PROGEDE:RAPPORT D’EXECUTION DU CREDIT IDA ;du 1er JANVIER 2005 AU 31 AOUT 2006

Après avoir terminé de manière très satisfaisante la première phase du PROGEDE qui s’est déroulée entre le 1er Janvier 1998 et le 31 Décembre 2004, le Gouvernement du Sénégal et l’IDA ont conclu un Accord de Crédit Partie D de l’Accord IDA n° 39 810 – SE d’un montant de USD 4 100 OOO pour la mise en œuvre d’une phase transitoire de deux (2) ans du PROGEDE.
Date d’entrée en vigueur : 1er Juillet 2005.
Date d’achèvement : 30 Juin 2007.


I.  INTRODUCTION

 

 

1.Le Sénégal connaît depuis plusieurs années un processus continu de dégradation de ses ressources naturelles. En l'absence d'une politique hardie d'inversion de cette tendance, les bases de la production primaire du pays risquent à terme d'être anéanties avec des conséquences graves entre autres sur l'approvisionnement des ménages en combustibles.  C'est pour répondre à ce défi majeur que le Gouvernement du Sénégal a obtenu un crédit de l'IDA pour un montant de 4 100 000 USD pour la consolidation et la poursuite des activités d'aménagement des formations forestières des régions de Tambacounda et de Kolda dont la première phase a démarré le 1er janvier1998 pour se terminer le 31 décembre 2004..

 

 

II. OBJECTIFS STRATEGIQUES DU PROGEDE

 

2.Pour rappel, le PROGEDE a pour objectif de contribuer à l'approvisionnement des ménages en combustibles domestiques, de manière régulière et durable, en préservant  l'environnement et en offrant des possibilités élargies de choix et de confort aux consommateurs. Il comprend deux volets :

 

Le volet «demande » privilégie dans sa mise en œuvre les initiatives de substitution de l'énergie ligneuse domestique par d'autres sources d'énergie tels le gaz, le kérosène. Par la même occasion, elle promouvoit des actions d'économie à la consommation de bois et de charbon de bois. A terme, il s'agira de comprimer la demande de combustibles domestiques ligneux à un niveau compatible avec les disponibilités naturelles des formations forestières.

 

Le volet «offre» a pour objectif d'assurer un approvisionnement des ménages en bois et en charbon de bois, sur la base de l'aménagement durable des formations forestières, dans une optique d'intégration des autres formes d'économie rurale (agriculture, élevage) et d'implication et de responsabilisation des populations rurales riveraines des formations forestières des régions de Tamba et de Kolda dans la gestion de ces dernières.

 

 

3.Le présent rapport fait le bilan des réalisations physiques et de l'exécution financière du  crédit IDA pour la période de janvier 2005 au 31 Août 2006.

 

 

 

 

 

 

III. OBJECTIFS SPECIFIQUES  DE LA PHASE TRANSITOIRE

 

4.En vue d'atteindre les objectifs qui lui ont été assignés, plus particulièrement dans le domaine des combustibles  domestiques, le plan d'actions de la phase transitoire, objet de la partie D de l'Accord de Crédit n° 39 810 - SE entre l'IDA et le Gouvernement du Sénégal a retenu pour la période 2005 - 2007 les indicateurs de performances ci-après :

 

· Une production durable de bois énergie pour l'approvisionnement des marchés urbains et périurbains de 60 000 tonnes de charbon de bois/an équivalent à 300 000 tonnes de bois.

 

 

· L'extension des aménagements dans la zone du projet sur une superficie de 230 000 ha supplémentaires.

 

 

· L'installation de 150 unités de carbonisation (plateforme) dans les nouveaux villages.

 

 

· L'extension des activités génératrices de revenus (intensification céréalière, apiculture, maraîchage, embouche bovine, amélioration de la volaille locale, élevage de pintades)  dans les nouveaux massifs en préaménagement (Koa, Fafakourou, Guimara et Bonkonto).

