de restitution d'une étude portant sur l'implication des acteurs non étatiques dans la réforme foncière.
L'avenir de l'agriculture familiale préoccupe les responsables d'organisations paysannes qui invitent la Commission nationale de la réforme foncière (Cnrf) à ne pas favoriser l'agrobusiness au détriment des petits exploitants agricoles. Ils ont exprimé ce souhait, hier, à l'occasion de la présentation d'une étude sur l'implication des acteurs non étatiques dans le processus de la réforme foncière. Selon Cheikh Oumar Bâ, directeur exécutif de l'Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), au Sénégal, on dénombre près de 95% d'agriculteurs familiaux.
Une constante importante à prendre en compte dans le processus de réforme foncière, plaide-t-il, expliquant que l'impact de ce type d'agriculture n'est pas seulement numérique, il est aussi économique. Parce que, justifie M. Bâ, dans l'importation du riz, notre pays est en train de faire des efforts pour, au moins, assurer une partie des besoins alimentaires de ses consommateurs. En plus, ce type d'agriculture participe à la création d'emplois. Il se dit convaincu que l'agrobusiness ne peut pas créer autant d'emplois que l'agriculture familiale. Pour Marius Dia du Cncr, il est impossible de faire une réforme foncière sans tenir en compte des exploitations familiales. A son avis, ce sont les petits producteurs à la base qui produisent et qui livrent à des industries chargées de la transformation. Dans la même lancée, Aminata Dia d’Actionaid estime qu'une gestion responsable du foncier au Sénégal est de faire en sorte que l'agriculture familiale soit pérennisée et appuyée. Car, soutient-elle, c'est un secteur qui nourrit la plupart des familles, en plus 70% de la population active du monde rural travaillent sur la terre.
Tous ont reconnu la nécessité d’avoir une réforme foncière consensuelle et que celle-ci soit portée par tous les acteurs. Pour le directeur exécutif d’Ipar, l'accaparement des terres constitue une menace, en raison des nombreuses activités qui y sont pratiquées. Il estime donc que la société civile est interpelée et elle doit disposer de toutes les informations pour s'impliquer dans les débats.
Créée en décembre 2012, la Cnrf est chargée d'étudier tous les textes juridiques relatifs au foncier au Sénégal, de faire des recommandations et de veiller à une bonne prise en compte des préoccupations des investisseurs et des populations.
Une politique foncière, un préalable à la réforme
D'après Oussouby Touré, spécialiste foncier pastoral, il faut d'abord élaborer une politique foncière avant de parler de réformer. A l'en croire, il n'existe pas de document écrit qui expose la politique foncière promue par les autorités publiques et qui définit clairement leur vision et leurs orientations dans le domaine foncier. Toutefois, précise-t-il, dans les faits, la politique foncière existe de façon non explicite, dans le non-dit des pratiques et des interventions foncières de l'Etat. Il estime que les enjeux liés à la présente réforme sont, entre autres, la sécurisation des droits fonciers des exploitations familiales, la productivité et la viabilité des terres, l'équité sociale, la gestion durable des ressources naturelles.
Abdou DIAW
Le Soleil
L'avenir de l'agriculture familiale préoccupe les responsables d'organisations paysannes qui invitent la Commission nationale de la réforme foncière (Cnrf) à ne pas favoriser l'agrobusiness au détriment des petits exploitants agricoles. Ils ont exprimé ce souhait, hier, à l'occasion de la présentation d'une étude sur l'implication des acteurs non étatiques dans le processus de la réforme foncière. Selon Cheikh Oumar Bâ, directeur exécutif de l'Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), au Sénégal, on dénombre près de 95% d'agriculteurs familiaux.
Une constante importante à prendre en compte dans le processus de réforme foncière, plaide-t-il, expliquant que l'impact de ce type d'agriculture n'est pas seulement numérique, il est aussi économique. Parce que, justifie M. Bâ, dans l'importation du riz, notre pays est en train de faire des efforts pour, au moins, assurer une partie des besoins alimentaires de ses consommateurs. En plus, ce type d'agriculture participe à la création d'emplois. Il se dit convaincu que l'agrobusiness ne peut pas créer autant d'emplois que l'agriculture familiale. Pour Marius Dia du Cncr, il est impossible de faire une réforme foncière sans tenir en compte des exploitations familiales. A son avis, ce sont les petits producteurs à la base qui produisent et qui livrent à des industries chargées de la transformation. Dans la même lancée, Aminata Dia d’Actionaid estime qu'une gestion responsable du foncier au Sénégal est de faire en sorte que l'agriculture familiale soit pérennisée et appuyée. Car, soutient-elle, c'est un secteur qui nourrit la plupart des familles, en plus 70% de la population active du monde rural travaillent sur la terre.
Tous ont reconnu la nécessité d’avoir une réforme foncière consensuelle et que celle-ci soit portée par tous les acteurs. Pour le directeur exécutif d’Ipar, l'accaparement des terres constitue une menace, en raison des nombreuses activités qui y sont pratiquées. Il estime donc que la société civile est interpelée et elle doit disposer de toutes les informations pour s'impliquer dans les débats.
Créée en décembre 2012, la Cnrf est chargée d'étudier tous les textes juridiques relatifs au foncier au Sénégal, de faire des recommandations et de veiller à une bonne prise en compte des préoccupations des investisseurs et des populations.
Une politique foncière, un préalable à la réforme
D'après Oussouby Touré, spécialiste foncier pastoral, il faut d'abord élaborer une politique foncière avant de parler de réformer. A l'en croire, il n'existe pas de document écrit qui expose la politique foncière promue par les autorités publiques et qui définit clairement leur vision et leurs orientations dans le domaine foncier. Toutefois, précise-t-il, dans les faits, la politique foncière existe de façon non explicite, dans le non-dit des pratiques et des interventions foncières de l'Etat. Il estime que les enjeux liés à la présente réforme sont, entre autres, la sécurisation des droits fonciers des exploitations familiales, la productivité et la viabilité des terres, l'équité sociale, la gestion durable des ressources naturelles.
Abdou DIAW
Le Soleil