 

· La conduite d'un programme d'hydraulique villageoise par le forage de 15 nouveaux  puits dans la région  de Tamba et la réalisation de 4 ouvrages de franchissement pour désenclaver certains villages encadrés par le projet.

 

·Le renforcement des capacités des partenaires villageois en  techniques d'exploitation forestière, de gestion et d'aménagement forestier.

 

 

5.En aval de la filière, c'est-à-dire au niveau de la Composante Gestion de la Demande et Promotion des Energies de Substitution (Composante Demande) les principales activités retenues pour la période sont les suivantes :

 

· La diffusion de 120 000 foyers améliorés (Diambar, Sakkanal…) pour à la fois économiser et réduire la consommation de charbon.

 

 

· La diffusion de 30 000 foyers utilisant des énergies alternatives comme le pétrole.

 

 

·La poursuite des activités de modernisation de la filière charbon par l'appui à la création de petites unités de conditionnement et la commercialisation du charbon en sachets.

 

·La poursuite du programme de production et diffusion de Foyers Améliorés et de valorisation de résidus industriels comme combustibles alternatifs aux combustibles ligneux tels le charbon à base de tiges de cotonniers, de balles de riz, de typha en collaboration avec le projet Bioterre dans la vallée du Fleuve Sénégal.

 

 

 

IV.  REALISATIONS DE LA COMPOSANTE OFFRE ( 2005 - 2006)

 

           

 

6.La mise en œuvre du volet «offre» a requis l'élaboration de plans d'aménagement intégré et participatif sur l'ensemble des massifs aux fins d'asseoir les interventions dans une perspective contrôlée, rationnelle et soutenable. Les forêts de première génération (Nétéboulou et Missira/Khothiary à Tamba, Saré Gardi et Thiéwal à Kolda), disposent de plans d'aménagement en phase d'exécution depuis 2004 tandis que les plans d'aménagement des forêts de seconde génération dont le processus d'élaboration a démarré en 2005 (Koar à Tamba, Kandiator, Fafakourou, Bonkonto et Guimara) sont en phase de finalisation et d'approbation par les autorités administratives et locales.

 

Tableau 1: récapitulatif des superficies des massifs occupés par le projetpour la production de bois énergie

 

Région

 

Massif

 

Communauté rurale

 

Arrondissement

 

Département

 

Statut

 

Superficie (ha)

 

Kolda

 

Saré gardi

 

Ndorna/Saré Bidji

 

MYF/Dioulacolon

 

Kolda

 

FOCOM

 

10.383

 

 

Thiéwal

 

Sinthian Koundara/Médina Gounass/ Némataba

 

Bonconto

 

Vélingara

 

FOCOM

 

25.187

 

 

Bonconto

 

Bonconto/Médina Gounass

 

Bonconto

 

Vélingara

 

FOCOM

 

18.807

 

 

Guimara

 

Ndorna/Pata

 

MYF

 

Kolda

 

FOCLA

 

83.001

 

 

Kandiator

 

Dabo/Bagadaji

 

Dabo

 

Kolda

 

 

54.179

 

 

Fafacourou

 

Fafacourou

 

MYF

 

Kolda

 

 

41.507

 

Total Kolda

 

 

 

 

 

 

233.064

 

Tamba

 

Nétéboulou

 

Nétéboulou

 

Missira

 

Tamba

 

FOCOM

 

15.210

 

 

Missira/ Kothiary

 

Missira

 

Kothiary

 

Missira

 

Bala

 

Tamba/Bakel

 

 

62.800

 

 

Koar

 

Bala/Kothiary

 

Bala 

 

Bakel

 

FOCOM

 

70.000

 

Total Tamba

 

 

 

 

 

 

148.010

 

TOTAL

 

 

 

 

 

 

381.074

 

FOCOM : forêt communautaire

 

FOCLA : forêt classée

 

MYF : Médina Yoro Foula

 

 

 

 7.Le processus de responsabilisation des populations pour la gestion des ressources forestières dans les zones d'intervention du projet a atteint des niveaux différents selon le degré d'organisation,  l'effectif, la disponibilité, le degré d'engagement  de la population active ainsi que l'état d'avancement dans la mise en œuvre des aménagements participatifs. Dans l'ensemble des massifs disposant de plans d'aménagement approuvés par les autorités, les populations ont démarré les activités d'exploitation sous le contrôle des CVGD, des CIVGD, des collectivités locales et du Service Forestier.

 

8.Dans le processus d'exploitation, deux approches ont été expérimentées cette année en collaboration avec le Service Forestier et les collectivités locales. La première est l'exploitation directe du bois-énergie dans les parcelles de coupe par les populations sous la supervision des CVGD, des CIVGD et des collectivités locales dans le respect des normes d'exploitation prescrites dans les plans d'aménagement. Dans ce cas les populations spécialisées dans l'exploitation forestière versent  les quote-parts dues au CVGD, au CIVGD et au Conseil Rural selon la clé de répartition adoptée dans les plans d'aménagement. La deuxième modalité est une contractualisation de l'exploitation entre les populations (CVGD et CIVGD) et les exploitants forestiers (UNCEFS). Dans ce modèle, le Service Forestier contrôle et se porte garant du respect des dispositions du cahier de charges. Les exploitants versent une redevance de deux cents  (200) francs par sac de 50 kg de charbon produit aux CVGD.

 

 

9.Cette deuxième modalité est surtout motivée par les capacités de production encore faibles dans certaines parties des  zones d'intervention du projet  ou de l'étendue trop importante de certains massifs qui fait que les populations, compte tenu de leur effectif limité, ne peuvent pas exploiter l'intégralité des parcelles dans les délais prescrits.  Cette option permet d'impliquer les exploitants dans les zones aménagées afin de respecter les plans de coupe retenus dans les plans d'aménagement ; Cette option permet entre autre d'anticiper sur un éventuel déficit de production de bois-énergie et des pénuries de charbon.

 

 

 

 

 

 

 

 10. L'effectif des CVGD dans les zones d'intervention du projet se présente comme suit  par région:

 

 

Région de Kolda :

 

 

-  Thiéwal :                      35 CVGD

 

- Boconto :                     26   "

 

- Saré Gardi :                  27   "

 

- Kandiator :                   41   "

 

- Fafacourou :                 46   "

 

- Guimara :                     43   "

 

-  Zone périphérique :       28   "

 

 

Soit un total de 246 CVGD dans la région de Kolda. Chaque massif est doté d'un comité inter-villageois (CIVGD)  qui est érigé en GIE pour leur faciliter l'accès aux transactions bancaires (crédit, mouvements de fonds).

 

 

Région de Tamba :

 

 

- Néttéboulou : 19

 

-   Missirah /kothiary : 46

 

- Koar : 18

 

-   Zone périphérique PNNK (CR Dialakoto): 21

 

-  Kédougou :11

 

 

Soit un total de 115 CVGD sur l'ensemble de la zone d'intervention dans la zone de Tamba. L'ensemble de ces CVGD des deux régions ont été assez bien outillé en terme de formation  et de dotation en matériels pour prendre en charge les aménagements.

 

 

11. En 2005, l'exploitation du bois énergie dans les zones aménagées a produit en moyenne 65 millions de FCFA (USD 120 000) dont 60% sont allés aux producteurs locaux (PL), 25% aux Comité Inter-villageois de Gestion et de Développement (CIVGD), 10% aux Collectivités locales (CL) et 5% aux Comités Villageois de Gestion et de Développement (CVGD).

 

 

12.L'amélioration du système de production agricole et pastoral dans les massifs en aménagement a engendré les recettes suivantes :

 

 Niébé fourrager :

 

· Production : 7 tonnes

 

· Recette : $ 2100

 

Production semence de base(contribution du PROGEDE à la reconstitution du Capital semencier)

 

·  Production :  598,488 Tonnes

 

· Recettes $269 320

 

Maraichage :

 

· Recette : $72 807

 

 Stabulation et embouche

 

· Nombre de sujets : 31

 

· Recette : $ 18600

 

Insémination :

 

· Métisse 20 :

 

· Valeur actuelle à la vente : $29090

 

Production de lait :

 

·   Stabulation de 50 vaches produisant en moyenne  15750 l/an

 

· Recette : $17180

 

Miel :

 

· Production : 30 T

 

·  Recette : $60000

 

Pintades :

 

· Nombre de sujets adultes : 13150

 

· Recettes : $78 900

 

 

 

Volaille améliorée adulte :

 

· Nombre de sujets : 48880

 

· Valeur :  $266 618

 

Recettes totales générées dans les zones en aménagement :  $ 934 615

 

 

13.L'élaboration des plans d'aménagement des massifs de Nétéboulou, Missirah/Kothiary, Thiéwal et Saré Gardi s'est achevée en fin 2004 couvrant  une superficie totale de 381.074 ha de formations forestières. Conformément à l'approche participative du projet, l'ensemble des plans d'aménagement a fait l'objet, en début 2005, de restitution, d'approbation et d'appropriation par les populations et les collectivités pour mieux prendre en compte la dimension socio-économique des interventions.

 

 

14.La mise en œuvre des plans d'aménagement finalisés a démarré en fin 2004 avec les opérations de martelage des arbres et de coupe de bois vert. Une production escomptée de 160 000 qx de charbon intégré dans le quota national était attendue des premières opérations d'exploitation, soit une contribution escomptée du PROGEDE de 35% pour la satisfaction des besoins nationaux en charbon.

 

 

15.Les actions de renforcement de capacités techniques, institutionnelles et organisationnelles se sont poursuivies au profit des populations par l'entremise des comités Villageois de Gestion et de Développement (CVGD) à travers des activités de sensibilisation, de formation,  de renforcement de capacité et de dotation en matériel divers (de lutte contre les feux de brousse, d'exploitation forestière, de récolte et d'extraction de miel, d'allègement des travaux des femmes, de pépinière etc…) ont été déterminantes dans le changement de mentalité et la prise de conscience environnementale notée dans les zones d'intervention du projet. En plus de ces thèmes classiques, une formation d'auxiliaires sur les techniques de vaccination a été organisée par les CIVGD de Nétéboulou et de Missirah qui ont entièrement pris en charge toutes les dépenses liées à la formation.

 

 

16.La  stratégie de lutte contre les feux de brousse s'est poursuivie autour des zones d'extension du projet avec un accent particulier mis sur la lutte passive par la communication et la sensibilisation. Des unités opérationnelles sont en permanence dans les massifs pour appuyer les comités qui, par ailleurs, ont été pourvus en équipement de lutte contre les feux de brousse.  

 

 

17.La plus grande contrainte des pare feux reste leur entretien qui demande aussi beaucoup de moyens et de main d'oeuvre de travail. Ainsi pour réduire ces charges, le projet a initié un programme de reboisement de ces pare-feux (pare-feu verts) et à les emblaver en cultures nettoyantes durant les deux premières années (arachide, niébé). Aujourd'hui, ce paquet technique (système taungya) a fortement contribué à réduire les feux de brousse et leurs impacts négatifs sur les formations forestières et l'environnement (réduction des émissions des gaz à effet de serre). Il convient par ailleurs de souligner l'importance des investissements en forêt (apiculture par exemple) dans l'éradication des feux dans les zones d'intervention du projet.

 

 

18.Pour la restauration des équilibres socio-écologiques et l'élargissement des puits à carbone, le projet a poursuivi avec les populations les actions de production de plants et de plantation. Pour cette année la production de plants supervisée par le PROGEDE a été faible du fait du  retard concédé dans la mise en place du financement de la phase transitoire. Cependant 61,37 ha de plantation fruitière ont été réalisées dans les zones de Bonkonto et Nétéboulou. :

 

 

 

 

19. Le développement des infrastructures, notamment la réalisation de puits  a permis de limiter les effets néfastes du facteur limitant que constitue l'eau dans les nouveaux massifs. Par un programme d'amélioration des puits existants, seize (20) puits traditionnels ont été curés, 20 puits hydrauliques ont été forés dans le département de Tamba et soixante (60) bassins  de stockage d'eau sont installés pour faciliter les irrigations des pépinières et des parcelles de maraîchage.  En vue de désenclaver les villages du massif de Thiéwal et de la zone de diversité quatre (4) ouvrages de franchissement ont été construits et réceptionnés en mars 2005.

 

 

 

20.Les acquis du programme apicole initié depuis le démarrage du projet se consolident chaque année  dans les zones d'intervention par la mise à disposition de ruches 1500 ruches kenyanes. Une production sans précédent de 30 000 kg a été atteinte en fin 2005 avec l'adoption de techniques de récoltes qui ont permis de diminuer les feux de brousse, de préserver le peuplement d'abeilles et la diversité biologique et en même temps d'augmenter substantiellement les revenus des populations.

 

 

V. MISE EN ŒUVRE  DU PROGRAMME DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

 

21.Le programme de conservation de la diversité biologique  initié dans la zone périphérique s'est consolidé durant la phase transitoire avec la finalisation et le début d'exécution des plans de conservation de la biodiversité et l'extension réussie du programme dans le département de Kédougou.. Ce programmecouvre  une superficie de 285 718 ha dans  les communautés rurales de Dialakoto, Linkéring et Tomboronkoto dont 56 359 ha dans le département de Kédougou.

 

 

22.Les principales activités concernent l'évaluation du potentiel de biodiversité qui a permis l'identification du statut des principales espèces, en particulier les espèces menacées d'extinction ou en voie de disparution et leurs utilisations par les populations locales, la mise en place de pépinières villageoises qui ont permis aux populations d'avoir une autonomie en plants pour la conduite des actions de reboisement, notamment pour les espèces locales et fruitières, la mise en place te l'équipement des comités de lutte en petits matériel.

 

 

23.En plus, des réserves communautaires de la biodiversité  ont été aussi créées dans les dites communautés rurales. Elles  se répartissent comme suit en termes de superficie : RCB  Wadjatoulaye ( 12 686 ha), RCB Maildino ou Dialamahan ( 12 863 ha), RCB Tomboronkoto ( 30110 ha). Il convient de souligner que les plans de gestion des deux premières réserves ont été approuvés et connaissent un début d'exécution tandis que celui de Tomboronkoto est en cours de réalisation. Les opérations préliminaires de diagnostic participatif, d'organisations et de formation des populations ont été déjà menées dans les 11 villages bénéficiaires du programme dans le département de Kédougou. Ce programme de conservation de la biodiversité concerne une superficie globale de 341 377 ha et touche trois (3) communautés rurales dans les régions de Tamba et de Kokda.

 

 

24.Les principales activités visant la conservation de la diversité biologiques dans les RCB concernent l'adoption par l'ensemble des villages concernés d'une charte consensuelle locale qui définit toutes les règles d'exploitation et de gestion de la RCB. L'appropriation sociale de cette charte et le respect strict de ses prescriptions ont permis de prévenir les feux de brousse dans les RCB. La protection des forêts galeries qui constituent des sites de haute diversité biologique, la restriction de l'exploitation forestière qui se limite aux seules produits non ligneux, la restauration des zones dégradées par l'introduction d'espèces autochtones sont des avancées notées dans la créations des RCB qui ont permis une bonne régénération en espèces végétales et animales sauvages.

 

 

25.Dans l'optique de la mise en œuvre du protocole de Kyoto, notamment en ce qui concerne les puits de carbone, le PROGEDE a testé la faisabilité technique de la collecte des données par les populations locales de la RCB de Tomboronkoto. Ainsi un groupe de 13 villageois ont été formés  à la manipulation des outils d'inventaire ( GPS, compas forestier, etc) et du Pocket PC ( appareil combinant un SIG à une base de données). Les populations formées ont monté des compétences avérées à assumer cette phase de collecte de données de terrain, ceci pour amoindrir les coûts de transaction du carbone, notamment dans la phase fort onéreuse de collecte de données fiables.

 

 

26.La qualité de la formation et les résultats fort encourageants de la formation dans les RCB ont amené ENDA-Energie à solliciter auprès du PROGEDE, la démultiplication de la formation dans la sous-région, notamment au Mali et en Guinée Bissau où cette formation a été dispensée aux techniciens et populations locales avec beaucoup de succès.

 

 

27.L'impact des aménagements sur la  réduction de la déforestation et la séquestration de Carbonne peut être estimé comme suit :

 

·  Superficie totale sous aménagement pour la production de bois énergie et la biodiversité : 722 451 ha.

 

· Réduction de la déforestation dans la zone du projet : 43 347 ha

 

· Réduction d'émission de CO2 : 1 894 078 Tonnes de CO2

 

 

28.La pauvreté des populations riveraines ayant été identifiée comme une cause importante du braconnage et de la dégradation des ressources, des activités génératrices de revenus ont été initiées dans ces trois communautés rurales pour desserrer la pression sur les ressources naturelles. C'est ainsi que ces zones ont consolidé et étendu les programmes d'intensification céréalière, de maraîchage, d'arboriculture, d'amélioration de la volaille locale, d'apiculture, d'embouche, d'élevage de pintade, etc.

 

 

29.En outre, l'amélioration des infrastructures (le récurage et le fonçage des puits traditionnels, la mise en place de périmètres) ainsi que le renforcement des capacités des populations par la formation dans divers domaines ont dopé les activités génératrices de revenus (maraîchage, arboriculture, pépinière forestières) qui déjà procurent des revenus non négligeables aux populations. 

 

VI. REALISATIONS EN MATIERE DE FORMATION ET RENFORCEMENT DES CAPACITES

 

30.Le Programme d'Education Environnementale s'est poursuivi  pour développer la sensibilité environnementale dès le jeune âge. L'extension du programme dans les nouveaux massifs a touché  50 autres enseignants  pour une population  de 1000 élèves. Il convient de souligner que ce programme a beaucoup souffert du départ du responsable qui était chargé de sa mise en œuvre, cependant des solutions sont en voie d'être trouvées au niveau interne.

 

 

31. Dans le souci du renforcement des capacités nationales de planification, de mise en œuvre et de suivi des actions d'aménagement participatif, le projet a poursuivi son programme de renforcement des capacités opérationnelles en direction des agents des services partenaires. Ainsi les agents du projet et de la DEFCCS ont été successivement formés sur les techniques d'élaboration du parcellaire en utilisant les données du SIEF et de cartographie avec le logiciel ERDAS IMAGINE.

 

 

32. Les connaissances acquises lors de ces formations sont aujourd'hui fortement mises à contribution dans l'exécution des activités forestières des Inspections des Eaux et Forêts. Ainsi les Inspections des Eaux et Forêts de Tamba et de Kolda ont initié en 2005, l'exécution de plans simples de gestion pour la production de charbon de bois  en rapport avec les exploitants forestiers. Ainsi tous les chantiers d'exploitation ont été cartographier et leur potentiel ligneux estimés. Cette initiative constitue un pas important vers l'adoption de méthodes rationnelles d'exploitation et la généralisation de la production de charbon à partir des aménagements. De même, toutes les zones de chasse ont été redélimitées d'une manière précise, ce qui constitue une amélioration des modalités de gestion de la faune et de l'exercice de la chasse.

 

 

33.Le PROGEDE a accompagné certains projets pour la conduite de leur programme de cartographie, d'inventaire et d'élaboration de leurs plans d'aménagement. Ainsi, le Projet de Gestion intégré des Ecosystèmes du Sénégal ( PGIES), Wula Nafa et PAEFK ont respectivement bénéficié de l'appui des techniciens du projet pour conduire  leurs programmes d'inventaire et de cartographie. Ce travail permet entre autre d'homogénéiser la collectes des données dans structures du MEPN et d'améliorer la consistance des données du SIEF au niveau national. Enfin, il est à noter qu'aux fins de rendre les données du SIEF accessibles, les résultats globaux ont été formatés sous table Excel présentant une carte et les données sur le potentiel ligneux et de la diversité biologique par région et par communauté rurale. Ces données seront bientôt accessibles par Internet à partir du portail du PROGEDE. 

 

 

 

III. REALISATIONS DE LA COMPOSANTE DEMANDE

 

34.Depuis le début de la phase transitoire, la Composante Demande a fortement amélioré son programme de production et de diffusion de foyers améliorés en menant des actions d'encadrement, de formation et de communication pour ses différentes cibles en particulier les artisans et les ménages. Ces campagnes de sensibilisation ont été :

 

· Trois (3) GIE d'artisans encadrés à Dakar et Rufisque.

 

· Quarante huit artisans formés à Dakar, Tambacounda et Kolda.

 

· Cent sept (107) artisans ayant bénéficié indirectement des campagnes de communications initiés par la Composante.

 

Les productions contrôlées de l'ensemble des artisans en FA sont évaluées à  205 728 .

 

 

35.La diffusion des réchauds à pétrole se poursuit auprès des ménages et se chiffre à  14740 réchauds dont 12 220  petits formats et 2520 Mbana  surtout utilisés dans les cérémonies familiales.

 

 

 

36.La modernisation de la commercialisation du charbon de bois en zone urbaine est un des  résultats de cette composante intimement lié à la mobilisation des fonds d'appui pour surtout appuyer l'implantation de petites d'unités de conditionnement, de boutique énergie et de fabrication de foyers améliorés. Après deux ans de gestion des fonds d'appui par PAMECAS, le taux de décaissement reste faible, seule un montant de 24 000 000 FCFA a été décaissé à ce jour, soit 13% du financement du PROGEDE mis à la disposition de la structure d'intermédiation financière. Il convient de souligner qu'un total de 66 requêtes de financement pour un montant de 193 566 960 FCFA a été, approuvé par le comité de sélection et transmis à PAMECAS pour financement.

 

 

37. La faiblesse du taux d'exécution s'explique surtout par les conditions d'accès au crédit qui sont assez contraignantes:

 

· Le taux d'intérêt est de 12% alors que le Programme AREED a financé les mêmes activités avec un taux de 6%.

 

· La valeur des garanties exigées doit couvrir les 90% du financement comme hypothèques et les nantissements sont difficiles à mobiliser par les opérateurs du secteur informel.

 

 

 

VI. LES INITIATIVES DU PROGEDE DANS LE DOMAINE DE  

LA BIOENERGIE
 

 

38. Dans le cadre de son programme de promotion des énergies renouvelables, le PROGEDE a conduit en 2002 des tests d'acceptabilité du gel fuel (éthanol gélifié) auprès des ménages et une étude de production locale de cette source d'énergie été menée avec comme recommandation principale, la valorisation de la mélasse produite par la CSS dont les trois quarts sont actuellement destinés à l'exportation. L'étude s'est par ailleurs intéressée à d'autres spéculations (anacarde par exemple) à partir desquelles on peut produire de l'éthanol. Les disponibilités  de ces matières premières sont cependant dispersées et faibles pour une exploitation à grande échelle.

 

 

39. Au niveau de la zone d'intervention du volet offre à Tambacounda, le PROGEDE a procédé depuis 2003 à la mise en place d'une plantation de pourghère sur une superficie de 25 ha en vue de tester les possibilités de production de biodiesel à partir de l'huile extraite de la graine de cette espèce. Les résultats fort encourageants des premières réalisations ont encouragé une généralisation de l'initiative sur l'ensemble des parcelles maraîchères et des vergers sous forme de plantations de haies vives. Une longueur totale de 60 km actuellement en phase de production a été réalisée dans l'ensemble des vergers et parcelles maraîchères encadrés par le PROGEDE.

 

 

40. Une extension sur 100 ha a été réalisée cette année avec un taux de reprise très satisfaisant. Dans le souci de valoriser ces plantations, le projet en collaboration avec la Banque Mondiale et une firme norvégienne(Green Trac)a travaillé sur l'invention d'un véhicule multiservice qui pourrait utiliser le biodiesel comme carburant pour sonfonctionnement.Ce dernier  doit en particulier servir au transport des personnes et des produits issus des aménagements,  à produire de l'électricité pour les villages dépourvus de systèmes d'éclairage et  servir de système de pompage d'eau à une profondeur de 8 à 20 m pour l'irrigation des cultures et la consommation domestique. Par ailleurs ces véhicules pourraient contribuer à alléger les travaux des femmes, car équipés de systèmes de broyage des céréales et aussi à la mécanisation agricole.

 

 

41. Cette grande innovation à la base a été primée pour un montant de $ 150 000  (Cent cinquante mille dollars US) lors de la tenue du ‘'Development Market Place'' , organisé par la Banque Mondiale du 08 au 09 Mai 2006. Ce prix permettra au projet d'acquérir cinq prototypes de ces véhicules qui seront destinés aux villages encadrés par le Volet Offre du projet.

 

 

42. En plus, le PROGEDE en rapport avec des artisans nationaux a mis au point un prototype de réchaud à base d'huile de jatropha. Les tests sur la combustionont été menés avec des résultats très prometteurs pour la substitution de ce combustible au gaz butane pour les ménages.

 

 

43. Voyage d'études au Brésil : Le PROGEDE a financé en novembre 2005 la participation d'experts du Ministère de l'Energie et des Mines au voyage d'étude au Brésil sur les biocarburants organisé par la Banque Mondiale. Ce voyage a permis aux experts du Ministère et à ceux d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest qui y ont pris part de s'enquérir de l'expérience brésilienne dans le domaine de la production et l'utilisation de l'éthanol obtenu à partir de la canne à sucre. 

 

 

VII. CONCLUSION

 

44.Au-delà de ses objectifs et cibles énergétiques, le PROGEDE a été crédité d'avoir un impact significatif et quantifiable dans la lutte contre la pauvreté dans ses zones d'intervention par la conception et la mise en œuvre  d'un modèle d'aménagement des ressources naturelles durable tant sur le plan économique, environnemental que social. Les schémas d'aménagement intégré et participatifs mis en œuvre par le projet ont atteint des résultats spectaculaires qui lui donne le statut de référence en gestion des ressources naturelles et de développement rural en Afrique. Ce statut lui a été d'ailleurs témoigné par le Président de la Banque Mondiale, Dr. Paul Wolfowitz qui, lors de son discours d'ouverture de la Semaine de l'Energie organisée à Washington DC du 06 au 08 mai 2006  a fait le témoignage ci-après en s'adressant aux 3000 participants : Thank you for coming. I am sorry, we have some minutes delay coming here and this multiplied by the number of people here, it's a big apology. The explanation is the exhibit outside is really fascinating. We have one of the best in terms of natural resource management and rural development initiatives supported by the World Bank, the biofuel PROGEDE of Senegal. If you haven't stopped by to notice them, you'll get sometimes to do that. It is terrific. VOIR LA VIDEO
 
 
 
 

 

 

 

 

ANNEXE 1 : BILAN DE L'EXECUTION FINANCIERE : CREDIT IDA

 

 

COMPOSANTES

 

BUDGET ALLOUE EN $

 

DEPENSES EFFECTUEE(S)

 

SOLDE

 

TAUX D'EXECUTION

 

AMENAGEMENT FORESTIER PARTICIPATIF ET INTEGRE

 

1 890 000

 

264 829

 

1 625 171

 

 

GESTION DE LA DEMANDE ET DES ENERGIES DE SUBSTITUTION

 

 1 110 000

 

63 709

 

1 046 291

 

 

GESTION ET FONCTIONNEMENT

 

1 110 000

 

1 453 750

 

- 353 759

 

 

TOTAL

 

4 100 000

 

1 782 297

 

2 317 703

 

43,5%

 

 

 

 

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